Les symptômes (plus ou moins) différés de la ménopause

Les symptômes (plus ou moins) différés de la ménopause

Les symptômes (plus ou moins) différés de la ménopause

Les cheveux, la peau, le système pileux, le vagin, la vessie, la vulve possèdent de nombreux récepteurs hormonaux, sur lesquels la carence oestrogénique de la ménopause a des conséquences néfastes à court et moyen terme.

Les troubles qui affectent l’aspect physique, élément survalorisé chez nous, et la sexualité, facteur essentiel d’équilibre, sont le plus souvent mal acceptés et retentissent rapidement sur la qualité de vie.

  • Les Problèmes de peau

L’âge entraîne une atrophie cutanée et une diminution de l’élasticité, des rides se forment ou se creusent, des troubles de la pigmentation (taches blanches ou marron) apparaissent.

Les changements hormonaux amplifient ce phénomène, lui-même aggravé par la production d’une trop grande quantité de radicaux libres. Les ongles, les cheveux, les poils pubiens deviennent plus fragiles, plus friables et peuvent tomber.

Le déséquilibre entre les hormones mâles, qui continuent d’être produites par les surrénales, et l’arrêt de sécrétion des œstrogènes, est responsable d’acné, de séborrhée, de pellicules.

En temps normal, les œstrogènes exercent une inhibition sur les hormones mâles : lorsqu’ils baissent, ils leur laissent le champ libre, ce qui se traduit par de petit signe de virilisation : chute des cheveux sur le front, apparition de poils et parfois de moustache.

N’oublions pas que ménopause et âge s’imbrique étroitement, et que certains des symptômes dont se plaignent les femmes sont liés aussi bien à la première qu’au second. Mais il est indéniable que la carence hormonale de la ménopause accélère le processus de vieillissement cutané.

  • Les Troubles Sexuels

La ménopause, si elle marque la fin de la période « d’activité de la reproduction », ne signe pas le glas de la sexualité, mais elle l’affecte très régulièrement : trois femmes sur quatre notent une baisse de leur désir dès l’arrêt définitif de leurs règles et quatre sur dix affirment qu’elles se sentent peu ou plus du tout concernée par leur libido.

Chez d’autres, la ménopause ne fait qu’aggraver des difficultés ou une indifférence sexuelle déjà préexistante.

Les causes des troubles sexuels sont anatomiques et physiologiques : la moitié des femmes signale une réduction de la lubrification vaginale, responsable de douleurs au moment des rapports, une diminution du flux conjonctif des organes génitaux, une baisse de la sensibilité clitoridienne ou au contraire son hypersensibilité, tous facteurs d’inconfort, qui ajoutés aux modifications du corps (prise de poids…) aggravent le mal être et perturbent ainsi la sexualité.

Carence hormonale et baisse de la libido

A la ménopause, des raisons hormonales interviennent au moins partiellement pour affecter la libido, bien qu’aucune hormone ne soit capable de la stimuler ou de la diminuer.

  • La chute de l’estradiol, le principal œstrogène, joue sur l’attractivité.
  • La chute des hormones mâles (androgènes) diminue le désir : celui-ci est toutefois moins pulsionnel chez la femme mais en miroir, valorisé par l’attitude du partenaire.
  • La baisse de la dopamine, qui habituellement stimule entre autre la sexualité, entraîne un désintérêt et une plus grande fatigabilité.
  • La diminution ou la disparition de la lubrification vaginale rendent les rapports douloureux et difficiles à vivre ou à accepter.
  • Les troubles urinaires plus fréquents et surtout une éventuelle incontinence ne favorisent pas la recherche de rapports, mais renforcent au contraire l’évitement.

Les symptômes (plus ou moins) différés de la ménopause

Causes psychologiques et baisse de libido

Elles sont beaucoup plus importantes que les précédentes

  • L’arrêt des règles marque pour certaines femmes un arrêt brutal de leur sexualité car elles se mettent à douter et s’interrogent sur leur pouvoir de séduction : les modifications physiques qu’elles constatent leur occasionnent une perte d’estime de soi préjudiciable et « bloquante ».

La simple idée de se dévêtir pour ou devant quelqu’un peut s’avérer difficile et stopper toute velléité de rapport.

    • L’exacerbation de la sexualité chez d’autres femmes, le pendant du « démon de midi » des hommes, est uniquement liée à l’angoisse devant le vieillissement et la crainte de perte de séduction.
    • La disponibilité sexuelle tend elle aussi à diminuer dans la moitié des cas pour des raisons familiales, sociales, professionnelles …tous facteurs qui ne favorisent pas « l’envie ».
    • L’orgasme enfin plus lent à venir, moins intense et plus court, interfère également, même si le plaisir émotionnel, élément essentiel, persiste inchangé : il faut donc un réajustement des rapports amoureux, un peu plus de patience du partenaire pour aider l’autre à aborder et à passer cette période délicate.

 

  • Les Troubles Génito-Urinaires

Le vagin, l’utérus, la vessie contiennent de nombreux récepteurs à œstrogènes, ce qui les rends très sensibles à l’environnement hormonal et leur permet de rester souples, humides, toniques tant que leur sécrétion s’effectue.

A la ménopause, les troubles génito-urinaires, liés à l’arrêt des œstrogènes, sont fréquents puisqu’ils touchent à un degré ou à un autre les deux tiers des femmes.

Mais nombre d’entre elles, mal informées, mettent encore sur le compte du vieillissement ce qui incombe en fait à la ménopause : elles ont tendance à s’en accommoder et par pudeur hésitent souvent à en parler ; le retentissement n’en est pas moins réel et l’inconfort engendré altère indiscutablement leur qualité de vie.

Les lésions de la carence hormonale

La vulve, le vagin, mais également l’utérus, sont des cibles privilégiées de la carence hormonale, responsable d’une atrophie dont l’importance est fonction de la sécrétion œstrogénique résiduelle.

* Au niveau de la vulve : les poils pubiens se font de plus en plus rares ; les petites et grandes lèvres diminuent de volume, deviennent plus minces, moins saillantes, plus fragiles ; l’orifice vulvaire se rétrécit, rendant la pénétration sexuelle d’autant plus difficile que s’associent souvent une sécheresse et une atrophie vaginales ; des démangeaisons (prurit) rebelles peuvent survenir et se compliquer d’une affection appelée lichen scléro-atrophique très invalidante nécessitant un traitement spécifique .

* Au niveau du vagin : 20 à 40 % des femmes ménopausées se plaignent de sécheresse vaginale gênant ou empêchant les rapports : le % total est très supérieur mais les femmes qui ont stoppé volontairement ou non leur activité sexuelle ont moins de raisons de consulter pour ce symptôme.

La sécheresse vaginale s’installe le plus souvent la première année qui suit l’arrêt des règles, elle touche davantage les femmes minces ou maigres et est en général définitive en l’absence de traitement.

La muqueuse qui n’est pas lubrifiée correctement, s’amincit, s’atrophie, devient sèche, se fragilise, se défend moins bien, ce qui entraîne des mycoses à répétition.

La sécheresse vaginale, les démangeaisons, les brûlures…ont des conséquences non négligeables : elles sont responsables de douleurs lors des rapports, ce qui amène la femme à les éviter, des conflits de couple peuvent alors se manifester. (La durée nécessaire de lubrification vaginale, en moyenne de 15 à 20 secondes vers 20 ans, s’allonge entre 1 à 2 minutes vers 50 ans).

* Au niveau de la vessie : l’amincissement de sa muqueuse peut se manifester par une gêne urinaire, des brûlures, des envies impérieuses et fréquentes d‘uriner sans véritable cystite, des spasmes, des douleurs ou des infections urinaires.

* Au niveau de l’utérus : il diminue de volume évoluant vers l’atrophie, ce qui permet parfois de faire disparaître un fibrome, mais il peut également moins bien se défendre et devenir le siège d’infections multiples.

Le prolapsus ou descente d’organe (vessie, rectum, utérus) n’est pas créé par la ménopause mais favorisé par les accouchements qui ont distendu les muscles du périnée. 1 femme sur 2 présente au moins une fuite par jour, 1 femme sur 4 est incontinente en permanence, les ¾ des cas guérissent par rééducation périnéale.

Une sexualité active et épanouie reste le meilleur traitement préventif de l’atrophie des organes génitaux, problème de vieillissement général et pas seulement local.

Un arrêt provisoire des activités sexuelles, lié à une séparation ou un décès, entraîne ou aggrave les symptômes et peut d’ailleurs rendre leur reprise ultérieure délicate.

  • Les Problèmes de Voix

Ces troubles touchent 1 femme sur 5, d’après des études effectuées sur des professionnelles du chant.

Le déséquilibre hormonal est responsable d’une déshydratation, d’une diminution de la souplesse des vaisseaux et d’une rigidité musculaire : une diminution du tonus, de l’élasticité de l’épithélium et du muscle strié est retrouvée au niveau des cordes vocales.

Il est également signalé une diminution de l’intensité, une fatigue vocale, un registre pincé, une baisse de la fréquence avec perte des harmoniques, un dessèchement des cordes vocales. Ces notions sont parfaitement connues des cantatrices qui choisissent volontiers un traitement hormonal pour garder leur voix.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Bien Vivre sa Ménopause et Prévenir l'Ostéoporose
Université 🏫: Formation de Praticien en Santé Bien-Être
Auteur·trice·s 🎓:
Véronique Leskens

Véronique Leskens
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études - 2010/2013
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