Le Maroc affronte la crise financière actuelle

Le Maroc affronte la crise financière actuelle
Section 2 :

Les solutions proposées par le Maroc

A. Le Maroc affronte la crise

Le Gouvernement a mis en place un comité de veille stratégique public-privé, chargé d’anticiper les effets potentiels de la crise et d’élaborer des plans de contingence, prêts à être déployés en fonction des développements constatés.

Les premières mesures anti-crise sociales, financières et commerciales ont ciblé les secteurs affectés (textile, cuir, sous-traitance automobile, tourisme et, récemment, électronique).

En 2009, les effets de la crise seront atténués par les résultats de la campagne agricole et la bonne tenue de la demande intérieure.

Néanmoins, le taux de la croissance non agricole baissera de manière significative (estimé à 3% au lieu de 5% en moyenne pour la période 2004-2008) et la balance des paiements courants sera fragilisée.

Les perspectives pessimistes chez nos principaux partenaires économiques devraient induire des développements plus importants qui risqueraient de réduire les marges de manœuvre du pays et de compromettre les acquis économiques et sociaux de ces dernières années.

Dans ce contexte, le Maroc devrait résoudre les problématiques structurelles dont le caractère critique a été exacerbé par la crise actuelle et préparer avec détermination l’après-crise. Il en découle quatre orientations majeures, pouvant constituer la base d’une feuille de route nationale:

  • Premièrement, consolider le lien social à travers une refonte des politiques sociales

Le premier impératif au plan social sera de maintenir la confiance et d’entretenir un climat social serein, en approfondissant les programmes de développement humain (INDH, éducation, santé), en renforçant le dialogue social et en activant les espaces de médiation sociale, en particulier le Conseil Parallèlement, une profonde refonte des politiques sociales devrait être opérée.

Il s’agira, en particulier, de réorganiser profondément le paysage national des acteurs du développement social pour plus de responsabilisation, de convergence et d’efficacité, en capitalisant sur les acquis de l’INDH, de mettre en exécution la réforme progressive du système de compensation pour plus d’équité sociale et d’efficacité économique et d’étudier l’opportunité de mise en place d’un dispositif de protection de l’emploi et des salariés, en évaluant son coût et son impact économique et social.

  • Deuxièmement, améliorer la gouvernance des politiques publiques dans le sens de proposé de mettre en place un cadre approprié de coordination des politiques publiques (comité interministériel, instance dédiée, institutionnalisation du «comité de veille stratégique»).

Ce cadre aurait notamment pour première mission de piloter d’une part, une revue croisée des objectifs et de la cohérence des grandes stratégies sectorielles (Maroc Vert, Eau, Plan Azur, Emergence, Education-Formation…) afin d’en harmoniser l’horizon temporel et d’en accélérer le rythme de réalisation et, d’autre part, un audit des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux du Maroc, à la lumière de la nouvelle donne mondiale et des intérêts nationaux.

L’effort de coordination ne saurait toutefois s’arrêter à la sphère stratégique. Il sera impératif de mettre en place les processus nécessaires à sa déclinaison au plan opérationnel, dans les démembrements de l’Etat les plus déconcentrés, afin d’assurer politiques publiques et sectorielles au niveau local.

L’amélioration de la gouvernance des politiques publiques nécessitera également de se donner des moyens efficients de suivi et de mesure de l’efficacité de l’action publique, à travers une reconfiguration des instruments nationaux de planification stratégique et une mise à niveau du système national d’information.

En outre, l’exécution des politiques publiques et la performance des administrations qui en ont la charge devraient être systématiquement soumises à des évaluations régulières.

  • Troisièmement, au plan économique, relever le défi de la compétitivité et porter une vigilance accrue sur la préservation de certains équilibres macroéconomiques Le chantier le plus urgent au plan économique consiste à remédier définitivement à l’érosion de la compétitivité de l’économie nationale, en œuvrant notamment à rehausser la productivité des entreprises et la qualité du capital humain.

Parallèlement à cela, le Maroc gagnerait à prendre rapidement le train de l’innovation et des mutations technologiques, à travers la dynamisation de l’enseignement supérieur et de la recherche et l’élaboration d’une feuille de route nationale pour la croissance verte.

Par ailleurs, la crise actuelle met clairement en évidence la nécessité de développer un marché intérieur dynamique, entraîné par une classe moyenne élargie et un tissu d’entreprises nationales compétitives.

Pour pouvoir bénéficier de la dynamique de l’après-crise, une vigilance accrue devra par ailleurs être portée sur la préservation de d’une part, le Maroc devrait déployer tous les moyens possibles afin que ses réserves en devises soient maintenues au-dessus du plancher stratégique de 6-7 mois d’importations.

En particulier, les grands projets d’infrastructures ou d’équipement gagneraient à être réexaminés à la lumière de leurs impacts sur la balance des paiements.

De même, il est recommandé de renforcer la politique de proximité et d’incitation en direction des Marocains Résidant à l’Etranger.

D’autre part, la gestion des finances publiques doit demeurer prudente, à travers une surveillance étroite des recettes fiscales et une attention accrue sur les rubriques les plus rigides de la dépense publique, notamment la masse salariale de l’Etat, les autres dépenses de fonctionnement et les charges de compensation.

Il va de soi que la soutenabilité des finances de l’Etat constitue à la fois un sujet de vigilance, en ce temps de crise et un domaine de réforme continue.

  • Quatrièmement, approfondir l’ancrage régional du Royaume:

La crise actuelle rappelle le caractère décisif de l’ancrage à des ensembles régionaux solides et intégrés et invite ainsi le Maroc à concrétiser rapidement le projet du statut avancé avec l’Union Européenne, à intensifier ses rapports de partenariat avec le voisinage africain et à saisir systématiquement les opportunités de renforcement des relations avec tout pays du Maghreb qui le souhaite.

En promouvant ainsi des approches novatrices de coopération régionale, le Maroc contribuera à l’émergence d’un espace pertinent d’amortissement en périodes de crise et de construction de réponses communes.

Il sera par ailleurs nécessaire de renforcer la surveillance sur le plan sécuritaire et migratoire à l’échelle régionale, alors que l’aggravation de la vulnérabilité de certains pays d’Afrique subsaharienne pourrait occasionner une intensification des trafics (armes, drogues, contrebande de marchandises…) et une recrudescence des flux de migration clandestine.

Au delà de la gestion de la crise actuelle, le Maroc devra veiller avec vigilance à se prémunir contre les menaces aujourd’hui permanentes et de long terme sur le plan climatique et sanitaire, en intégrant la donne environnementale dans ses politiques publiques et en se munissant de dispositifs adaptés de prévention et de réaction aux catastrophes naturelles et aux risques de pandémies.

Il devra également se préparer à affronter la raréfaction de l’eau et de l’énergie qui ne peut que s’aggraver en l’absence de profondes modifications des modes de production et de consommation au plan mondial et provoquer des crises énergétiques et alimentaires systémiques à répétition.

Il sera enfin de la plus haute importance pour notre pays d’adopter avec constance une démarche active de communication, à même d’entretenir la confiance de ses citoyens et de ses partenaires étrangers

B. Les réponses du Maroc à la crise

Dans la continuité des mesures déjà prévues dans la Loi de Finances 2009 pour soutenir la demande et le pouvoir d’achat, le Gouvernement a mis en place un dispositif de suivi et d’évaluation des impacts de la crise et adopté une démarche progressive de réponse.

Début février 2009, un comité de veille stratégique, public-privé, a été institué.

Il a pour mission «de mettre en place des mécanismes de concertation et de réactivité, en prise directe avec les réalités du terrain, et de définir des mesures appropriées, ciblées et proactives».

En parallèle, des groupes de travail ont été constitués, en charge notamment du cadrage macroéconomique, du suivi des transferts des MRE, des secteurs industriels, du tourisme et des phosphates.

L’approche choisie est celle d’une gestion prudente axée sur l’évaluation des impacts potentiels et la définition de palettes de mesures qui seront déployées, en fonction des développements de la crise.

Un dispositif de monitoring a été par ailleurs mis en place pour suivre l’évolution des conjonctures sectorielles et englobe, depuis mai 2009, les secteurs domestiques à fort potentiel de croissance, notamment l’immobilier.

Les premières mesures arrêtées par le comité en février 2009 sont destinées principalement à accompagner les entreprises les plus touchées dans les secteurs du textile, du cuir et des équipements automobiles. Elles s’articulent autour de trois volets:

  • Un volet social qui vise la préservation de l’emploi. Il consiste en la prise en charge par l’Etat des cotisations patronales à la CNSS, sur une durée de 6 mois renouvelables. En contrepartie, les entreprises s’engagent à ne pas réduire de plus de 5% leur effectif et à respecter les salaires minimums.
  • Un volet financier qui a pour objectif d’améliorer la trésorerie des entreprises. Il est basé sur le renforcement des garanties octroyées par l’Etat aux banques pour le financement des besoins en fonds de roulement  et sur un moratoire des remboursements de crédits à moyen et long terme (Moratoire 2009).
  • Un volet commercial, en appui à la diversification des débouchés et des marchés.
    Il comprend une prise en charge des frais de prospection et des conditions préférentielles pour les assurances à l’export.

Le coût de ces mesures est évalué à 1,3 milliard de dirhams dont près de 800 millions consacrés aux cotisations patronales à la CNSS.

Par ailleurs, compte tenu de la forte sensibilité du secteur touristique marocain à la conjoncture internationale, un plan d’action «CAP 2009» a été mis en place, dirhams. Ce plan vise à consolider les parts de marchés au niveau des pays émetteurs et à dynamiser l’activité touristique dans les régions de Marrakech, Fès, Casablanca et Agadir.

Le Maroc affronte la crise financière actuelle

Lors de sa dernière réunion du 19 mai 2009, le comité de veille stratégique a préconisé de nouvelles mesures. Parmi elle, figure la promotion de l’investissement des MRE, à travers un réaménagement du dispositif Damane Assakane.

Par ailleurs un montant supplémentaire de 300 millions de dirhams a été alloué au renforcement de la promotion touristique, destiné en particulier à la ville de Marrakech et à l’appui au tourisme intérieur.

Enfin, le secteur de l’électronique bénéficiera des mesures déjà engagées au profit des autres secteurs industriels (Ministère de l’Economie et des
Finances, 2009).

Les mesures prises constituent une réponse conjoncturelle nécessaire, destinée plutôt à soutenir le tissu productif en période de crise qu’à résoudre dans l’immédiat les déficits structurels mis en exergue par la crise.

Elles résultent d’une démarche pragmatique, modulée en fonction des développements de la crise, pour une utilisation graduelle et efficiente des marges de manœuvre budgétaires.

Ces mesures gagneraient en efficacité si elles tenaient compte des effets indirects de la crise sur les secteurs non exposés en première ligne. Aussi, une évaluation régulière des entreprises bénéficiant de ce dispositif de soutien permettrait-elle d’ajuster et d’affiner les mesures mises en place.

Conclusion générale

Comprendre la crise… Comment en est-on arrivé là ?  Comment expliquer que les gouvernements et les grandes institutions internationales chargées de réguler le fonctionnement de l’économie et la finance, n’aient rien vu venir ?

S’appuyant sur une somme d’informations souvent inédites, ils montrent que, loin de constituer un accident de parcours, la crise actuelle était inéluctable.

Pourquoi ? Tout simplement parce que, initiée par la faillite des grandes institutions financières américaines, elle correspond à l’effondrement d’un système semble plus mondiale.

En effet, si la crise actuelle a des causes, elle a aussi des solutions.

Dans ce mémoire nous avons traité la question de la crise financière actuelle, ce qui nous a amené à exposer les différents risques bancaires (risque de crédit, risque de marché, risque liquidité, risque structurel, risque opérationnel), principalement celui de crédit ou de contrepartie.

Dans la  première partie de ce mémoire qui examine les causes de la crise financière qui sont largement traduisent par le marasme immobilier et la question du subprime, nous exposant les origines et les premiers faits qui ont contribué à l’évolution et le déclanchement de la crise.

Dans la deuxième  partie on  a étudie  l’impact de la crise financière actuelle sur les différents secteurs bancaire, boursier et économique de l’Amérique, l’Europe, l’Afrique et le Maroc.

Nous avons conclu que, l’impact de la crise financière n’a pas été le même pour les différents zones étudiées. Plus touchée que l’Europe et l’Afrique, l’Amérique a connu d’énormes pertes aux niveaux de ses secteurs bancaire et boursier affectant négativement son secteur économique.

En contre partie, la Maroc est considéré comme l’un des pays qui ont été épargnée par la crise financière. Concernant le secteur économique, ce dernier n’a également pas été touché par cette crise malgré quelque diminution d’investissement en provenance de l’Europe.

Ires (institut royale des études statistiques)  Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale ; Enjeux et orientations de politiques Publiques ; Mai 2009 ; p : 1-2/1-2/1-2/1-2-3/3-4/20/21/21

A la fin de notre mémoire, nous avons essayé de développer quelques solutions et préventions adoptées par les différentes zones étudiées. Nous avons distingué qu’il y avait des solutions qui ont été prise sur le champ (à court terme) en vue de sauver les banques et redonner confiance aux marchés et aux agents économiques.

Ainsi, sur le long terme les solutions ont été d’encadrer les marchés et redéfinir le rôle de l’Etat. Les préventions consistent à sécuriser les différents canaux possibles de transmission de la crise.

BIBLIOGRAPHIE

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La crise financière internationale menaces et contraintes
Université 🏫: Université Moulay Ismaïl - Faculté des Sciences Juridiques
Auteur·trice·s 🎓:
B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha

B. Zineb & H.Loubna & H.Aicha
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence en sciences économiques et gestion - 2009-2010
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