Entrepreneuriat Féminin à BUKAVU : le milieu d’étude

Entrepreneuriat Féminin à BUKAVU : le milieu d’étude

Deuxième Chapitre :

Présentation Du Milieu D’étude Et Démarche D’investigation

Brève présentation de la ville de Bukavu

Pour P.M. Hauser et Judas Matras (1965), toute enquête sociale sur les zones urbaines doit en premier lieu se préoccuper de définir et de délimiter les unités géographiques appropriées et caractéristiques qui seront utilisées aux fins d’analyse.

BUKAVU est une ville de la RDC et la capitale de la province du Sud-Kivu. La ville de Bukavu est le chef-lieu de la province du Sud-Kivu située sur la rive sud-ouest du lac Kivu. Elle est limitée au nord par le lac Kivu, au sud et à l’ouest par le territoire de Kabare et à l’est par la rivière Ruzizi.

Le point le plus bas correspond au niveau du lac à 1460m d’altitude et celui le plus élevé au niveau de Cimpunda à 2192m d’altitude. (M.S. Chamaa et Alli, 1981).

Installée dans le bassin dit « Eastern Valley » du Graben dans la région de grands lacs, elle a une superficie de 60 Km2 dont 43km² de terre ferme et 17km² des terres immergées avec 3 communes : Kadutu, Bagira et Ibanda.

Par sa régulière et incomparable douceur, le climat de Bukavu est très favorable à l’implantation humaine. La ville de Bukavu jouit d’un climat montagneux.

La ville de Bukavu fait partie du bassin du lac Kivu, excepté les ruisseaux MUKUKWE et MABENGE dont les eaux se jettent dans la rivière Ruzizi. Le bassin de Bukavu est constitué de 5 baies (NDENDERE, BUKAVU, NYOFU, NYALUKEMBA et NGUBA) qui font partie de la limite sud du lac Kivu avec la ville de Bukavu.

Ses principaux cours d’eaux sont KAWA, NYAMUHINGA, TSHULA, WESHA, MUKUKWE. Il compte également 26 sources dont 19 à Kadutu, 5 à Bagira et 2 à IBANDA.

La situation démographique de Bukavu est présentée dans le tableau ci-dessous :

Tableau 1 : Population de Bukavu en 2017

Subdivisions administrativesPOPULATION CONGOLAISEPOPULATION ETRANGERETOTAL POPULATIONTOTAL
HommesFemmesGarçonsFillesHommesFemmesGarçonsFillesHommesFemmesGarçonsFilles
Commune de Bagira38 83345 11974 79284.001363538 83745 12574 79584 006242 763
Commune d’Ibanda98 402112 740137 822151.46616919823921498 571112 938138 061151 680501 250
Commune de Kadutu90 62891 782125 078132.9078815412619790 71691 936125 204133 104440 960
Total227 863249 641337 692368 374260358368416228 124249 999338 060368 7901 184 973

Source : Archives de la mairie de Bukavu, le 31 mars 2018.

II.1 Démarche d’investigation

Cette section est composée de deux parties principales qui sont, les techniques de la collecte des données et les méthodes de traitement

II.1.a Techniques de collecte des données

Cette partie présente l’étude quantitative qui fait référence à la détermination de la taille de l’échantillon et à l’enquête proprement-dite.

I.1.a.1 Détermination de l’échantillon

Une fois le questionnaire d’enquête rédigé, le problème qui se pose est de savoir à qui et à combien d’individus qui constituent la population cible, on doit administre le questionnaire.

Le problème de choix d’un échantillon représentatif de la population étudiée est une étape cruciale et pour laquelle on doit se référer à la théorie statistique de l’échantillonnage.

Le but de l’échantillonnage est d’assurer la présentabilité de la population totale à partir d’un nombre réduit (Pellemans, 1999).

Avec une population femme de 249 999 habitants dans la ville de Bukavu, dont 45 125 dans la commune de Bagira, 112 938 dans la commune d’Ibanda et 91 936 dans la commune de Kadutu (Mairie de Bukavu, Statistique de la population 2017), nous avons jugé utile de mener nos investigations sur un échantillon de 77 femmes.

Après une pré-enquête nous avons constaté que 85% nous fourniraient de bonnes informations par rapport à notre sujet, avec un niveau de confiance de 95% et une estimation de marge d’erreur de 5% de π.

Pour déterminer la taille de notre échantillon nécessaire afin d’obtenir une précision relativement fixée à priori, nous avons utilisé la formule de Schwartz pour le calcul de notre taille de l’échantillon.

me = π= 85%

NC = 95%

Avec,

Z∝ = La valeur tabulaire de Z avec un niveau de confiance de 95%

d = Marge d’erreur qui a été choisi aléatoirement

p = La proportion des répondants

1-p = La proportion de non répondants

Solution formule n= Z = (95%)=1,96

n = = = n=76,53 soit 77 femmes

Cet échantillon est à repartir entre les communes de la ville de Bukavu en fonction de leurs habitants femmes. Ce qui fait que dans notre échantillon nous aurons :

  • A Bagira : = 13,89 soit 14 Femmes entrepreneures
  • A Ibanda : = 34,78 soit 35 Femmes entrepreneures
  • A Kadutu : = 28,31 soit 28 Femmes entrepreneures
I.1.a.2 Collecte des données

La collecte des données se dérouleront dans les lieux d’activité de ces femmes en vue de s’assurer de la qualité des informations fournies grâce à une observation directe.

Les données de l’enquête seront collectées par la distribution des questionnaires aux femmes entrepreneures de la ville de Bukavu.

Ce questionnaire comporte trois parties principales :

  • La première partie nous permet d’identifier l’entrepreneure à travers son l’adresse;
  • La deuxième partie du questionnaire nous nous renseignera sur la situation socio-économique de l’entrepreneure.
  • La dernière partie nous permettra des collecter les données sur les contraintes et l’opportunité de l’entrepreneuriat féminin à Bukavu.

Dépouillement, analyse et traitement des données

Après les enquêtes, les données seront dépouillées et encodées par le logiciel Sphinx Plus2, le traitement et l’analyse des données recueillies seront effectués au moyen du logiciel Sphinx Plus2.

Nous avons choisi un traitement informatisé pour un meilleur traitement des données collectées. Pour traiter nos données les méthodes statistique, descriptive et analytique vont nous être utiles.

Pour le traitement des données recueillies sur terrain, nous avons fait recours à la méthode statistique et à la technique d’échantillonnage où un questionnaire a été soumis aux enquêtés.

Troisième Chapitre :

PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Caractéristiques socio-économiques des entrepreneures enquêtées.

Il s’agit d’examiner successivement l’âge, la situation matrimoniale, la taille des ménages, le niveau d’instruction et le revenu mensuel du chef de ménage. Ces principales caractéristiques des entrepreneures enquêtées sont illustrées par les tableaux et graphiques suivants :

Tableau 2 : âge de l’entrepreneure

âge de l’entrepreneure

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Il ressort du tableau 5 ci-dessus que 68,9% des entrepreneures enquêtées ont moins de 45 ans. Cette donnée permet de souligner le fait que la population est relativement jeune dans les villes africaines en général et dans celle étudiée en particulier.

Plusieurs facteurs peuvent être à la base de cette jeunesse notamment le niveau d’étude. La plupart d’entrepreneurs congolais arrêtent les études au niveau secondaire. Une autre enquête réalisée en 1994 à Kinshasa par Lokota Ekote Panga (1994) indique que 80% d’entrepreneurs enquêtés avaient moins de 42 ans.

Tableau 3 : Situation matrimoniale de l’entrepreneure

Situation matrimoniale de l’entrepreneure

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 3 indique que 55,8% des entrepreneures investiguées sont mariées. Avec la crise économique que traverse la RDC, les femmes assument la fonction de chef de ménage. Cette situation peut motiver l’idée de création d’entreprise afin de subvenir aux besoins familiaux.

Tableau 4 : Taille de ménage

Taille de ménage

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

La taille moyenne des ménages des entrepreneures enquêtées se situe autour de 5 personnes.

Tableau 5 : Niveau d’instruction de l’entrepreneure

Niveau d’instruction de l’entrepreneure

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 5 nous renseigne que les femmes entrepreneures enquêtées sont relativement scolarisées car 5,2% seulement n’ont jamais été à l’école. 28,6% on atteint le niveau primaire, 40,3% le niveau secondaire, 26% déclarent avoir fait les études supérieures et universitaires.

Tableau 6 : Revenu mensuel du mari

Revenu mensuel du mari

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 6 indique que 17,1% seulement des maris des enquêtées ont un revenu mensuel de plus de 600$ contre 82,9% qui ont un revenu mensuel largement inférieur à 500$ avec une moyenne de 329,4$.

Activités entrepreneuriales : opportunité et obstacles

Il s’agit d’examiner successivement les secteurs d’activités dans lesquels opèrent les femmes entrepreneures investiguées, leurs motivations d’entreprendre et les contraintes auxquelles elles font face dans leurs activités. Ces informations sont résumées par les tableaux et graphiques suivants:

Tableau 7 : Répartition des entrepreneures investiguées selon le domaine d’activité.

Répartition des entrepreneures investiguées selon le domaine d’activité

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 7 nous renseigne que 79,2% d’entrepreneures enquêtées évoluent dans le secteur commercial. Constatons la faible proportion des entrepreneurs dans le secteur de production. Il y a une réduction du poids de secteurs primaire et secondaire au profit du secteur tertiaire.

Nous assistons donc à une « tertiarisation » de l’économie congolaise (Manika, 2005). Celle-ci s’explique notamment par l’exode rural et par la faiblesse des barrières à l’entrée au secteur tertiaire.

Dans les pays en développement, cette forte concentration des activités des répondantes dans le commerce général serait due à l’investissement et aux exigences professionnelles peu élevées nécessaires à ce genre d’entreprises (Denis Robichaud, 2002).

Ce résultat confirme une étude menée par Dzaka (2003), qui d’ailleurs affirme qu’en général,

ces entrepreneurs privilégient les investissements dans les activités à rentabilité immédiate (commerce des produits alimentaires, etc.) au détriment des activités exigeant un délai de récupération plus long du capital investi (artisanat, production, etc.).

On s’accorde alors avec Ponson (1995) que l’attitude de l’entrepreneur face à la croissance de l’entreprise est plus précaire en Afrique subsaharienne, peut être liée à un environnement moins sécurisant. Ainsi la tendance va être de miser sur le court terme, d’élargir son activité à d’autres métiers que celui de l’exploitation d’origine.

Il convient maintenant de répondre à la question de savoir si les entrepreneures enquêtées sont encouragées par leur entourage. L’analyse du tableau 8 qui suit nous permettra de répondre à cette préoccupation.

Tableau 8 : Encouragement des entrepreneures enquêtées par l’entourage

Encouragement des entrepreneures enquêtées par l’entourage

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Il ressort du tableau 8 que 79,2% de nos enquêtées sont encouragées par leur entourage contre 20,8% qui estiment ne pas bénéficier des encouragements venant de leurs proches.

Tableau 9 : Réaction de la famille vis-à-vis de la décision d’entreprendre

Réaction de la famille vis-à-vis de la décision d’entreprendre

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

D’après les résultats de notre recherche, nous constatons que 88,3 % de notre population d’étude ont été encouragées par leurs familles à lancer leurs activités entrepreneuriales. Par contre 11,7% des femmes rencontrées ont vu leurs familles s’opposer à leurs projets.

Tableau 10 : Entrepreneuriat et statut social

Entrepreneuriat et statut social

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Concernant la perception des femmes entrepreneures enquêtées, la majorité soit 75,3% affirment que leurs statuts se sont améliorés avec l’exercice de leurs activités.

Ceci vient confirmer les résultats d’une autre étude menée en Algérie par LOUHAB Samia TIGHILT Sabrina, (2016) qui avait trouvé que 100% des entrepreneures enquêtées avaient vu leur statut s’améliorer.

Tableau 11 : Contraintes des entrepreneures mariées

Contraintes des entrepreneures mariées

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Du tableau 11, 6 enquêtées affirment que les femmes mariés ont des problèmes avec leurs maris suite à leurs activités, 2 enquêtées estiment que leurs activités les poussent à négliger les obligations familiales, 14 enquêtées sur 77 disent qu’elles ont des problèmes avec leurs familiers, 50 enquêtées estiment que les femmes mariées ont plus des difficultés à faire au même moment les AGR et les travaux domestiques et 5 enquêtées disent que les femmes mariées ne rencontrent aucun problème que les autres femmes non mariées ne rencontrent pas.

Nous constatons que les femmes ont plus la difficulté de faire à la fois leurs activités et les travaux domestiques car la femme est la gardienne du ménage.

Tableau 12 : Nombre d’heures consacré à l’activité

Nombre d’heures consacré à l’activité

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

2,6% de nos enquêtées consacrent moins de 4 heures par jour à leurs AGR, ceci peut s’expliquer par des travaux domestiques multiples qu’elles doivent faire ; 30% des femmes enquêtées consacrent moins de 8 heures par jour à leurs AGR contre 58,5% qui y consacrent plus de 8 heures. De ce tableau ressort la majorité des femmes enquêtées consacrent plus de 8 heures par jour à leur activité.

Tableau 13 : Discrimination en tant que femme

Discrimination en tant que femme

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 13 nous renseigne que 83,1% des enquêtées n’ont jamais subi des discriminations car étant femmes.

Tableau 14 : Attitude des entrepreneures investiguées face à un emploi salarié

Attitude des entrepreneures investiguées face à un emploi salarié

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Ce tableau nous renseigne que 12 enquêtés sur 77, soit 15,6% sont disposés à accepter un emploi salarié, 84,4% préféreraient demeurer dans leurs activités actuelles. Les entrepreneures en faveur d’un emploi salarié sont animées par le souci de stabilité de revenu.

Ils affirment qu’ils sont insécurisés par le caractère aléatoire de leur revenu comparativement aux salariés.

Les 84,4% qui préfèrent demeurer dans leurs activités actuelles sont animés par le souci d’autonomie, ils ne peuvent pas supporter de recevoir les ordres d’un patron ou de travailler sous contrainte.

Plusieurs raisons peuvent pousser un être humain à s’orienter vers la carrière indépendante, notamment, le besoin d’indépendance, volonté de réaliser un projet, souci de sortir d’une situation difficile.

Tableau 15 : Répartition des entrepreneures enquêtées selon la motivation d’entreprendre

Répartition des entrepreneures enquêtées selon la motivation d’entreprendre

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Il ressort du tableau 14 que 45,5% des entrepreneures de notre échantillon entreprennent pour subvenir au besoin des ménages, 40,3% à cause du chômage, 5,2% sont motivés par l’insuffisance des salaires et 37,7% par besoin d’autonomie.

En regroupant les trois premières motivations, nous nous rendons compte que 90,5% des entrepreneures enquêtées sont motivées par la crise socio-économique que traverse la RDC. Ce résultat révèle que les activités de ces entrepreneures s’inscrivent dans la stratégie de lutte contre la pauvreté ou de survie.

Tableau 16 : Sources de financement au démarrage

Sources de financement au démarrage

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 15 nous renseigne que l’aide du mari et l’aide familiale représentent les principales sources de financement au démarrage des répondantes ( respectivement 50,6% et 31,2%). On remarque ici l’importance non négligeable de la famille.

Les prêts d’une IMF représentent 40,3%, l’emprunt auprès d’un tiers représentent respectivement 19,5. A la suite de ce résultat, nous conviendrons avec Toulouse et Brenner (1988) qui en parlant des entrepreneurs immigrés, soulignent que l’accès aux sources du groupe ethnique constitue un des principaux facteurs de leur succès.

Les immigrants qui ne disposent pas du capital nécessaire à la création d’une entreprise obtiendront le financement requis grâce à des prêts obtenus à l’intérieur de leur communauté par l’intermédiaire d’institutions, de relations ou de la famille.

Tableau 17 : Affectation des revenus des femmes entrepreneures visitéesAffectation des revenus des femmes entrepreneures visitées

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Il ressort de ce tableau que 71,4% de femmes entrepreneures interrogées affectent l’essentiel

de leurs revenus à la satisfaction des besoins familiaux (consommation alimentaire). Ceci indique que leurs activités s’inscrivent dans une logique de survie et donc de lutte contre l’extrême pauvreté.

Néanmoins, certaines de ces femmes entrepreneures s’inscrivent aussi dans une dynamique d’accumulation en réinvestissant pour la croissance de l’entreprise (16,9%) et en épargnant (18,2%).

Dzaka et Manika (2005) soulignent que 60% des petits entrepreneurs opérant dans les réseaux des échanges transfrontaliers entre Kinshasa et Brazzaville affectent l’essentiel de leurs revenus à la consommation alimentaire.

Tableau 18 : Difficultés d’obtention de financement

Difficultés d’obtention de financement

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Ce tableau nous renseigne que la grande majorité de nos enquêtées obtiennent difficilement des crédits. Le tableau 18 nous renseignera sur le motif qui fait que les femmes accèdent difficilement au crédit.

Tableau 19 : Conditions d’obtention du financement : Garanties

Conditions d’obtention du financement Garanties

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

Le tableau 21 nous renseigne que 77,9% des femmes entrepreneures de notre échantillon, affirment que les garanties matérielles et le gage seraient un préalable à l’obtention du crédit auprès des institutions de micro finance. Par le fait que les garanties matérielles et gages sont un préalable pour obtenir un financement, les femmes se trouvent dans l’impossibilité de bénéficier du financement.

Tableau 20 : Obtention des crédits : Hommes par rapport aux femmes

Obtention des crédits  Hommes par rapport aux femmes

Source : Elaboré à partir des données de l’enquête

De ce tableau 19 48 femmes sur 77 enquêtées soit 62,3% affirment que les hommes accèdent plus facilement au crédit que les hommes. Cette situation s’explique par le fait que les hommes ont plus des garanties à présenter dans les institutions de finance et même auprès des tiers pour obtenir un crédit.

SUGGESTIONS

Pour que l’entrepreneuriat féminin se développe dans la ville de Bukavu, il faudrait qu’il bénéficie des financements pour son développement. Ainsi la prise en compte des éléments ci-après serait souhaitable :

L`établissement par l’Etat de textes législatifs permettant aux organismes de Micro finance de concrétiser leurs activités en tenant compte des spécificités de la clientèle féminine ;

L’Etat devrait soutenir les entreprises des femmes soit par des dons, soit par des prêts à des conditions favorables, soit encore en accordant des garanties auprès d`autres institutions financières pour des prêts contractés par les femmes;

Les femmes entrepreneures devraient se lancer dans les activités de production en sollicitant des crédits auprès des IMF ;

Les institutions de micro finance devraient améliorer les conditions de remboursement des crédits pour les activités exigeant un délai de récupération plus long du capital investi (activités de transformation).

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre étude portant sur « Opportunité et contraintes de l’entrepreneuriat féminin à Bukavu »

L’objectif ultime de notre étude était de révéler les opportunités et les contraintes de l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Bukavu. Pour atteindre cet objectif, nous avons formulés 2 questions de recherche à savoir :

Quels sont les obstacles qui entravent l’émergence de l’entrepreneuriat féminin à Bukavu ?Quelles sont les motivations qui poussent les femmes à entreprendre ?

Ainsi, nous avons formulé nos hypothèses de la manière suivante :

  • L’accès au financement entraverait l’émergence de l’entrepreneuriat féminin à Bukavu ;
  • L’émergence de l’entrepreneuriat féminin serait ralentie par les contraintes socio-culturelles qui limiteraient l’engagement de la femme Bukavienne dans l’activité entrepreneuriale ;

C’est le désir d’autonomie professionnelle, d’accomplissement personnel, d’organiser un travail soi-même, de relever un défi qui motiveraient la femme Bukavienne à se lancer dans la carrière entrepreneuriale.

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons recouru aux méthodes telles que la méthode analytique, la méthode statistique, la méthode explicative ainsi que la méthode descriptive qui nous ont permis de mener l’enquête réalisée dans trois communes de la ville de Bukavu (Bagira, Ibanda et Kadutu) sur un échantillon de 77 femmes entrepreneures.

Hors-mis l’introduction et la conclusion, ce travail était axé sur trois chapitres, dont le premier avait trait à la Revue de la littérature. Dans ce chapitre, il a été question de confronter notre recherche avec différentes études menées dans le domaine similaire au notre en vue de ressortir une démarcation.

Le deuxième chapitre avait trait à la présentation du milieu d’étude et la méthodologie. Dans celui-ci il a été question de présenter brièvement la ville de Bukavu ainsi que mettre en exergue la méthodologie nous conduisant aux résultats de notre étude. Le troisième chapitre a présenté l’analyse, analyse et la discussion des résultats obtenus.

Au registre du profil et des caractéristiques des femmes rencontrées, nous pouvons retenir que la majorité de nos enquêtées ont moins de 45 ans : la grande part des femmes entrepreneures ont étudié car seulement 5,2% n’ont jamais étudié.

Ces femmes interrogées sont également en grande partie mariées avec enfants et sont attiré en plus grand partie par le secteur commercial. Cette forte concentration dans le commerce général serait due à l’investissement et aux exigences professionnelles peu élevées nécessaires à ce genre d’entreprises.

Ces entrepreneures privilégient donc les investissements dans les activités à rentabilité immédiate au détriment des activités exigeant un délai de récupération plus long du capital investi.

L’aide du mari et l’aide familiale représentent les principales sources de financement au démarrage des répondantes (respectivement 50,6% et 31,2%).

A propos de l’affectation du revenu, 71,4% de femmes entrepreneures interrogées affectent l’essentiel de leurs revenus à la satisfaction des besoins familiaux (consommation alimentaire). Ceci indique que leurs activités s’inscrivent dans une logique de survie et donc de lutte contre l’extrême pauvreté.

S’agissant des contraintes auxquelles les femmes entrepreneures de Bukavu se trouvent confrontées, les entrepreneures interrogées considèrent globalement qu’il y a de différences fondamentales entre les hommes et les femmes face à l’obtention de crédit : ces femmes affirment avoir été confrontées à des problèmes de financement particuliers en tant que femmes. La majorité des femmes de notre échantillon ne sont pas satisfaites des services de financement qui existent.

Nous venons alors de confirmer notre première hypothèse supposant que la contrainte financière entrave l’émergence de l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Bukavu.

Nous avons également trouvé que les femmes entrepreneures de Bukavu ne sont pas confrontées aux contraintes socioculturelles car elles ne sont pas victimes des problèmes d’ordre social et familial tels que le manque de soutiens de la part du conjoint et de l’entourage, la discrimination, etc.

Nous venons ainsi d’infirmer notre deuxième hypothèse de départ supposant que l’émergence de l’entrepreneuriat féminin serait ralentie par les contraintes socio-culturelles qui limiteraient l’engagement de la femme Bukavienne dans l’activité entrepreneuriale.

Nos enquêtes révèlent enfin que ce qui motive les femmes entrepreneures de Bukavu c’est le désir d’organiser leur travail soi-même, de lutte contre la pauvreté et le besoin d’autonomie professionnelle.

Ce qui nous permet de confirmer notre troisième hypothèse qui stipule que c’est le désir d’autonomie professionnelle, d’accomplissement personnel, d’organiser un travail soi-même, de relever un défi et de lutter contre la pauvreté qui motiveraient la femme Bukavienne à se lancer dans la carrière entrepreneuriale.

Toutefois, sans une prétention d’avoir réalisé un travail parfait ni d’avoir épuisé toutes les analyses nécessaires à la réalisation de ce travail, reconnaissant nos limites, nous restons ouvert à toutes critiques qui soient objectives.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET ANNEXES

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Opportunités et contraintes de l'entrepreneuriat féminin dans la ville Bukavu
Université 🏫: Institut Supérieur Pédagogique De Bukavu - ISP/BUKAVU - Section Des Sciences Commerciales
Auteur·trice·s 🎓:
MURHULA CIDURHA Serge

MURHULA CIDURHA Serge
Année de soutenance 📅: Travail de fin de cycle présenté en vue de l’obtention du diplôme de graduat en pédagogie appliquée - 2017 - 2018
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