L’audit interne et externe: 7 différences et complémentarités

L’audit interne et externe: différences et complémentarités

Section 2:

Différences et complémentarités

L’audit interne et l’audit externe ont des différences et des complémentarités.

1) Les différences entre l’audit interne et l’audit externe

Les différences existantes entre l’audit interne et celui externe sont relatives aux statuts, aux bénéficiaires de l’audit, à l’objectif, au champ d’application, à la prévention de la fraude et enfin à l’indépendance et la périodicité des audits.

  • Au niveau du statut, c’est une évidence mais qui est fondamentale

L’auditeur interne appartient au personnel de la banque, l’auditeur externe c’est-à-dire un cabinet international ou commissaire aux comptes, est dans la situation d’un prestataire de services juridiquement indépendant.

  • Quant aux bénéficiaires de l’audit

L’auditeur interne travaille pour le bénéfice des responsables de la banque par contre celui externe certifie les comptes à l’intention de tous ceux qui ont besoin c’est-à-dire les autorités de tutelle, les clients, les entreprises, etc…

  • Pour l’objectif de l’audit

L’objectif de l’audit interne est d’apprécier la bonne maîtrise des activités de la banque et de recommander les actions pour l’améliorer mais par contre celui externe est de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes, résultats et états financiers.

  • Champ d’application de l’audit

Dans le champ d’application de l’audit, eu égard à ses objectifs, le champ d’application de l’audit externe englobe tous ceux qui concourent à la détermination des résultats et l’élaboration des états financiers, mais dans toutes les fonctions de la banque.

L’auditeur externe qui limiterait ses observations et investigations au secteur comptable ferait oeuvre incomplète.

Le champ d’application de l’audit interne est beaucoup plus vaste puisqu’elle inclut non seulement toutes les fonctions de la banque mais également dans toutes ses dimensions.

  • Quant à la prévention de la fraude

L’audit externe est intéressé par toute fraude, dès l’instant qu’elle a, ou est susceptible d’avoir, une incidence sur les résultats. En revanche, une fraude touchant, par exemple, à la confidentialité des dossiers du personnel, concerne l’audit interne, mais non celui externe. 

  • Pour l’indépendance

Il va de soi que cette indépendance n’est pas de même nature.

L’indépendance de l’auditeur externe est celle du titulaire d’une profession libérale qui est juridique et statutaire.

  • Enfin

En ce qui concerne la périodicité des audits, les auditeurs externes réalisent en général leur mission de façon intermittente et à des moments privilégiés pour la certification des comptes par exemple fin de trimestre, fin d’année.

En dehors de cette période, ils ne sont pas présents, sauf le cas de certains grands groupes bancaires dans l’importance des affaires exige la présence permanente d’une équipe tout au long de l’année, laquelle équipe grossie considérablement en période d’arrêt des comptes.

Par contre, l’auditeur interne travaille en permanence dans sa banque sur des missions planifiées en fonction du risque.

Il occupe avec la même intensité quelle que soit la période.

Mais par contre on observe que l’auditeur externe est en relation avec les mêmes interlocuteurs dans les mêmes services, alors que celui interne change sans cesse d’interlocuteurs.

Du point de vue relationnel, c’est donc celui externe qui est permanent et celui interne périodique.

Le tableau suivant va nous permettre de récapituler les divergences entre les deux types d’audit:

 Audit interneAudit externe
MandatDe la direction générale, pour les responsables de l’entreprise.Du conseil d’administration pour les tiers qui requièrent des comptes certifiés.
StatutPersonnel de la banque (salarié)Prestataire de services (honoraires)
Mission

Liées aux préoccupations de la direction générale : déclenchement sur décision.

Tous les types d’audit et tous les sujets.

Liées à la certification des comptes : mise en oeuvre annuelle.

Audit de régularité uniquement, dans le domaine comptable.

MéthodePart des objectifs (efficacité) ou de procédure (régularité) pour expliquer les résultatsPar des résultats (bilan, charges.) Pour remonter au compte puis aux procédures
Conclusion

Constatations approfondies dés qu’existe un potentiel de dysfonctionnements, pour identifier les causes et définir les actions qu’il y’a lieu de mener.

Obligation de résultats.

Constatations succinctes : examen des circuits clés et des montants supérieurs à un seuil de signification pour dresser des constats de carence et informer (résoudre).

Obligation de moyens.

Audit interne et Audit externe: Différences et complémentarités

Source: Ifaci, la conduite d’une mission d’audit interne. Page 43

2) Complémentarités et rapprochements

A l’opposé des différences, il y’a des complémentarités et des rapprochements entre l’audit interne et externe.

a) Les complémentarités

Cette complémentarité se manifeste par le fait que l’auditeur externe est conduit à apprécier différemment les qualités de régularité, de sincérité et l’image des comptes qui lui sont présentés.

Il peut même être amené à se prévaloir de certains travaux de l’audit interne ou pour asseoir son jugement ou étayer sa démonstration, et c’est la même chose pour l’auditeur interne qui doit prendre en considération les travaux de l’audit externe pour asseoir son jugement.

La complémentarité peut se manifester à travers l’échange de rapport entre les auditeurs externes et ceux internes, et ceci tout en respectant le principe de confidentialité des deux fonctions.

Par ailleurs, ils peuvent établir en commun des plannings d’intervention, des réunions et des travaux périodiques.

Il convient aussi de mentionner ici que les auditeurs internes et externes utilisent des outils identiques.

L’audit interne est un complément de celui externe puisque là où existe une fonction d’audit interne, l’auditeur externe est tout naturellement conduit à apprécier différemment les qualités de régularité, sincérité et image fidèle des comptes qui lui sont présentés.

Il peut même être amené à se prévaloir de certains travaux de l’audit interne pour asseoir son jugement.

A contrario, l’audit externe est un complément de celui interne, un élément d’appréciation sur la maîtrise des affaires: là où un professionnel de talent exerce son activité, la maîtrise des affaires s’en trouve renforcé.

L’auditeur prend donc en compte cet aspect des choses et peut être amené-lui aussi- à se prévaloir de certains travaux de l’audit externe pour asseoir son jugement ou étayer sa démonstration.

On perçoit bien à quel point il va être nécessaire que les deux parties collaborent en bonne intelligence.

Et c’est de fait ce qui se pratique dans les banques de plus en plus nombreuses où l’on s’organise pour additionner les talents et les compétences.

Cette collaboration est affirmée dans les normes 2050:

  • Coordination des travaux dans la responsabilité incombe au directeur de l’audit interne, et dans cet esprit, éviter toute duplication des tâches.
  • Possibilité laissée aux directeurs de l’audit interne d’effectuer des travaux pour les auditeurs externes à condition de respecter les normes de l’Institute of Internal Auditors.
  • En contrepartie de ce qui procède: possibilité pour le directeur de l’audit interne, de porter une appréciation sur les travaux des auditeurs externes.
  • Accès réciproque aux programmes et dossiers de travail.
  • • compréhension mutuelle des techniques, des méthodes et de la terminologie. Et cet aspect ne doit pas être omis dans la formation des auditeurs internes
  • Transmission des rapports d’audit externe aux auditeurs internes et réciproquement, bien évidemment sous couvert de la confidentialité attachée aux deux fonctions.
  • Réunion de travail périodique une fois ou deux par an où chacun rend comptes de ses investigations, de ses conclusions et où l’on est en mesure de comparer les appréciations portées par les deux parties.
    C’est souvent l’occasion de découvrir des convergences qui confortent les conclusions des uns et des autres.

 

  • Audit externe et interne de la comptabilité

Dans son examen du secteur strictement comptable, auditeurs externes, pour apprécier régularité, sincérité et image fidèle des comptes examine plus particulièrement l’exhaustivité des enregistrements, la réalité des chiffres, l’évolution correcte des opérations, la période d’enregistrement, la correction de la présentation en regard des obligations légales.

Donc pour réaliser les objectifs, les auditeurs externes analysent les dispositifs de contrôle interne mis en place pour assurer la régularité des comptes et résultats.

L’auditeur interne examine dans son examen de la fonction comptable dans quelle mesure les règles de fonctionnement édictées par la banque sont respectées.

Par exemple, le partage des tâches, procédures de travail, etc., et dans quelle mesure l’ensemble des dispositifs d’audit interne gouvernant le fonctionnement de la comptabilité permet aux responsables de maîtriser leurs activités.

A ce titre, il doit se pencher aussi bien sur la formation professionnelle des comptables que sur l’organisation du travail.

L’ensemble de ces observations permet de porter un jugement sur la bonne maîtrise des opérations comptables et donc de recommander ce qu’il convient de faire pour l’améliorer.

  • Audit interne et externe de la fonction « trading »

Dans son examen, l’audit externe va s’assurer que ces opérations complexes ont bien été enregistrées avec l’irrégularité et sincérité.

C’est-à-dire, les enregistrements des opérations au moment où est intervenu le changement de propriété, exhaustivité des opérations enregistrées dans la période, valorisation des devises au cours adéquat, calcule des provisions pour dépréciations, appréciation des quantités et respect des règles d’enregistrement comptable.

Pour ce qui est de l’audit interne, il se préoccupe également de cette fonction essentielle qui figure à son plan d’audit, mais avec une toute autre optique.

L’auditeur interne regarde en particulier si toutes ces dispositions ont bien été prises pour un contrôle périodique de la régularité et de la sincérité des comptes.

Donc on déduit que l’auditeur externe dispose d’informations et de connaissances sur l’environnement et sur d’autres banques de même nature et de même activité.

Il peut en utiliser des référentiels susceptibles d’enrichir ses analyses.

L’auditeur interne qui, par nature, et moins informés sur l’environnement extérieur, a par contre une connaissance inégalée du fonctionnement interne de la banque, sa culture, son organisation, ses méthodes et ses habitudes.

b) Les rapprochements

Les rapprochements entre l’audit interne et celui externe se situent au niveau de prestations externes, ensuite par la co-traitance et la sous-traitance et enfin l’externalisation.

  • Les prestations externes

C’est l’assistante ponctuelle de cabinet externe spécialiste de la discipline audit et, au plan de la formation, de la méthodologie ou du conseil.

Dans ce cadre, on peut faire appel à des spécialistes de multiples disciplines par exemple des techniciens, informaticiens, fiscalistes et juristes.

On peut observer que ce type de prestation ne concerne pas nécessairement et uniquement les auditeurs externes et reste ponctuel.

  • La co-traitance

C’est la constitution d’une équipe commune auditeurs internes et consultants externes en vue d’une mission déterminée.

Cette équipe est placée sous le leadership de l’audit interne.

La co-traitance implique la concertation. Les observations précédentes restent valables, à ceci près que le caractère ponctuel s’étend à une mission toute entière.

De ce fait, la collaboration est plus intense et on perçoit bien qu’il peut y avoir là un début de dérive.

  • La sous-traitance en audit interne

Le caractère ponctuel devient permanent, mais il reste cantonner à des activités spécifiques, l’institut de l’audit interne défini comme suit la sous-traitance en audit interne:

« Action consistant à confier d’une manière permanente ou ponctuelle à un organisme extérieur, l’audit d’un ou plusieurs établissements, où d’une ou plusieurs fonctions ou activités spécifiques, le sous-traitant agit suivant les directives du directeur de l’audit interne.

Les activités spécifiques auxquelles ont fait allusion sont souvent des activités informatiques, parfois des activités techniques. »

  • L’externalisation

Le mot n’est peut-être pas très heureux et qui prétend désigner la dévolution des fonctions d’audit interne à une organisation extérieure.

Certains vont au-delà en affirmant que l’externalisation implique le transfert du personnel concerné.

Les grands cabinets d’audit externe ont de plus en plus à exercer des missions des consultants, dans les domaines les plus variés, et ce faisant ils travaillent aux frontières de l’audit interne auquel il collabore de plus en plus.

Dès lors, la tentation est grande de prendre la place.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’audit bancaire : Audit interne bancaire
Université 🏫: Université Mohammed V – Sciences Economiques et Gestion - Option : Monnaie, Finance, Banque
Auteur·trice·s 🎓:
G. Nissrine & E. Iliasse

G. Nissrine & E. Iliasse
Année de soutenance 📅: Mémoire de licence Sous le thème - 2005-2010
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2 réflexions au sujet de “L’audit interne et externe: 7 différences et complémentarités”

  1. AGUEMON Emile Godonou

    Bonjour Chers tous;
    j’apprécie sincèrement cet exposé sur l’audit interne et externe.
    Recevez en toutes mes félicitations.

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