Jeunes et Alcool : le binge-drinking en milieu étudiant

Jeunes et Alcool : le binge-drinking en milieu étudiant

Université Victor Segalen – Bordeaux 2

Département de Sociologie Faculté des Sciences de l’Homme

Rapport final du mémoire – Master1 Sociologie

Jeunes et Alcool : le binge-drinking en milieu étudiant

Jeunes et Alcool

Le Binge-Drinking en milieu étudiant

NGOM OUSSEYNOU

Sous la direction de Mme. SCHIFF

Année 2008/2009

Introduction

Le thème de la jeunesse occupe une place centrale dans la sociologie contemporaine. En effet, malgré les ambiguïtés qui régissent la définition de ce concept et les différentes sous- catégories qui lui sont propres (l’enfance, l’adolescence, l’» adonaissance », la « postadolescence », etc.), son étude permet à la fois d’articuler et de rattacher plusieurs thématiques comme l’éducation, la famille, la culture, les loisirs, le corps, la déviance, les conduites à risque, etc.

Etudier la jeunesse peut donc mener à l’analyse d’une population, d’une sous-population ou d’un groupe, d’un monde social mais aussi et surtout d’une ou de plusieurs pratiques. C’est ce qui nous a amenés à nous intéresser à l’usage de l’alcool chez les jeunes en nous focalisant surtout sur le binge-drinking en milieu étudiant.

Notre orientation se justifie par le fait que le binge-drinking est un comportement propre aux jeunes et surtout aux étudiants.

De l’Anglais « binge » (bringue) et « drink » (boire), le binge-drinking, traduit en Français sous les termes de biture express ou alcool défonce, renvoie à cet usage collectif et extrême de l’alcool consistant à le consommer massivement et rapidement dans le seul but de se souler le plus vite possible. Il ne s’exprime pratiquement que dans des cadres festifs (surtout les soirées étudiantes) et souvent par le biais de jeux, défis et rituels bien codifiés.

Importé du Royaume Uni et des pays anglo-saxons et lié à la « culture pub », comme l’indique son nom, le « binge drinking » reste associé aux soirées étudiantes, surtout des grandes écoles.

En effet la plupart de ces associations d’étudiants sont souvent parrainées, à l’occasion des soirées qu’elles organisent, par de nouvelles marques de boissons alcoolisées usant de stratégies marketing illicites et plus ou moins efficaces pour se faire de la publicité. Ce qui fait de ces dites-soirées le terrain de soûleries à caractère compétitif (qui boit le plus de verres en moins de temps ?).

L’analyse de ce phénomène permettra non seulement d’explorer et d’articuler plusieurs champs de la sociologie mais surtout d’exploiter de nouveaux outils méthodologiques (blogs, forums, pages perso, etc.) qui, comme nous le verrons plus tard, peuvent être aussi légitimes que les outils classiques de recueil de données.

L’un des principaux faits qui ont motivé notre intérêt pour ce phénomène est surtout son actualité. En effet, à part les nombreux articles et les interminables débats dont il a fait l’objet, le binge-drinking a été à l’origine d’une campagne de lutte, de la part du ministère de la santé, qui aboutira à une proposition de loi (la loi Bachelot) lors du conseil des ministres du 22 octobre 2008.

Le binge-drinking s’exprime également chez des groupes plus jeunes (les adolescents) mais, son étude y serait plus difficile simplement du fait des restrictions et des interdictions faites à cette catégorie à propos de l’alcool et qui font que son usage y relève souvent de la clandestinité.

C’est l’une des raisons pour les quelles ce travail se base essentiellement sur la population étudiante, d’autant plus qu’elle nous est plus accessible.

Par son ampleur, ainsi que son caractère extrême, souvent lié à des abus, des troubles et même des cas de mort, le phénomène de la « biture express » attire l’attention de certains acteurs du monde médical, et bénéficie en même temps d’une certaine médiatisation croissante.

Si ce phénomène fait parler de lui, ce n’est pas en tant que phénomène social mais surtout à cause des comportements dangereux qui lui sont associés comme par exemple la conduite en état d’ivresse, les rapports sexuels non protégés, les agressions, etc.

Nous avons ainsi pour objectif de parler du binge-drinking tout court, sans pour autant le considérer comme un comportement déviant, relevant de caractéristiques biologiques ou génétiques, et surtout sans aucune visée moralisatrice mais, en tenant toujours compte de son contexte d’expression.

Ce qui reviendrait à dépasser la volonté politique de « sanitarisation » du binge-drinking pour en faire un objet digne de la discipline sociologique en tendant enfin le micro aux binge-drinkers pour qu’ils nous disent comment ils expliquent leurs actions et en même temps en cherchant des éléments contextuels généraux qui favoriseraient l’expression et la diffusion de la défonce dans les milieux étudiants.

Méthodologie et terrain

Notre orientation dans l’étude des comportements des jeunes face à l’alcool, notamment dans le cas du « binge-drinking » chez les étudiants, nécessite le recueil d’informations diverses par des outils multiples allant de l’observation directe aux entretiens en passant par l’exploration de blogs et de forums sur Internet ainsi que l’exploitation de données secondaires.

En effet, cette multiplicité des outils de collecte des données nécessaires à notre recherche se justifie par l’intérêt que nous accordons autant à la pratique elle-même (observation dans les soirées étudiantes pour déceler les différents modes opératoires du « binge-drinking ») qu’aux différentes significations que lui donnent les acteurs en question (d’où les entretiens et l’exploration des blogs et forums).

Elle se justifie aussi par la complémentarité de ces divers outils ainsi que par l’originalité du sujet de recherche, mais surtout par l’étrangeté même du phénomène à la discipline sociologique.

1- L’observation

En ce qui concerne les observations directes, nous n’avons pas eu de difficultés majeures tout simplement parce qu’il nous a été assez facile de nous présenter ou de nous faire inviter à des soirées étudiantes d’autant plus que nous avons décidé de travailler en étroite collaboration avec l’association AVENIR SANTE.

Il s’agit d’une organisation qui, à la demande des associations étudiantes, effectue des interventions de sensibilisation contre les dangers de l’alcool dans les soirées qu’elles organisent. Cette association est implantée dans plusieurs villes et regroupe des centaines de bénévoles dont la plupart sont des étudiants.

A part les soirées étudiantes, ils interviennent aussi dans les boites de nuit, les bars, les concerts, ou bien lors de grands rassemblements comme le 14 juillet, etc.

L’essentiel de leur travail consiste à s’adresser directement aux fêtards afin de leur rappeler les règles de conduite et de les sensibiliser aux différents risques liés à l’alcool et aux autres substances (cannabis et autres drogues). Ils distribuent également des éthylotests gratuits et veillent à ce que tous les fêtards rentrent chez eux en toute sécurité, en empêchant aux plus alcoolisés de prendre le volant.

Le seul inconvénient (mais que nous avons assez facilement surmonté) est que cette association n’intervient pas à Bordeaux; nous nous sommes donc déplacés jusqu’à Toulouse afin de réaliser des observations lors de la soirée organisée par l’association des étudiants de l’école vétérinaire de la ville, le jeudi 18 décembre 2008.

Soirée dans laquelle intervenaient les bénévoles d’AVENIR SANTE. De plus; nous avons multiplié nos séances d’observation dans d’autres soirées étudiantes comme celles organisées par les étudiants de la faculté de droit de Bordeaux 4, l’association des étudiants en médecine (Bordeaux 2).

Lors de ces séances d’observations, il nous est arrivé de tenir des rôles précis dans le cadre de notre collaboration avec AVENIR SANTE (la soirée des étudiants vétérinaires de Toulouse).

Cependant, il ne s’agit en aucun cas d’une observation participante. En effet, notre implication dans les actions de prévention et de sensibilisation menées par l’association, a été assez limitée parce que, tout simplement, nous n’étions pas habilités à intervenir. Le fait est que nous n’avons pas reçu la formation requise pour être bénévole.

Toutefois, notre collaboration avec l’association nous a été très bénéfique, cela nous a permis d’avoir eu accès à différents endroits en dehors de la salle de spectacle et de faciliter le contact avec des membres de l’association, des étudiants, etc.

Dans nos différentes séances d’observation, nous avons su multiplier nos postes d’observation (porte d’entrée, coulisses et surtout le bar). Nous avons également jugé intéressant de tenir un carnet de bord; ce qui nous a permis de réaliser des observations différées sur les notes déjà prises.

Cependant, les observations dans les soirées étudiantes restent assez difficiles non seulement à cause du bruit, des jeux de lumières, mais surtout par le fait qu’il a fallu résister à la tentation d’oublier le motif de notre présence et de nous laisser prendre dans les plaisirs de la fête.

En même temps, il fallait tout le temps réussir à prendre des notes tout en restant discret pour ne pas trop se faire remarquer.

Les autres difficultés étant bien sûr celles liées aux horaires des soirées (obligation d’être présent avant, pendant et après la fête, difficultés de transport, etc.). Ce choix méthodologique nous a quand même permis de collecter une grande quantité d’informations très utiles pour l’analyse du binge-drinking en milieu étudiant.

Il nous a permis entre autre de saisir les temporalités et les différents modes opératoires du phénomène.

Néanmoins, la méthode de l’observation ne suffisait pas à elle seule pour collecter l’ensemble des données et saisir toutes les dimensions de l’alcool défonce. Il a fallu donc la compléter avec d’autres outils et confronter les différentes informations recueillies.

2- De nouveaux outils : forums, blogs et pages perso

Nous avons réussi à trouver sur Internet des forums dont certaines discussions sont entièrement consacrées au « binge-drinking ».

C’est l’exemple de la rubrique « Alcool, Tabac et Dépendance » du forum de www.doctissimo.fr où nous avons rencontré des étudiants binge-drinkers à qui nous avons pu poser beaucoup de questions directement tirées de notre guide d’entretien. Il y a également le forum du site www.filsantejeunes.com que nous avons trouvé très intéressant. Nous sommes d’ailleurs inscrits à ces différents forums auxquels nous participons activement.

Nous visitons aussi souvent que possible les forums de discussion en ligne des facs mais surtout des écoles de commerce et d’ingénieurs, afin de s’informer sur plusieurs sujets.

De même nous avons exploré des blogs de binge-drinkers, où l’on trouve des vidéos et des images accompagnées de commentaires permettant de saisir les différentes facettes de ce phénomène ainsi que quelques interprétations que les acteurs peuvent donner à leurs actions. Dans notre démarche nous avons jugé intéressant de considérer l’exploration des forums et blogs comme étant aussi légitime que les entretiens et les observations. En d’autres termes, nous nous intéressons autant aux pratiques qu’à leurs représentations.

Cette orientation peut être sociologiquement intéressante dans la mesure où les blogs et les forums sont susceptibles de nous en apprendre autant voire plus que les entretiens et les observations directes sur la biture express.

« De ce point de vue, il n’y a pas de différence de nature entre l’étude des pratiques concrètes et l’étude des représentations de ces pratiques : on ne fait jamais qu’étudier les mêmes rapports sociaux sous des formes différentes d’objectivation »1. Comme le dit Judith Butler, « le réel est lu à travers la représentation et la représentation est lue à travers le réel ».

L’intérêt et la pertinence sociologiques de cette démarche ne sont plus à démontrer d’autant plus que dans ce cas particulier, l’outil Internet occupe une place très importante dans la diffusion, les mutations et les développements du phénomène du binge-drinking, comme nous le verrons plus tard. Il faut également noter que dans ces lieux virtuels, les logiques sont celles de l’ « extimité », de l’autocritique, du partage d’idées, de la confession et de l’introspection.

Logiques, rappelons-le, qui pourraient être biaisées ne serait- ce que par la simple présence du sociologue, dans le cas par exemple d’un entretien.

En même temps, ces outils, surtout les blogs et les pages perso ont beaucoup de points communs avec l’entretien. Par exemple, seulement à partir des photos et des commentaires mis en lignes ainsi que des cercles d’amis du blogueur, on peut facilement reconstituer la fiche signalétique de celui-ci, s’il ne l’a pas déjà fait.

La plupart du temps, nous avons aussi accès à des informations diverses et détaillées sur ses goûts, ses loisirs, ses passions, ses pensées et ses orientations. Le plus grand avantage dans l’usage de ces outils c’est qu’on tombe souvent sur des informations auxquelles on ne s’attendait pas du tout.

Il peut aussi arriver qu’on y retrouve certaines idées qui nous permettent de rajouter des questions à notre grille d’entretien et même de recadrer notre problématique ou nos hypothèses.

1 Eric Macé, Les imaginaires médiatiques. Une sociologie postcritique des médias, Paris, éd. Amsterdam, 2006, pp. 11-35.

Il faut également préciser que dans cette recherche, nous avons une des rares occasions de voir des matériaux de ce type utilisés non pas comme objet d’étude mais comme des outils de collecte d’informations, au même rang que les méthodes classiques des sciences sociales.

Il ne s’agit donc pas de faire une sociologie des blogs, forums et pages perso mais, de faire une sociologie « avec » ces objets. C’est là que se situe l’intérêt principal de ce travail.

Mais, toutefois, nous devons être vigilants et suspicieux à l’égard de toutes les données qui peuvent provenir des blogs, forums et pages perso car, comme on le sait, il n’est pas rare qu’au-delà de ces « simulations identitaires »1, de ces bricolages esthético-identitaires se cachent des manipulations identitaires.

C’est pour pallier ce biais que nous avons pris l’option de multiplier les outils de collecte des informations et de les confronter les uns aux autres.

3- L’entretien

Notre analyse est également basée sur des entretiens semi-directifs (cf. annexe 1). Nous en avons réalisés huit au près d’étudiants et d’étudiantes binge-drinkers.

L’échantillon des enquêtés est composé entre autres de sept garçons et d’une fille dont deux étudiants en médecine, un en droit, un en sciences humaines et quatre autres en école de commerce (dont l’un d’eux est membre du BDE (Bureau Des Etudiants) de l’école).

Six de ces étudiants sont en cursus de licence et deux en master. On y retrouve également une hétérogénéité en ce qui concerne la PCS du père avec toutefois une prédominance des cadres supérieurs et des professions libérales. Nous avons aussi observé que la plupart de ces étudiants vivent seuls dans des appartements ou dans des campus.

Ceux qui ne sont pas dans ce cas vivent aussi dans des appartements mais en collocation avec un ou des amis.

Nous les avons pratiquement tous rencontrés dans des soirées étudiantes où nous avons échangé quelques mots avec eux en leur expliquant le motif de notre présence. Mais, du fait de la nature de notre objet d’étude et de l’état de nos enquêtés au moment de ces soirées, il a fallu que nous les rencontrions hors contexte, c’est-à-dire dans un cadre autre que celui d’une soirée, pour pouvoir les interviewer.

1 Laurence Allard, « Express yourself », in Eric Maigret, Eric Macé, Penser les médiacultures, Paris, Armand Colin, 2005

L’une des principales difficultés auxquelles nous nous sommes confrontés et qui explique d’ailleurs le nombre limité d’entretiens que nous avons réussi à passer, est que nous sommes restés sans nouvelles de certains des étudiants que nous avons rencontrés dans ces soirées.

Il ne faut pas aussi oublier qu’il s’agit ici de l’étude d’une pratique parfois qualifiée de déviante. Ce qui peut susciter une certaine réticence de la part des sujets à se soumettre à nos entretiens. De même, il nous a toujours fallu trouver des créneaux horaires en accord à la fois avec notre emploi du temps et avec celui de nos enquêtés. Ce qui n’est pas toujours facile.

Toutefois, certains de ces étudiants ont accepté de coopérer pleinement avec nous et même de nous présenter leurs amis binge-drinkers, comme c’est le cas avec Michel, élève en école de commerce.

Nous avons également eu une discussion très enrichissante avec le directeur d’une école de management à qui nous avons promis de ne pas citer le nom de son école. Par crainte de ne pas obtenir les informations voulues, nous ne lui avons pas tout à fait détaillé notre thématique de recherche. Nous lui avons simplement fait savoir que nous menions une enquête sur la vie étudiante en général.

C’est après que nous avons glissé dans la conversation quelques questions pertinentes sur le binge-drinking ainsi que sur les initiatives prises par l’administration de l’école afin de lutter contre ce phénomène.

Ces différents entretiens nous ont permis de saisir la complémentarité et l’interdépendance des divers outils de collectes des données. En effet, ce sont les séances d’observations qui nous ont permis non seulement de cibler nos enquêtés mais aussi de construire toute une stratégie permettant de les approcher et de les aborder, même si nous n’avons pas réussi dans toutes les tentatives.

4- Les données secondaires

Notre analyse a nécessité, dans une large mesure, une exploitation très poussée de données secondaires provenant de sources diverses.

Nous avons en effet eu à nous servir de statistiques élaborées par des organismes de santé, des mutuelles et d’autres structures spécialisées dans la quantification des faits relatifs à la population des étudiants.

C’est le cas par exemple des résultats des « Enquêtes Nationales de Santé » de la LMDE, axées essentiellement sur les conditions de vie et les divers comportements des étudiants français. Il faut noter que ces enquêtes réalisées entre 2005 et 2008 sont parmi les rares recherches dans lesquelles une partie a été consacrée au binge-drinking et aux autres « conduites addictives » des étudiants.

C’est dans cette même perspective que s’inscrivent les enquêtes OVE (Observatoire de la Vie Etudiante). En 2006, l’OVE a publié une étude quantitative détaillée et comparative de la population étudiante avec des variables sociologiques tels que le niveau d’étude des étudiants, la filière, le lieu d’habitation, la PCS des parents, les activités extrascolaires, la vie associative, etc.

Même si nous avons pour ambition, dans notre analyse, de dépasser la vision psychologisante et hygiéniste propre à la santé publique, nous n’avons pas manqué de voir du côté des revues médicales afin de savoir comment le phénomène du binge-drinking y est abordé.

Parmi ces revues, nous pouvons citer Actualités Alcool, Recherche et Alcoologie et bien d’autres.

Nous nous sommes aussi penchés sur des articles de presse traitant du phénomène en question. Il s’agit notamment d’articles achetés sur le site des archives du Monde.

De même, nous avons enregistré et/ou visionné plusieurs heures d’émissions et de débats télévisés, de pubs, etc. consacrés au binge-drinking en milieu étudiant.

C’est l’exemple de l’enquête d’Envoyé spécial de janvier 2007 sur France 2, intitulé « La biture express, les jeunes et l’alcool ». On peut également citer Alcool et adolescence, des jeunes en quête d’ivresse ? (« On n’est pas que des parents », France 5, 01/12/2008), Alcool : quand les jeunes trinquent (« Revue et Corrigé », France 5, 14/03/2009) ou encore L’objet du scandale (France 2, 22/03/2009), etc.

Comme nous l’avons déjà précisé plus haut, la multiplication de ces outils de collecte des informations s’explique d’une part par leur complémentarité mais aussi et surtout par le fait que nous avons ici affaire à un phénomène « nouveau », évolutif et dans certains cas méconnu.

Il est alors très utile d’exploiter toutes les possibilités d’informations qui se présentent à nous, tout en restant très prudents dans leur utilisation, c’est-dire en les confrontant au regard sociologique.

Sommaire

Introduction
I/ Quelques éléments de contexte
1- Un nouveau rapport au corps ?
2- Téléphones portables, Internet et télévision : des facteurs accélérateurs
3- Les stratégies des alcooliers :
a) Pré-mix et alcopops, des alcools pour jeunes
b) Parrainage et clientélisation
II/ Le binge-drinking, une « expérience sociale » : la sociabilité en milieu étudiant
a) La « logique d’intégration » : boire « avec » les autres, « comme » les autres
b) La « logique stratégique » : boire pour oublier/boire pour supporter
c) La « logique de subjectivation » : boire pour se différencier
III/ Pourquoi surtout les écoles de commerce et d’ingénieurs ?
1- Vie associative et « esprit de corps »
2- L’esprit de compétition : la valorisation de la défonce et la notion de « soirée réussie »
3- Sponsoring et parrainage : le statut particulier des BDE
4- Que font les administrations ?
IV/ Au cœur de la pratique
1- Le principe du binge-drinking
2- La temporalité : les différentes étapes de la défonce
a) La « préchauffe »
b) Que se passe-t-il dans les soirées de défonce ?
c) La mobilité dans la défonce : la ronde des soirées, des boites et des bars
d) Après la soirée, le « spectacle » continue !
3- Jeux, défis, rituels et représentations de la cuite
4- La « poly-consommation »
5- Le binge-drinking : entre « passage à l’acte » et « acte de passage »
6- Le discours réflexif des lendemains de défonce
7- Une tendance plutôt masculine
V/ La famille : entre protection et mise à l’écart
1- Indépendance domiciliaire et dépendance financière
2- La confusion vie privée/ sociabilité des pairs
VI/ Du statut d’initié à celui de passionné : comment bascule-t-on dans l’alcoolisme ?
1- La sensation de manque
2- Le déplacement spatial et temporel de la défonce
3- De l’alcool festif à l’alcool solitaire : l’individualisation de la défonce
Conclusion

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top