Le Maroc et les défis de l’accord de libre-échange

Le Maroc et les défis de l’accord de libre-échange
Section IV – Les solutions préconisées par le Maroc pour affronter les défis du libre-échange

Il faut savoir que l’économie marocaine n’est pas encore prête à relever les défis de l’accord de libre-échange, il suffit de rappeler que seulement 30% des entreprises marocaines sont jugées aptes à suivre la libéralisation alors que 70% devraient se restructurer et s’organiser.

Ajoutons à cela l’insuffisance et la médiocrité des infrastructures économiques que se soit la qualité des ports des routes … où les prix d’énergie et des matières premières sans oublier le niveau et la qualité de formation des ressources humaines qu’il faut améliorer et développer pour servir les besoins des entreprises et de l’expansion de l’économie marocaine en général.

En plus on trouve que l’administration marocaine est improductive et rigide, ce qui constitue un facteur de blocage pour le développement de l’économie marocaine.

Donc le Maroc est obligé de mettre à niveau l’ensemble de son secteur productif, en s’appuyant sur des chantiers qui sont considérés prioritaires, tels que l’organisation et l’environnement de l’entreprise marocaine, la qualité des infrastructures économiques, le niveau de formation des ressources humaines et la modernisation de l’administration.

§1 -La mise à niveau et la restriction des entreprises

L’insertion du Maroc dans le libre-échange surtout avec un mastodonte économique international, pose une grande interrogation sur la capacité de l’économie marocaine à conforter des économies plus compétitives.

La fragilité du tissu économique national risque de compromettre le succès de l’accord.

Au cours de la période de transition, l’économie marocaine doit apporter des adaptations considérables à ses structures pour parvenir au niveau de compétitivité souhaitée.

Tous les opérateurs économiques et les responsables marocains avancent l’idée de la continuité de réformes, de la mise à niveau ou la restriction de l’économie marocaine pour être à la hauteur des attentes.

I- La réforme du système fiscal, financier et juridique

L’Etat marocain doit veiller à préparer un environnement juridique, financier administratif et fiscal propice au développement des activités de l’entreprise marocaine. Pour cela, concernant l’environnement juridique et administratif, la justice et l’administration constituent un axe de développement des activités et des investissements nationaux et étrangers.

C’est donc, dans le but d’améliorer l’environnement juridique de l’entreprise que le Maroc doit se doter d’une législation commerciale moderne, efficace et performante tenant compte de ses engagements dans le cadre de l’ALE.

De l’autre côté la réforme du système fiscal et financier, permet à l’entreprise de surmonter les problèmes financières et les différends avec l’administration.

Au niveau fiscal, une profonde réforme a été introduite progressivement avec la mise en place de la TVA, de l’IS et de l’IGR, ce qui a permit à notre pays de se doter d’un système fiscal moderne, simple et transparent qui répond aux exigences de l’ouverture de notre économie sur l’extérieur.

Quant à la réforme du secteur financier, les pouvoirs publics ont procédé à l’accélération des réformes dans ce domaines en vue de mobiliser davantage l’épargne et d’assouplir les conditions de financement.

Il s’agit notamment de la libéralisation des taux d’intérêts, le désencadrement du crédit à l’économie, la réforme du marché des capitaux, la modernisation, la sécurisation du marché boursier et la mise en œuvre d’un plan pour la dynamisation de la bourse qui comporte la création de nouveaux compartiment pour les PME.

II- La mise à niveau de l’entreprise marocaine

L’entreprise marocaine (PME/PMI) se caractérise par des faiblesses énormes au niveau de son système de gestion, mais aussi à la fragilité de son environnement interne et externe, surtout dans un monde caractérisé par des profondes mutation dues à la libéralisation massive de l’économie.

Pour faire face à la concurrence des entreprises étrangers, l’entreprise marocaine doit généralement poursuivre sa stratégie de mise à niveau. Et améliorer sa capacité marketing et sa gestion des ressources humaines.

Le Maroc et les défis de l’accord de libre-échange

La mise à niveau de l’entreprise marocaine afin de la préparer à affronter la compétitivité que le nouveau cadre de libre-échange va engendrer, devrait concerner plus que jamais plusieurs aspects de la gestion de l’entreprise:

  • Elle exige tout d’abord la modernisation du management, point de passage obligatoire conditionnant l’ensemble des autres éléments
  • Le second aspect a trait à la rénovation technologique des processus de production et des modes d’organisation du travail au sein de l’entreprise
  • Le troisième aspect non moins important concerne le développent des ressources humaines afin qu’elles puissent assimiler bien et rapidement les nouvelles technologies liées à la production.

D’un autre côte, la mise à niveau doit faciliter l’instauration d’un partenariat évolué intégrant au delà de la recherche d’un profit, des objectifs de développement du capital humain.

L’élément humain devient donc une ressource stratégique qu’il faut bien gérer dans l’objectif d’améliorer le bien être de l’entreprise à travers la mobilisation de ses ressources internes, en mettant l’accent sur des actions telle que la formation, la gestion des carrières, la gestion des compétences, la communication interne, la gestion de la rémunération, la politique de motivation, le climat social…

Ce qui importe enfin de compte l’établissement d’une relation entre l’entreprise et ses ressources humaines, basée sur la confiance réciproque et la coopération intégrative.

§2 – La mise à niveau du secteur agricole marocain

Il est évident que, pour surmonter les difficultés du secteur agricoles, les réformes dans ce domaine doivent être permanentes, cohérentes et réalisables et la stratégie de transition devrait impliquer l’ajustement d’un certain nombre de politiques dans les domaines de la macro-économie, du budget, de la propriété foncière, du commerce, de la fixation des prix, de l’irrigation, de la recherche agricole et la vulgarisation, des subventions alimentaires, de la sécurité alimentaire et des normes réglementaires de qualité, de la main d’oeuvre, de la gestion des ressources naturelles. Ainsi que l’éducation et la formation.

Face à l’ALE, l’une des alternatives dont disposeront les agriculteurs marocains est des se tourner vers des cultures à forte productivité pour lesquelles il existe une demande sur les marché étrangers, mais à ce niveau «sans éducation ou sans formation, les marocains ruraux ne pourront pas saisir les avantages de la recherche technologique, des innovations, ni moderniser leurs approches des activités agricoles », surtout que le vieillissement des agriculteurs (moyenne d’âge de 52 ans) accentuera le phénomène de morcellement des terres.

C’est la raison pour laquelle la réforme agraire doit introduire dans ces programmes, la formation et l’éducation des ruraux pour être à niveau de nos partenariats, et par conséquent il faudrait moderniser le choix des cultures, des instants et des techniques agricoles.

En bref, pour que l’ALE soit bénéfique pour le Maroc plusieurs conditions préalables doivent être mises en place :

Il s’agit dans un premier lieu d’accorder un traitement spécifique au secteur agricole compte tenu de sa fragilité et du déséquilibre des rapports de force en présence, ensuite mettre l’accord sur l’urgence de la mise en ouvre des réformes de structures indispensables à la réduction de la dépendance aux importations des produits de base.

Enfin mettre en œuvre une politique de soutien aux exportations agricoles et agro-industrielles en tenant en compte des énormes subventions dont bénéficient les producteurs du marché extérieur.

Conclusion du 2ème chapitre

L’accord de libre-échange ne se traduit que par la poursuite de la libéralisation de l’économie marocaine. Il est d’ailleurs présenté en ces termes par les différents partenaires :

Pour les Européens, la poursuite de l’ajustement et l’approfondissement des liens commerciaux seraient préférables aux avantages jusqu’ici consentis unilatéralement. Pour les plus réformistes des marocains, l’accord aurait l’avantage de faire sauter les verrous et les obstacles.

Cet engagement empêcherait tout détournement, tout ralentissement et toute remise en cause de l’ouverture.

L’accord entre le Maroc et les Etats-Unis signé à Washington prévoit une ouverture progressive qui prend en considération la production nationale et les besoins de chaque secteur surtout agricole, et l’accès libre et immédiat pour les secteurs compétitifs, soit du côté marocain ou américain.

Le succès de l’intégration dépendra de la mise en place des réformes adaptées enfin de saisir les opportunités et déclencher un processus de croissance durable .

Conclusion de la Deuxième partie

L’économie marocaine se trouve aujourd’hui face à un défi celui de la mondialisation régionalisation de l’économie mondiale sur la base des règles nouvelles et des mutations technologiques.

L’intégration du Maroc peut générer des gains dépassant les gains traditionnels en permettant d’exploiter les économies d’échelle, de profiter des nouvelles opportunités en terme de marchés et d’attraits de capitaux et technologies étrangers.

La compétitivité de notre économie dépendra moins des avantages comparatifs traditionnels mais plutôt des avantages comparatifs futurs. En outre, l’intensification de la concurrence peut remettre en cause nos acquis en matière de nos marchés traditionnels et d’investissement direct étranger.

Les chances de réussite de l’ouverture reposent essentiellement sur la construction d’appareils productifs compétitifs et sur les politiques nationales de mise à niveau. Le Maroc présente quelques handicaps pour prétendre à une insertion dans l’économie mondiale.

Au Maroc, l’ouverture ne semble pas suffisante pour une croissance soutenue et durable. le taux d’ouverture est élevé mais le taux de croissance reste très limite.

Conclusion générale

Durant l’entre deux guerres, la crise économique avait engendré une vague de protectionnisme qui limita les échanges internationaux.

L’instauration du GATT après la second guerre mondiale avait précisément pour but de libéraliser les échanges à travers la réduction des barrières tarifaires de différentes natures.

De ce fait, la croissance économique mondiale et l’augmentation des échanges internationaux ont été de pair pendant les années 50 et 60.

De même de la conclusion de la zone de libre échange Maroc-USA à pour but de mettre en place un cadre de compétitivité plus équitable pour les entreprises américaines vis à vis de leurs homologues européennes « le récent accord d’association avec l’UE constitue un élément vital pour l’économie marocaine »*.

Avec les accords de partenariat et de bon voisinages, le Maroc peut éviter l’exclusion et la marginalisation, qui menacent plusieurs pays d’Afrique l’établissement d’un tel accord de libre-échange entre les pays arabes à pour objectif de réduire la dépendance du Maroc vis a vis du pays de l’Europe et de renforcer la compétitivité de notre pays.

Le degré de notre réussite à nous intégrées dans l’économie régionale mondiale et de réaliser un développement fort et durable reste subordonné à nos capacités réactives face aux changements.

Une chose est certaine, une nouvelle ère est inaugurée. Les divers composantes de la société marocaine : Etat, opérateurs économiques et société civile doivent se préparer et se consolider afin d’affronter les grands défis de l’ouverture et de la mondialisation.

Le Maroc doit assurer d’une part, son ancrage dans l’économie mondiale et conserver d’autre part, tous ses acquis traditionnels sur le marché extérieur

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Une zone de libre-échange : Opportunités et défis
Université 🏫: Université Moulay Ismail
Auteur·trice·s 🎓:
Kamal N. & zakia L. & loubna S.

Kamal N. & zakia L. & loubna S.
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence en Sciences Economiques et Gestion - 2005-2006
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