La communication scientifique : des nouveaux modèles

Université Libre de Bruxelles

Faculté de Philosophie et Lettres Section Infodoc

Diplôme d’études spécialisées (D.E.S.) en sciences et technologies de l’information
Réflexions sur quelques nouveaux modèles de communication scientifique
Réflexions sur quelques nouveaux modèles de communication scientifique

Jessica Schmitz

Sous la direction de Monsieur Christian Brouwer

Année académique
2003-2004

Introduction

Depuis un certain temps déjà, les prix des périodiques, spécialement en sciences, techniques et médecine, n’ont cessé d’augmenté de manière vertigineuse.

On a constaté une augmentation de plus de 470 % entre 1970 et 1995 [Conseil 2002, p.3], et de 186 % entre 1986 et 1997 [Webster 1999].

Le résultat de cette augmentation est l’impossibilité pour les bibliothèques d’assurer pleinement leurs rôles, les budgets ne pouvant pas suivre cette croissance des coûts. Or, les bibliothèques jouent un rôle crucial dans le monde scientifique, principalement au niveau de la diffusion des résultats de la recherche.

Il en résulte que tout le processus de communication scientifique est miné par l’attitude et le jeux commercial de quelques grands groupes d’éditeurs internationaux.

En Belgique, à l’ULB, le recteur et le directeur des biblitothèques ont tiré la sonnette d’alarme, en décembre 2003, auprès de toute la communauté universitaire par l’envoi d’un mail mettant en lumière une situation que trop de personnes ignoraient jusqu’alors.

Cette situation, couplée à l’avancée des technologies de réseau et à la mobilisation d’une part de la communauté scientifique, a accéléré la mise en place de nouveaux modes de communication scientifique.

La motivation première des projets nés dans ce cadre n’est pas toujours l’opposition aux éditeurs commerciaux mais plutôt une volonté d’uiliser les technologies de pointe pour améliorer (en temps et en lieu) la diffusion des résultats de la recherche.

Ces projets qui rendent l’accès à l’information plus ouvert sont de plus en plus nombreux et, pour une partie d’entre eux, ont acquis une certaine maturité et de la notoriété qui en font des sources d’information très utilisées.

Outils d’évaluation pour mesurer la société de l’information

Le propos de ce mémoire est, par l’analyse de trois services issus de trois modèles, de mener une réflexion critique sur ces nouveaux moyens de communication scientifique.

Sans pouvoir, ni vouloir prédire l’avenir, la dissection (limitée) des neufs projets nous permettra de faire ressortir des informations sur les origines, le fonctionnement, l’utilisation, les avantages et les inconvénients de ces outils.

Les trois modèles que nous avons choisis d’étudier sont les dépôts thématiques, les dépôts institutionnels et les revues en ligne. Ils proposent tous un accès plus ouvert – c’est­à­dire gratuit ou à un moindre prix – à l’information scientifique.

Les archives thématiques ou disciplinaires sont, en général, ouvertes à tous, tant au niveau du dépôt que de la consultation de documents.

Les dépôts institutionnels concernent, potentiellement, toutes les disciplines enseignées au sein de l’institution mais n’accueillent que les documents créés en son sein.

Enfin, les revues en ligne peuvent concerner tous les domaines.

Elles remplissent les mêmes fonctions que les revues sur papier, particulièrement la mise en place et le maintien du processus de peer review et se servent des nouvelles technologies pour proposer un accès à moindre prix et enrichi de fonctionnalités propres à la diffusion en ligne.

Chacun de ces trois modèles sera illustré par l’analyse de trois services1. Ces services ont été choisis parmi de nombreux autres sur base de leur maturité et de leur succès apparent.

Ils servent également à faire la preuve d’une certaine diversité géographique, disciplinaire et fonctionnelle.

https://wikimemoires.net/2013/08/la-contribution-des-tic-au-service-du-developpement-durable/

Il ne s’agit cependant pas d’un échantillon représentatif (les dépôts thématiques ne sont pas répartis en trois tiers concernant chacun la physique, l’économie et les sciences de l’information et de la communication).

Ces exemples servent à montrer la diversité possible et la flexibilité des modèles.

1 Dépôt thématique : arXiv, @rchive SIC et RePEc; dépôt institutionnel : Caltech CODA, MIT These et E-Prints Soton; revues en ligne : BioMed Central, HighWire et Erudit.

Les neufs exemples seront analysés en trois points.

L’historique remontera aux origines du projet : depuis quand est­il en place ? qui en sont les initiateurs ? quelles sont les raisons et motivations qui ont poussé à sa réalisation ?

Le deuxième point abordera le fonctionnement et la technique du projet.

Plus précisément, il sera divisé en deux parties :

  1. la première abordera le fonctionnement général du projet (modalité de dépôt, de consultation, navigation dans le site, types de documents hébergés, disciplines abordées, …) tandis que
  2. la seconde s’attachera aux moyens de recherche d’information disponibles.

Enfin, l’analyse se clôturera sur la situation actuelle du projet. Cette partie sera rédigée sur base des statistiques disponibles et sur une brève analyse de type SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats).

Les sources pour la réalisation de ce travail se trouvent principalement sur les sites web des différents projets.

La communication scientifique

Mais également dans des périodiques spécialisés qu’ils soient en ligne ou sur support papier, des monographies sur la communication scientifique et de nombreux sites internet directement liés, ou non, aux initiatives envisagées dans le cadre de ce travail.

L’approche de ces différentes sources ne se fait pas sans précautions. La publication sur internet étant ouverte à un public large, une attention particulière a été portée à la provenance des articles et à leurs auteurs.

Les sites universitaires et les articles écrits par des personnes reconnues dans le monde de la bibliothéconomie et de la communication scientifique ont été privilégiés.

Une disparité dans la quantité de documents disponibles concernant les neuf exemple a été constatée. C’est pourquoi certains sont plus développés que d’autres.

Pour les mêmes raisons, des éléments différents sont mis en avant selon les exemples.

Enfin, il n’est pas évident, pour un non spécialiste d’aborder un site concernant un domaine pointu et d’en évaluer les différentes caractéristiques.

Cette remarque est particulièrement valable pour l’évaluation des possibilités de recherche : comment construire une bonne équation de recherche en astrophysique quand on n’est pas astrophysicien ?

Il n’est pas toujours facile dans ces conditions d’évaluer la pertinence des outils disponibles.

La suite de ce travail se présente en trois chapitres.

  1. Le premier sert de mise en contexte et aborde la crise des périodiques.

Il s’agit d’un problème complexe qui implique de nombreux acteurs et modifie un certain nombre de processus, ceux­ci seront présentés de manière concise et, nous l’espérons, claire.

  1. Le deuxième chapitre présente différentes initiatives fédératrices qui encouragent et guident les projets orientés Open Access.

Ces fédérateurs sont nombreux mais nous en avons retenus quatre : l’Open Archives Initiative (OAI), The Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition (SPARC), Networked Digital Library of Theses and Dissertations (NDLTD) et l’Open Archives Forum.

Pour chacun de ces fédérateurs, nous envisagerons les objectifs, l’historique et les réalisations.

  1. Enfin, les trois nouveaux modèles seront envisagés successivement dans le troisième chapitre : d’abord les dépôts thématiques, ensuite les dépôts institutionnels et les revues en ligne.

Ce troisième chapitre sera clôturé par un tableau récapitulatif accompagné de commentaires dont l’axe principal sera la durabilité des différents projets.

Sommaire :
Introduction
Chapitre 1. La crise des périodiques
Chapitre 2. Des projets fédérateurs
1. OAI : Open Archives Initiative
2. SPARC : The Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition
3. NDLTD : Networked Digital Library of Theses and Dissertations
4. Open Archives Forum
Chapitre 3. Des nouveaux modèles de communication scientifique
1. Les archives thématiques
1.1. ArXiv : e­print archive
1.2. @rchive SIC : Archive Ouverte en Sciences de l’Information et de la Communication
1.3. RePEc : Research Papers in Economics
2. Les dépôts institutionnels
2.1. Caltech CODA
2.2. Digital Library of Massachusetts Institute of Technology Theses
2.3. e­Prints Soton : University of Southampton e­Prints Service
3. Les revues en ligne “Open access”
3.1. BioMed Central : The Open Access Publisher
3.2. HighWire
3.3. Erudit : Promouvoir et diffuser la recherche universitaire
4. Tableau récapitulatif
Conclusion

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Réflexions sur quelques nouveaux modèles de communication scientifique
Université 🏫: Université Libre de Bruxelles - Faculté de Philosophie et Lettres Section Infodoc
Auteur·trice·s 🎓:
Jessica Schmitz

Jessica Schmitz
Année de soutenance 📅: Diplôme d’études spécialisées (D.E.S.) en sciences et technologies de l’information - 2003-2004
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top