La dimension comportementale d’une situation émotionnelle

3) La dimension comportementale

Pour se rendre compte de la fonction adaptative de l’émotion, ceux qu’on nomme les néodarwiniens ont étudié les mouvements faciaux, la posture, les intonations vocales, toutes les actions visibles par autrui constituant le côté comportemental de l’émotion.

Ces éléments ont un rôle informatif, ils engendrent la régulation émotionnelle, la conventionnalisation, la minoration voire la dissimulation de l’émotion ressentie.

L’introduction de l’émotion dans le domaine scientifique est généralement attribuée à Darwin. Ce dernier considère l’émotion comme un comportement expressif. Il propose un catalogue des expressions faciales de l’homme et de l’animal. Ainsi il remarque pour la première fois que les marqueurs expressifs émotionnels sont présents chez de nombreux mammifères et ils sont d’autant plus diversifiés que l’espèce est plus évoluée. On se rend compte alors de leur aspect essentiel dans la communication et la survie de l’espèce.

Des psychologues comme Ekman ont essayé dans la lignée de Darwin de décrire les émotions fondamentales organisatrices du comportement humain (In Ekman, 1999).

Ekman affirme que certains stimuli, pas nécessairement reconnus consciemment, sont évalués automatiquement. Ils engendrent alors une réaction innée, rapide et de courte durée avec des manifestations physiologiques et morphologiques spécifiques, ce qui constitue l’émotion primaire. D’autres réactions comportementales, résultant d’évaluations cognitives conscientes, sont appelées émotions secondaires ou émotions sociales.

Ekman reconnaît six émotions fondamentales à savoir la joie, la tristesse, la colère, le dégoût, la peur et la surprise. A chacune d’elles correspondrait une mimique particulière du visage. D’autres psychologues proposèrent des listes différentes en s’appuyant sur d’autres critères, comme Panksepp avec quatre émotions de base ou Izard avec dix émotions primaires (In Rivière & Godet, 2003).

On peut se demander si ces émotions fondamentales s’expriment de la même façon dans toutes les cultures.

En fait, chaque espèce possèderait, de manière innée, son répertoire de configurations expressives, à base de gestes, de sons ou d’odeurs particulières.

Ekman et Friesen (In Ekman, 1993) montrèrent les analogies transculturelles dans la production de certains traits émotionnels. Pour cela, ils présentèrent trois expressions de visages de femmes occidentales (peur, joie, colère) à des habitants de Nouvelle-Guinée isolés de la civilisation occidentale ; en même temps ils leur proposèrent trois histoires qu’ils devirent faire correspondre avec les trois expressions émotionnelles.

Les membres de cette tribu ont reconnu la plupart des expressions émotionnelles. Par ailleurs, ces auteurs demandèrent à d’autres habitants de la même région de faire l’expression faciale émotionnelle correspondant à ses récits, ces photographies prises ont été présentées à des étudiants américains lesquels ont pu reconnaître l’émotion exprimée. Ainsi les émotions sont universellement ressenties et reconnues chez autrui par un individu quelle que soit sa culture. Toutefois Ekman trouva des différences culturelles au niveau de l’intensité des mouvements faciaux.

On peut aussi se demander si les expressions émotionnelles sont génétiquement déterminées.

Thompson et Fulcher réalisèrent des études auprès de nouveaux-nés aveugles et d’autres voyants. Ils trouvèrent de nombreuses analogies entre les expressions faciales de ces enfants, ce qui les conduirent à affirmer le caractère innée, non imitatif des expression des émotions. Cependant les enfants aveugles auraient une extension musculaire moindre, ce qui pourrait être expliqué par l’absence de renforcement visuel du mécanisme inné (In Corraze, 2001).

Toute chose par ailleurs, il ne faut pas oublier que pour être capable d’identifier la cause extérieure de l’émotion et pour ressentir et produire l’émotion, des ordres sont évidemment générés au niveau de notre cerveau…

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Capacités de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Université 🏫: Université Paul Sabatier - Faculté de Médecine Toulouse Rangueil - Institut de Formation en Psychomotricité
Auteur·trice·s 🎓:
LAPIERRE Lauréline

LAPIERRE Lauréline
Année de soutenance 📅: Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Psychomotricien - Juin 2007
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