Le poids économique de l’industrie équipementière en France

Le poids économique de l’industrie équipementière française

3. Chiffres clés de l’industrie équipementière en France et de ses sous-traitants

3.1. Le poids économique de l’industrie équipementière française

a) Les équipementiers

Parmi les équipementiers, on distingue plusieurs niveaux d’entreprises :

• Les équipementiers de rang 1

Les équipementiers de « rang 1 » constituent des partenaires privilégiés pour les constructeurs automobiles

En effet, leur activité est exclusivement consacrée à la fabrication d’équipements destinés aux véhicules.

Ils jouent un rôle essentiel au sein de la filière économique française. Ils occupent aujourd’hui le quatrième rang mondial et le deuxième rang européen.

L’industrie française de l’équipement automobile est constituée par 300 entreprises qui génèrent chaque année un chiffre d’affaires de 28,8 milliards d’euros.

Elle est entraînée par le dynamisme des deux constructeurs nationaux PSA et Renault. En cinq ans, la production industrielle des équipementiers a augmenté d’environ 10 %.

Les constructeurs d’automobiles français : PSA et Renault

• Les équipementiers de rang 2

Les équipementiers de « rang 2 » regroupent des entreprises de taille et de positionnement très variés, à savoir des équipementiers, des fournisseurs de sous ensembles, des sous traitants de spécialité et de capacité dans des secteurs d’activité aux dynamiques variées

À l’exception de l’électronique peu dépendante jusqu’à présent du secteur automobile, la grande majorité du secteur de la sous-traitance ont pour premier client l’automobile.

L’industrie équipementière fournit deux grands marchés : la première monte et la rechange.

Le marché de première monte est cyclique, et dépend de la croissance du marché de l’automobile. Les premiers clients sont les constructeurs.

Le regroupement du secteur automobile français

Cette activité de la première monte domine à 85 % le marché grâce à la logique industrielle des constructeurs, qui consiste à externaliser certaines activités intégrées mais également à augmenter les équipements de série et les options d’origine proposées sur les véhicules.

Les ventes de première monte ont atteint 20,8 milliards d’euros en 2004.

A contrario, le marché de la rechange, stabilisé à 15 %, s’adresse aux réseaux de distribution automobile.

Malgré l’augmentation du nombre de véhicules en circulation, la croissance de ce marché est freinée par l’allongement de durée de vie et la fiabilité des équipements montés sur les nouveaux véhicules.

Les ventes aux clients de la rechange progressent néanmoins et représentent un montant total de 3,7 milliards d’euros pour 2004.

b) Les différents fournisseurs de l’automobile

La construction automobile entraîne le secteur des équipementiers et des autres fournisseurs dont l’activité n’est pas forcément exclusivement consacrée à l’automobile comme c’est le cas pour les équipementiers de rang 1, tels que la plasturgie, le caoutchouc industriel, la fonderie, les services industriels des métaux.

La plasturgie automobile compte 220 entreprises et travaillent sur des applications qui se sont substituées à d’autres matériaux dans la carrosserie et l’habitacle.

Afin d’alléger les véhicules pour réduire les rejets de polluants.

Désormais, les plastiques à haute performance, par leur tenue en température et leur adaptation aux formes complexes dans un espace limité, investissent l’environnement moteur.

De plus, des développements s’opèrent également dans de nouveau secteur tel que les liaisons au sol. Dans les programmes de recherche l’accent est mis par les plasturgistes sur la sécurité et l’absorption des chocs.

L’automobile est le premier client du caoutchouc industriel avec près de 50 % des débouchés en volume et en valeur.

Un véhicule de moyenne gamme est constitué avec 1 300 pièces en caoutchouc pour un poids total de 35 kg, équivalent à celui des pneumatiques.

Parmi les producteurs de grands groupes industriels développent des produits spécifiques comme les anti-vibratoires qui les positionnent sur le module très concurrentiel des liaisons au sol.

Les services du travail des métaux (traitement thermique et revêtement, décolletage, mécanique industrielle, forgeage, estampage, matriçage, découpage et emboutissage, métallurgie des poudres) sont très atomisés et les PME sont très largement majoritaires (seules 24 entreprises sur 2 200 emploient plus de 500 personnes).

Ces entreprises travaillent à plus de 80 % en sous-traitance ce qui les a conduits à adopter une double mutation dans la dernière décennie du XXè siècle :

  1. d’une part, une politique d’alliance avec des entreprises de métier équivalent pour répondre aux exigences de taille critique,
  2. d’autre part, la recherche d’acteurs exerçant des métiers complémentaires pour pouvoir fournir des sous ensembles ou une palette de services plus importante.

Les implantations des chefs de file dans les PECO, les tensions sur les prix des matières premières sont autant de contraintes nouvelles que ces professions doivent affronter.

En 2004, le chiffre d’affaires cumulé des fournisseurs de l’automobile a atteint 50,6 milliards d’euros.

Ces derniers réalisent aujourd’hui en moyenne 75 % du prix de revient de fabrication d’une automobile, le reste correspondant aux opérations d’assemblage.

70 à 80 % du coût global de la fabrication d’un véhicule est assuré par les prestations des fournisseurs externes.

Schéma 2 : Organigramme de la filière

Organigramme de la filière - Poids économique de l'industrie équipementière française

Source : SESSI

3.2. L’emploi chez les fournisseurs de l’automobile

La construction automobile génère la totalité des emplois chez les équipementiers automobile et une partie des emplois dans d’autres secteurs tels que le textile ou la métallurgie.

• Les emplois directs de l’industrie équipementière

Les constructeurs automobiles se sont progressivement recentrés sur leur cœur de métier, c’est à dire sur l’assemblage final du véhicule et la fabrication des moteurs et des boîtes de vitesse, tout en restant responsables de la conception des nouveaux véhicules et de leur commercialisation.

Dans le cadre de cette stratégie d’externalisation et de la croissance du marché, les effectifs des équipementiers ont augmenté à partir de 1993 et jusqu’au début des années 2000.

Les équipementiers sont implantés à proximité des usines des constructeurs et ont développé leurs effectifs en employant une main d’œuvre jeune et qualifiée.

Le recours à l’intérim s’est fortement accentué puisqu’il atteignait en 2003, 13 % des effectifs.

L’industrie équipementière emploie 130 000 personnes, principalement dans de grands groupes internationaux tels que Bosch ou Valeo.

La France est ainsi un pays important pour Valeo puisqu’avec 2,3 milliards d’euros, cette entreprise y fait 23 % de son chiffre d’affaires.

Valeo possède 31 sites de production en France et 29 % de ses effectifs. 42 % des ingénieurs de Valeo sont en France et 40 % de la R&D de Valeo est installée en France.

Dans l’industrie équipementière, les entreprises de plus de 500 salariés emploient près des trois quarts des effectifs et sont à l’origine de 74 % du chiffre d’affaire et de 81 % des exportations.

Les 323 entreprises de moins de 20 salariés n’emploient que 1,6 % des effectifs de l’ensemble du secteur.

À l’image de ce qui se passe chez les constructeurs, les équipementiers emploient de moins en moins d’ouvriers et recrutent aujourd’hui davantage de formations qualifiées. La proportion d’ouvriers est ainsi passée de 89 323 en 1985 à 82 446 en 2004.

En revanche, le nombre de cadre a pour sa part augmenté : la branche comptait 34 073 cadres en 1985, elle en compte 44 333 aujourd’hui.

Dans cinq régions, plus de 10 000 personnes exercent leur activité professionnelle chez un équipementier automobile : C’est le cas de l’Île-de-France, le Centre, la Lorraine, les Pays-de-la-Loire et Rhône-Alpes qui concentrent ainsi 45 % des effectifs.

• Les emplois des autres fournisseurs et sous-traitants

On estime à 185 000 personnes les effectifs employés par les autres secteurs fournisseurs de l’automobile comme la mécanique, le caoutchouc, le pneumatique, la plasturgie, l’électricité-électronique, la fonderie, le verre…

On pourrait également mentionner le textile puisqu’un véhicule comporte en moyenne 20 kilos de textiles techniques.

Il est difficile d’évaluer précisément les emplois liés aux marchés automobiles, l’activité des entreprises de ces secteurs ne leur étant pas exclusivement consacrée.

Cependant, pour beaucoup d’entre elles, les fournitures aux constructeurs français sont vitales, comme le montre le tableau suivant.

Tableau 11 : Les emplois induits par la construction automobile dans les secteurs fournisseurs

ActivitéEffectif employé
Services industriels du travail des

métaux

65 000
Roulements6 000
Fonderie20 000
Caoutchouc17 000
Plastique42 000
Fiev (équipementiers)130 000
Pneumatiques27 000
Verre3 000
Autres (batteries, autoradios)5 000
TOTAL315 000

Source : INSEE, 2004

4. Chiffres clés du commerce et des services de l’automobile en France

a) Le poids économique du commerce et des services de l’automobile en France

• Le poids économique et social

Le secteur de la distribution et des services de l’automobile comprend 98 000 entreprises, en majorité des PME, qui emploient 490 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires de 114 milliards d’euros pour le commerce et la réparation automobile, soit, fait notable, un chiffre quasi équivalent à celui de l’industrie automobile et de l’ensemble de ses sous-traitants.

• La distribution automobile

Outre ses 14 700 « garages de proximité », l’hexagone compte près de 3 700 concessionnaires. Au total, 2,4 millions de véhicules neufs et 5,3 millions de véhicules d’occasion ont été vendus en 2005.

La distribution automobile a généré en 2004 un chiffre d’affaires de 80 milliards d’euros, en hausse de près de 5 % par rapport à 2003.

• Les services automobiles

Les services liés à l’automobile sont particulièrement diversifiés et vont du contrôle technique (17 millions de contrôles réalisés) au recyclage (plus d’un million de véhicules hors d’usage éliminés chaque année), en passant par l’entretien ou la réparation, la distribution de carburants (52 millions de m3 de gasoil et d’essence vendus), la formation des conducteurs (877 684 candidats reçus) et la location de véhicules courte durée (7,11 millions de locations effectuées à 2,4 millions d’utilisateurs français).

Au total, ces activités interviennent sur un parc automobile de 35 millions de véhicules.

Graphique 2 : Progression de l’emploi dans la distribution et les services de l’automobile

Progression de l'emploi dans la distribution et les services de l'automobile

Source : CNPA

Tableau 12 : L’emploi dans la branche distribution et services de l’automobile

EntreprisesSalariés
Commerce, réparation automobile (1)61207335 894
Station service1382350000
Auto-école907215224
Commerce, réparation cycles et motos575414515
Commerce d’équipement automobile352720033
Contrôle technique130814964
Démolition12957288
Location automobile courte et longue durée205315624
Gestion de parc automobile31016572
Nettoyage125444
Total Branche98474490 558

Source : CNPA/INSEE/CPDP

(1) Concerne uniquement les NAF 501Z (commerce de véhicules automobiles), 502Z (entretien et réparation de véhicules automobiles) et 342A (fabrication de carrosserie, exclusivement si l’entreprise effectue de la réparation de voiture)

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’automobile française : une filière majeure en mutation
Université 🏫: République française - Avis et rapports du conseil économique et social
Auteur·trice·s 🎓:
M. Roland Gardin

M. Roland Gardin
Année de soutenance 📅:
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