La rencontre avec les recruteurs – Sous thème C) :
A.L considère que son blog lui « permet plus facilement d’obtenir des contacts, d’être reconnu ». Et même « s’il n’y a peut-être pas énormément de recruteurs [l’ayant] contactés par le biais du blog (…) ces contacts ont été des plus sérieux ». Finalement, « en 4 mois d’existence du blog [il a eu] beaucoup de contacts intéressants, [il a] pris de nombreuses informations, presque autant qu’en 9 mois de longues et fatigantes recherches! ». Son blog lui a aussi permis de prendre contact « avec d’autres personnes de la même profession et ainsi en apprendre davantage sur les entreprises, les postes…de par leur partage ». Néanmoins, « en aucun cas », il n’utilise son blog « ni ne le vend en entretien ». Il lui permet pourtant d’« être au point sur l’actualité du métier et en ce sens, [cela] peut [le] préparer aux entretiens ».
Pour savoir qui s’intéresse à lui et de quelle manière, il suffit qu’une « personne tape [son] Nom et Prénom dans Google et par [ses] statistiques », il sait « que le mois dernier 37 personnes sont arrivées sur [son] blog en recherchant [son] identité, et 416 depuis le lancement de [son] blog ». Pour « mesurer l’efficacité de [son] blog CV, [il] utilise un outil de statistique et de mesure d’audience, mais aussi des « gadgets web2 », le tout « permettant de connaître le nombre exacte de visiteurs et leur comportement ainsi que de connaître quels sont ces visiteurs ». Il explique qu’il peut ainsi orienter le contenu de son blog en fonction des attentes qu’il croit percevoir et qu’il peut à « [son] tour visiter les blogs ou trouver leurs propres profils sur la toile ».
Pour rester en relation durant une certaine période avec un recruteur potentiel, lors d’une prise de contact, « [il] laisse l’url de mon blog en signature de [son] mail » (autant que le recruteur aie directement l’adresse plutôt qu’il ait à la rechercher). Concrètement, « entre [sa] prise de contact avec la société qui [l’]emploi, lors d’un forum E-marketing à Paris, et la signature de [son] contrat, [il a] tout de même rédigé plusieurs articles (sur son blog) en relation avec ce salon afin de montrer à un potentiel employeur [son] envie de synthétiser ce qu’[il] avait vu ».
G.B a eu « des retours de RRH et de DRH » puis « des retours de recruteurs ». Elle a reçu leurs messages via son e-portfolio et non par l’intermédiaire de Viadéo, même si c’est ce dernier support qui « a servi de mise en relation ». Ainsi, « pour rentrer en contact avec les recruteurs, [elle] a d’abord fait son e-portfolio et ensuite [distribué sa] carte ».
Lorsque qu’elle « rencontre des gens en entretien, [elle] n’hésite pas à laisser une carte de visite sur laquelle se trouve [son] adresse d’e-portfolio ». Elle trouve cela beaucoup plus simple de laisser ce type de carte : « on est pas obligé de sortir un CV lors d’une rencontre ». Elle considère qu’il lui « faut seulement amener [les recruteurs] à consulter [son] e-portfolio pour que cela débouche sur un entretien potentiel, pour qu’ils [lui] proposent un rendez vous ». D’ailleurs, G.B considère qu’avec un portfolio, « tu es plus opérationnelle en entretien car tu es préparée à mieux te vendre oralement ». « Au moment des entretiens, je ne vais rien rater car j’ai réfléchi lors de [la] conception de l’e-portfolio ».
Pour mesurer l’efficacité de son e-portfolio, elle considère le nombre de retours qu’elle a eu : « j’ai eu des réactions de beaucoup de gens, de différents pays, horizons, secteurs. J’ai eu une centaine de retours comme cela ». Le second indicateur ont été « les propositions d’entretiens avec des recruteurs et employeurs potentiels ainsi que les propositions d’emploi qu’[elle] a reçu directement ». Le troisième indicateur c’est le nombre de lectures de l’e-portfolio : « environ deux cents à trois cents visites par jour ». Elle précise que par Viadéo, « [on] peut voir qui consulte ton profil et clique sur tes liens », et qu’en plus, « c’est mesuré par la plate forme américaine en elle même qui mesure, par jour le nombre de visite : il y a un traitement statistique énorme ».
S.L n’a pas eu beaucoup de contact a proprement parler avec des recruteurs mais davantage avec des DRH Marocains. « Au Maroc, 80% des personnes qu’[elle] a approché avec cette phrase : bonjour, je recherche un poste au Maroc, pourriez vous me renseigner, je suis française, je n’y connais rien, 80% des personnes – [lui] ont répondu ». Autrement dit, Viadéo c’est « payant pour pouvoir approcher des profils ». Elle précise que « si [elle] n’avais pas eu de contacts, [elle] aurait fait la démarche d’investir dans un pack pour pouvoir approcher les recruteurs et systématiquement entrer en contact avec ceux qui [l’]intéressaient ». En ce qui concerne sa recherche d’emploi en France, elle considère que les sites emplois sont plus efficaces que Viadéo. Elle a eu « 280 visites sur son CV » sur Cadremploi et beaucoup moins sur Viadéo.
Pour entrer en contact avec un recruteur sur Viadéo, il faut utiliser « un moteur de recherche ». S.L explique qu’il s’agit alors d’identifier « les secteurs et les fonctions qui nous intéressent et à partir de là on a une liste de contacts qui s’affiche, on a la possibilité de consulter les fiches et d’entrer en contact avec les recruteurs qui nous intéressent ».
Pour savoir qui s’intéresse à elle, elle explique qu’elle a la « possibilité de voir le nombre de personnes ainsi que leur nom, qui ont consulté ton profil ». Néanmoins, elle précise que bien que les relations avec les recruteurs soient « de courtes durées, voire instantanées, notamment avec les réseaux sociaux ou les CV vidéo et interactifs », elle pense qu’elle « pourrait être amenée à solliciter d’ici deux ans, un contact sur Facebook ou Viadéo, par opportunité ».
Pour obtenir un entretien, si elle « voit une annonce (…) et qu’[elle] sait que ce contact est identifié sur Facebook ou Viadéo », elle n’hésite pas à « envoyer un petit mail en plus de [sa] candidature, pour montrer que [sa] motivation est plus forte ou plus explicite car orientée vers l’entreprise et donc plus personnalisée ». Elle pense même que les réseaux sociaux soient utiles pour préparer l’entretien de recrutement : « je m’en sers avant d’aller en entreprise ou en cabinet, rencontrer les recruteurs ». Cela lui permet de « savoir à qui [elle] a à faire, si c’est un recruteur junior, expérimenté, quelqu’un qui a fait de l’opérationnel en corporate ou bien un consultant lambda (…) ».
M.B explique que « l’impact de son CV vidéo a été très positif » bien que « quasiment impossible à anticiper ». Par ce biais, elle a pu « décrocher un maximum d’entretiens auprès de recruteurs (…) alors que les choses étaient très statiques par rapport à [son] dépôt de CV sur les sites emplois ». Elle dit bien qu’elle a été « contactée grâce à [son] CV vidéo » mais qu’elle a du « changer de stratégie et garder [son] CV vidéo pour la fin de l’entretien de recrutement, pour rester sur une note positive». A nouveau en recherche d’emploi, elle l’utilise aujourd’hui plutôt « comme un book (…) dans le sens où il me permet de convaincre ». Elle est ainsi passée à une autre logique : « on va valoriser mes compétences et mon expérience professionnelle » et non plus à « il faut attiser la curiosité ». Pourtant, à l’origine, elle comptait « l’envoyer sur un support CD en complément de [ses] CV papiers » pour avoir « le buzz et le ciblage » et n’avait pas pensé à le mettre sur YouJob. Elle précise que « concrètement, après [lui] avoir ouvert des portes (…), cela [lui] permet aujourd’hui de durer dans le processus de recrutement en décrochant un second entretien ».
Pour conclure, les candidats rencontrés sont dans deux logiques différentes mais complémentaires : certains, comme A.L (blog) et S.L (Viadéo), utilisent leur outil pour prendre contact (entrer en relation) avec les recruteurs ou d’autres internautes en recherche d’informations, tandis que G.B et M.B se sont davantage montrées en attente, en souhaitant avant tout obtenir des contacts.
En ce qui concerne l’utilisation de leur outil avant ou pendant la rencontre avec les recruteurs, les attitudes divergent également selon l’outil exploité : le blog emploi permet d’intéresser le recruteur mais ne semble pas impacter directement le déroulement de l’entretien de recrutement. En ce qui concerne le CV Vidéo et l’e-portfolio, ces deux outils servent aujourd’hui de carte de visite ou de book auprès des recruteurs que les candidats ont déjà rencontrés, tandis que les utilisateurs du blog emploi et de Viadéo considèrent plutôt leurs outils comme des points d’entrée vis à vis des recruteurs (supports de mise en relation). Ainsi, pour rester en contact plus longtemps avec les recruteurs, la participation à un réseau social semble être l’outil le moins efficace.
Pour ce qui est de la préparation aux entretiens de recrutement, des outils tels que l’e- portfolio et le blog emploi permettent aux candidats de mieux se présenter vis à vis du recruteur (meilleure connaissance de leur parcours et de leur métier qui permet de mieux se vendre) tandis que les visites sur les réseaux sociaux permettent de mieux savoir à quel recruteur on va avoir à faire et d’adapter sa présentation en conséquence. Le CV vidéo quant à lui, permet surtout de se faire remarquer, d’attirer l’attention du recruteur qui cherche un potentiel.
Le point commun de ses outils se situe dans le fait qu’il est très aisé pour chacun de mesurer l’impact de leur outil. Les supports Web 2.0, outre des traitements statistiques poussés, offrent aux internautes la possibilité de savoir précisément qui s’intéresse à eux.
Lire le mémoire complet ==> (Dans quelle mesure les supports Web 2.0 participent-ils à la promotion de soi lors de la situation de e-recrutement ?)
Master 2 – Mémoire de recherche – Spécialité : Psychologie Sociale
Université Catholique de l’Ouest – Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées
 

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