Questionnaire de l’entrepreneuriat: les 3 étapes !

Questionnaire de l’enseignement de l’entrepreneuriat: 3 étapes !

III- La deuxième démarche : le questionnaire auprès les étudiantes

Nous avons réalisé une série d’entretiens afin de recueillir les informations complètes du contexte libanais. L’interview a été pour nous l’occasion de découvrir de nouvelles dimensions d’un problème et d’obtenir des explications fondées sur l’expérience personnelle (Burgess, 1982)103.

La démarche qualitative est une étape transitoire nécessaire vers l’élaboration du questionnaire. L’analyse des informations résultant de la première démarche qualitative a permis de finaliser le questionnaire qui a été administré aux étudiantes faisant partie des universités que nous avons visité pour interroger les enseignants de l’entrepreneuriat.

Nous cherchons, au travers de ce questionnaire, à comprendre l’intention entrepreneuriale des étudiantes.

Par le questionnaire, nous visons à collecter un très grand nombre d’information. Cette technique semble convenable à notre objet de recherche dans la mesure où « les enquêtes par questionnaire visent à recueillir trois catégories de données : des faits, des jugements et des cognitions » Javeau (1990). Nous avons élaboré un questionnaire assez long (III.1).

Plusieurs précautions ont été prises concernant la forme et le fond pour motiver les étudiantes à répondre (III.2). Différents tests statistiques ont ensuite été réalisés, dont le premier est une description de notre échantillon de référence (III.3).

III.1 La rédaction du questionnaire

Pour rédiger un questionnaire, il est recommandé d’élaborer un questionnaire à partir d’informations clairs et traduites sous forme de questions précises. Nous avons construit notre questionnaire grâce aux théories mobilisées et aux discours traités de nos entretiens exploratoires.

Le questionnaire comporte 55 questions de plusieurs types. Nous avons utilisé des questions fermées dichotomiques ou multichotomiques, des propositions à travers une échelle de lickert à 5 postes. Une trentaine de minutes sont nécessaires pour répondre aux questions (cf. annexe III).

Les questions fermées facilitent le travail de la répondante, la codification des réponses et leurs analyses. Nous avons fréquemment donné la possibilité à la répondante de s’exprimer sous l’intitulé « autre : précisez », pour respecter la liberté laissée aux étudiantes lors de l’utilisation des questions fermées, selon les principes évoqués par Javeau (1990).

« Les échelles d’attitudes ont pour objectif de rendre opérationnelles des informations qualitatifs en les transformant en données quantifiées » (Lambin, 1994)104.

Nous avons pris le risque de proposer une position médiane dans les modalités de réponses parce qu’il est apparu pendant le pré-test, que la volonté de forcer les répondantes à se positionner en faveur ou, au contraire, en défaveur d’une opinion aurait pu conduire à prendre le risque de voir un certain nombre de réponses non satisfaites. Ce type de questions porte sur des points très précis comme par exemple l’intention, l’attitude, la norme sociale, etc.

Nous avons utilisé des questions filtres uniquement dans l’item portant sur l’intention et sur l’enseignement de l’entrepreneuriat. Elle a permis de centrer certaines questions pour quelques catégories d’étudiantes qui n’ont pas d’intention et qui n’ont pas reçu d’enseignement en entrepreneuriat.

Pour nous rassurer sur le fait que les questions posées nous permettraient bien de satisfaire notre problématique et de traiter nos différents sous-objectifs de recherche, nous avons suivi une grille de recueil des données, inspirée du modèle proposé par Robert Paturel.

Ce modèle comprend cinq étapes : (1) définir précisément la problématique de la thèse; (2) déterminer les sous-objectifs correspondants; (3) préciser les dimensions à mobiliser pour répondre à ces questions principales; (4) choisir les informations à utiliser pour mesurer les dimensions à évaluer; (5) élaborer les questions à poser pour mettre à jour ces informations (cf. figure 20).

Ce travail permet de s’assurer que le questionnaire comprend bien toutes les questions essentielles et aucune question superflue (c’est-à-dire n’apportant pas d’information pertinente au regard de la problématique).

Définition du contenu du questionnaire

Figure 60. Définition du contenu du questionnaire

Objectif Sous- objectif Dimensions Informations Questions à poser

Comme nous l’avons déjà exprimé, nous cherchons à comprendre l’intention entrepreneuriale. Ceci revient à s’intéresser à deux facteurs : la désirabilité perçue (sous objectif 1), la faisabilité perçue (sous objectif 2).

Pour répondre à ces deux sous- objectifs, un certain nombre de dimensions doivent être mobilisées et renseignées. Par exemple, sur le premier sous-objectif, trois dimensions sont à envisager : l’attitude, la norme sociale, et la sensibilité et formation à l’entrepreneuriat (SFE).

Ensuite, les informations relatives à l’attitude sont de plusieurs ordres : motivations, proactivité, expérience de travail, évaluations des conséquences. Les informations à renseigner étant définies, des questions adaptées sont proposées. Par exemple, pour l’expérience de travail, une question multichotomique formulée de la façon suivante a été retenue :

« Avez-vous travaillé en entreprise? » Oui Non

A cet effet, la structure finale de l’outil d’investigation s’est alors, articulée selon six parties :

Partie 1 : Mesure de l’intention
Partie 2 : Facteurs psychologiques de l’attitude
Partie 3 : Facteurs socioculturels de la norme sociale perçue
Partie 4 : Facteurs situationnels du contrôle perçu
Partie 5 : Sensibilisation et formation à l’entrepreneuriat
Partie 6 : Informations complémentaires

Dans un souci de rigueur méthodologique et compte tenu de l’importance du questionnaire en tant qu’outil de mesure conditionnant la qualité des résultats obtenus, nous détaillerons le contenu des différentes parties à travers les principales thématiques abordées sans reprendre l’intégralité du questionnaire105.

La revue de littérature de l’entrepreneuriat féminin (chapitre 3) et de l’intention entrepreneuriale (chapitre 1) nous a inspiré pour retenir la plupart des items.

III.1.1 La spécificité de l’intention

Mesure de l’intention

Tout d’abord, des questions relatives à l’intention ont été prévues. Cette partie avait pour objectif de repérer la présence de l’intention et de mesurer son intensité, de savoir s’il y avait recherche d’informations, connaître aussi le délai de concrétisation.

1-Avez-vous l’intention de créer une entreprise

Pas du tout l’intention pas l’intention vous ne savez pas l’intention tout à fait l’intention

Si Oui, veuillez répondre aux questions suivantes, si Non veuillez passer à la question 6

2- Votre intention de créer une entreprise est ?

Faible Moyen Fort Très fort

3- Avez-vous déjà pris des renseignements sur les différentes démarches à suivre pour créer une entreprise ?

Aucun Quelques-uns De nombreux Tous ceux possibles

4-Quel est le délai de concrétisation de l’intention de créer une entreprise

Pendant les étudesjuste après l’obtention du diplômelongtemps après
l’obtention du diplômejamais

Nous avons choisi de commencer le questionnaire par des informations sur l’intention d’entreprendre.

Les antécédents de l’intention

A travers cette thématique nous cherchons à comprendre dans quelle mesure la désirabilité perçue et la faisabilité perçue influencent les intentions entrepreneuriales des étudiantes (Hypothèse H.1).

En effet, la théorie de l’évènement entrepreneurial montre que l’intention entrepreneuriale est formée de la désirabilité perçue et de la faisabilité perçue.

A la revue des travaux empiriques sur le sujet, spécialement ceux d’Emin (2003), nous avons retenu les items suivants pour mesurer la désirabilité perçue:

Veuillez préciser pour chacune des informations suivantes votre opinion. Veuillez attribuer une note de 1(pas du tout) à 5(tout à fait) pour chaque proposition:

  • Vous désirez devenir créateur d’une entreprise
  • L’idée de créer votre entreprise vous semble attractive

Pour la variable « Faisabilité perçue », nous avons mobilisé les prépositions d’items d’Emin (2003).

Dans quelle mesure les affirmations suivantes vous correspondait le mieux? Veuillez attribuer une note de 1(pas du tout d’accord) à 5(tout à fait d’accord) pour chaque proposition:

  • Il vous semble possible de monter un projet de création d’entreprise et d’assurer son aboutissement
  • En l’état actuel, créer de A à Z votre entreprise vous semble faisable

III.1.2 Facteurs psychologiques

Cette thématique rapporte au besoin d’opérationnalisation des hypothèses relatives à H.2.

Attitude

En concordance avec l’hypothèse H.2.1, qui postule que l’attitude envers l’entrepreneuriat influence la désirabilité envers la création d’entreprise, nous avons formulé la question suivante :

Dans quelle mesure les affirmations suivantes vous correspondait le mieux?

Veuillez attribuer une note de 1(pas du tout d’accord) à 5(tout à fait d’accord) pour chaque proposition

  • Vous êtes favorable au fait de vous engager dans une création d’entreprise
  • Vous avez une attitude entrepreneuriale

Les items choisis traduisent la définition que nous avons retenue de l’attitude et sont inspirés des travaux d’Emin (2003).

Motivations à la création d’entreprise

Dans le but d’opérationnaliser l’hypothèse H2.1a qui vise l’étude de l’influence des motivations entrepreneuriales sur l’attitude, nous avons procédé à la sélection des propositions suivantes :

Veuillez préciser pour chacune des informations suivantes votre opinion. Veuillez attribuer une note de 1(pas du tout) à 5(tout à fait) pour chaque proposition:

  • Je prendrai des responsabilités nouvelles
  • Je gagnerai plus d’argent
  • J’évoluerai professionnellement
  • Je serai autonome (être mon propre chef)
  • J’aspire à plus de liberté et de reconnaissance sociale en tant que femme
  • Satisfaction personnelle
  • Construire un patrimoine pour ma famille (altruisme de la femme)
  • J’aurai de flexibilité d’horaires
  • J’échapperai au chômage en créant mon propre emploi
  • Je créerai des emplois
  • Autre (merci de préciser

Les items proposés ont été recensé à partir des travaux de Lacasse (1986) et de Tounes(2003). Une dernière suggestion « j’aurai plus de reconnaissance sociale » a été introduite. . Selon l’enquête exploratoire, nous pensons que la reconnaissance sociale peut être une motivation chez les étudiantes dans certaines conditions sociales.

Proactivité

Cette thématique est dictée par l’hypothèse H.2.1b relative à la propension au risque. La proactivité est la faculté est d’accepter des risques modérés pouvant se gérer par des efforts adaptés. Sexton, Bowman-Upton (1990) précisent que les femmes entrepreneuses ont une faible propension au risque.

Pour formuler les items sous-jacents, nous nous sommes référés à l’approche genre et à notre enquête exploratoire. Les principaux items retenus sont :

Vous êtes prêts à prendre certains risques pour créer une entreprise

Veuillez attribuer une note de 1(pas du tout) à 5(beaucoup) pour chaque proposition

  • Risque général
  • Risque émotionnel
  • Risque social
  • Risque de la famille
  • Risque financier
  • Risque de carrière
Les expériences antérieures

Pour opérationnaliser l’hypothèse H2.1c qui postule que les expériences antérieurs influencent l’attitude envers la création d’entreprise, nous avons divisé les expériences en trois catégories : expériences associatives, expériences entrepreneuriales, expériences professionnels.

Les expériences professionnelles

A la revue des travaux empiriques sur le sujet, spécialement ceux de Shapero (1975), nous avons retenu les items suivants.

1-Avez-vous travaillé en entreprise ?

Oui Non

2-Dans quel type d’entreprise ?

TPE (-10 salariés) PE (10 à 49 salariés) PME/PMI (50 à 249 salariés) Grande entreprise (250 et +)

3-Dans quel secteur d’activité ?

Services

Industrie

Nouvelles technologies

Autre (merci de préciser)

4-Où avez-vous effectué ce travail ?

Liban Etranger

Les expériences entrepreneuriales

En concordance avec l’hypothèse H2.1c, qui postule que les expériences antérieures influencent l’attrait envers la création d’entreprise, nous avons formulé les questions suivantes :

Avez-vous démarré une activité, une organisation, une association ou une entreprise, que ce soit à l’université ou à l’extérieur

Oui Non

Si oui, laquelle Existe-t-elle toujours ?

Oui Non

En effet, nous pensons que les expériences entrepreneuriales antérieures peuvent stimuler les intentions à la création d’entreprise

Les expériences associatives

En complément des expériences professionnelles nous voulions avoir des informations sur les expériences associatives qui peuvent contribuer au parcours favorable à la création d’entreprise:

Etes (et étiez)-vous engagé dans une structure associatives ?

Oui Non

Si oui, de quel type :

Association au sein de votre université Syndicat Association en dehors de votre université

Parti politique Autre (merci de préciser)

Evaluation des conséquences de l’acte d’entreprendre

La revue de la littérature note que l’évaluation des conséquences de l’acte d’entreprendre est souvent associée à l’attitude d’entreprendre. Cette question du questionnaire se décline essentiellement en questions sur la réussite et l’échec, puis sur la perception générale de l’échec.

Cette thématique se rapporte au besoin d’opérationnalisation des hypothèses relatives à H.2.1.d Les principaux items retenus sont :

1-Si vous vous lanciez dans la création d’une entreprise, dans quelle mesure seriez-vous sûres de sa réussite ?

Certains de votre échecplutôt sûres de votre échecincertains quant à
votre succès ou échecplutôt sûres de votre succèscertains de votre
succès

2-Si un jour vous créez votre entreprise, pour vous, son échec éventuel serait avant tout (Cochez une case pour chacune des modalités suivantes)

Un échec financier

Un échec social

Un échec personnel

Une expérience utile pour une autre aventure entrepreneuriale

Une expérience utile pour la suite de votre carrière professionnelle

Autre (merci de préciser)

Inspirée des travaux de Brockhaus (1982, p. 47), nous avons manifesté les perceptions qu’ont les étudiantes des conséquences de la disparition de l’entreprise qu’elles seraient amenées à créer de deux façons. La première serait l’échec et la deuxième serait l’expérience. L’item 5 a été signalé par Shapero et Sokol (1982, p. 85).

III.1.3 Facteurs socioculturels

Norme sociale perçue

Bien que les résultats des travaux étudiant l’effet de la norme sociale perçue sur l’intention entrepreneuriale restent mitigés, nous avons choisi de mobiliser cette variable. Les résultats de l’enquête exploratoire ainsi que le pré-test montrent que cette thématique est assez récurrente dans les discours des interlocuteurs.

Nous pensons, comme indiqué dans l’hypothèse H.2.2, que la norme sociale perçue peut être en forte relation avec la désirabilité perçue. Nous avons repris les items proposés par Emin (2003) et des items qui prennent en considération le contexte universitaire (Corps professoral, Condisciples) et le fait que nous adressons à des femmes (Conjoint).

Précisez l’opinion des personnes suivantes à l’égard de votre décision de création d’entreprise ainsi que l’importance que vous avez accordée à leurs opinions. Veuillez attribuer une note de 1 (pas du tout favorable/important) à 5 (tout à fait favorable/important) pour chaque proposition

  • Conjoint
  • Proche
  • Ami
  • Famille
  • Corps professoral
  • Condisciples ou collègues
  • Singularité perçue de la femme:

La construction d’items sur la singularité perçue de la femme était une face importante de cette recherche. Dans cette partie, nous avons cherché à cibler la particularité perçue de la femme libanaise comme un acteur social et entrepreneuse.

Nous avons construit nos propres formulations, spécialement en ce qui concerne les dimensions de masculinité-féminité. Nous nous sommes, aussi, inspiré des discours fournis par les participants à l’enquête exploratoire. Cette question s’inscrit, notamment, dans le cadre de l’opérationnalisation de l’hypothèse H2.2a.

Veuillez attribuer une note à chacune des affirmations suivantes : De 1(pas du tout) à 5(tout à fait):

  • Selon vous, la femme entrepreneuse sera bien perçue par la société
  • Créer une entreprise vous semble être un comportement approprié pour une femme
  • Au Liban, les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes en tant qu’acteur social
  • Au Liban, les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes en tant que propriétaires d’entreprise
  • En tant que mère, il est difficile à la femme de devenir entrepreneure
  • La féminité de la femme libanaise vient en premier lieu
  • L’archétype de la femme libanaise est à l’opposé à celle d’une entrepreneuse
  • Vos valeurs religieuses favorisent la création d’entreprise par la femme
  • Les commandements religieux occupent une place importante dans vos choix (professionnels)
  • L’attachement familial est important pour vous
  • Vos parents étaient toujours présents pour vous (spécialement lorsqu’il s’agissait de vos choix de carrière
  • Vous pensez que vous vivez dans une société masculine
  • Vous êtes intéressée par la politique
  • La loi libanaise vous protège en tant que femme
  • L’homme joue un rôle positif dans votre vie
  • Rôle du modèle

A travers cette thématique nous cherchons à comprendre dans quelle mesure les modèles d’entrepreneurs influencent les intentions entrepreneuriales des créateurs (Hypothèse H. H2.2a). En effet, certaines études (Volery et al. (1997), Tounès, 2003) montrent que ces modèles influencent la création d’entreprise.

Nous avons choisi l’item proposé par Tounes :

Y a-t-il des entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d’entreprise, créateurs d’entreprise) dans votre entourage que vous souhaiteriez imiter ?

Oui Non (si NON veuillez aller à la section)

Qui sont-ils ? (Vous pouvez cocher plusieurs réponses selon le nombre d’entrepreneurs)

Père mère Frères ou sœurs professeur à l’université

Condisciples

Amis Autre (merci de préciser)

Influence de l’entourage

Puisque la femme est très influencée par son entourage, nous pensons, comme indiqué dans l’hypothèse H2.2c, que l’influence de l’entourage peut être en forte relation avec la norme sociale perçue. Nous avons repris les items proposés par Emin (2003) en prenant en compte notre contexte spécifique.

Précisez l’influence des personnes suivantes sur l’orientation de vos comportements ainsi que l’importance que vous avez accordée à leurs opinions. Veuillez attribuer une note de 1 (pas favorable/important) à 5 (tout à fait favorable/important) pour chaque proposition

  • Famille
  • Ami
  • Proche
  • Conjoint
  • Corps professoral
  • Condisciples ou collègues

III.1.4. Facteurs situationnels

Contrôle perçu

Cette thématique est dictée par l’hypothèse H.3 relative au contrôle perçu lié à la faisabilité perçue de l’étudiante. Pour formuler les items sous-jacents au contrôle perçu, nous nous sommes référés aux travaux de (Dussault et al., 1992). Les principaux items retenus sont :

Que pensez-vous des affirmations suivantes ? Veuillez attribuer une note de 1 (pas du tout d’accord /) à 5 (très d’accord) pour chaque proposition

  • Vous avez confiance en vos décisions
  • Comme créateur d’entreprise, vous auriez un contrôle de la situation
  • Vous maîtrisez le processus de création d’une tentative de création
  • Perception de la disponibilité de ressources

Conformément aux travaux d’Emin (2003) sur les différentes ressources prévues pour la création d’entreprise et pour opérationnaliser H3.a, nous avons procédé à une sélection selon les caractéristiques de notre population.

Afin de tester, entre autres, l’aspect relationnel relatif à la mobilisation des ressources pour la création d’entreprise, et suite aux résultats fournis par l’enquête exploratoire et le pré-test, nous avons intégré les items suivants : «avoir le network nécessaire pour vous soutenir» et «obtenir un financement bancaire ». Les propositions s’articulent comme suit :

Que pensez-vous des affirmations suivantes ? Veuillez attribuer une note de 1 (pas du tout obstacle) à 5(tout à fait obstacle) pour chaque proposition :

  • Pouvoir réunir les moyens financiers nécessaires
  • Avoir le network nécessaire pour vous soutenir
  • Obtenir un financement bancaire
  • Réunir des fonds de proximité (amis, famille)
  • Trouver les informations dont j’aurais besoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet
  • Savoir vous entourer des personnes compétentes pour vous accompagner/ former une équipe
  • Trouver les ressources technologiques et informatiques nécessaires
  • Autres ; merci de préciser
  • Conditions environnementales

Cette thématique est dictée par l’hypothèse H.3b relative aux conditions environnementales liées au contrôle perçu. Pour formuler les items sous-jacents au contexte environnemental, nous nous sommes référées à notre étude exploratoire et à la situation libanaise. Les principaux items retenus sont :

Quel est le rôle de ces facteurs sur votre capacité à contrôler la création d’une entreprise? Veuillez attribuer une note de 1 (très négative) à 5(très positive) pour chaque proposition:

  • Contexte économique au Liban
  • Contexte politique au Liban
  • Manque de soutien aux entrepreneurs
  • Les démarches administratives
  • Les opportunités disponibles
  • Règlements souples (tricherie et corruption)
  • Le libéralisme au Liban
  • Absence du respect des normes etlois par les institutions
  • Absence d’incubateur au sein de votre établissement universitaire (exception USJ) Le système éducatif libanais
  • Autres ; merci de préciser

Suite aux résultats fournis par l’enquête exploratoire, nous avons intégré les items suivants : «absence d’incubateur au sein de votre établissement universitaire» et «le système éducatif libanais ».

Pour prendre en considération le contexte libanais, deux items ont été ajoutés « règlements souples » et « les démarches administratives ».

Compétences techniques perçues

Dans le but de creuser les spécificités de la faisabilité liée à l’aspect managérial du projet et d’opérationnaliser l’hypothèse H3c , nous avons prévu une question traitant des facteurs de gestion lors de la création d’entreprise.

Pour cela, nous nous sommes référées aux travaux de (Emin., 2003). Ci-dessous figurent la question posée et les items sous-jacents :

Dans quelle mesure vous êtes capable de :

  • Connaître les étapes du processus de création d’une entreprise
  • Rédiger un business plan
  • Estimer les risques du projet
  • Trouver des personnes compétentes pour travailler avec vous
    • Disposer, en matière de gestion et de management, des compétences nécessaires à la création de l’entreprise
  • Contrôler la situation
  • Disposer en matière commerciale, des compétences nécessaires à la création d’une entreprise
    • Disposer, dans le domaine administratif, des compétences nécessaires à la création d’une entreprise

III.1.5 Sensibilisation et formation à l’entrepreneuriat

La culture entrepreneuriale au sein de votre université

Le deuxième objectif de cette rubrique est d’opérationnaliser la variable explicative de l’hypothèse 4.1. La revue documentaire nous a révélée une seule opérationnalisation.

Votre université a-t-elle organisée une conférence, colloque sur l’entrepreneuriat ?

Oui Non

Avez-vous participé ?

Oui Non

La formation à l’entrepreneuriat

Cette thématique a pour but de traduire la variable explicative de l’hypothèse H4.2 qui relie la formation à l’entrepreneuriat à la désirabilité et à la faisabilité.

Avez-vous suivi des enseignements en entrepreneuriat ou en création d’entreprise à l’université ?

Oui Non

Lesquels ?…………………………………………………………………………….………

………………………………………. Si oui, à quel niveau dans vos études ?

Licence maitrise licence

Avez-vous suivi des cours d’entrepreneuriat hors l’université

Si oui, où l’avez-vous suivi ?

L’ensemble des questions ci-dessus concerne uniquement les étudiantes ayant suivie des formations ou sensibilisation à l’entrepreneuriat ou création d’entreprise.

Les questions posées nous ont aidées à comprendre l’impact perçu de la formation en entrepreneuriat et la nécessité perçue de la formation en entrepreneuriat.

L’impact perçu de la formation en entrepreneuriat

Cette septième rubrique souhaite traduire en items la variable explicative de l’hypothèse 4.3.

A votre avis, quelle était l’impact du cours entrepreneurial suivi à votre connaissance et savoir théorique relatif à l’entrepreneuriat ?

Faible

Plutôt faible

Plutôt fort

Fort

Nécessité perçue de la formation en entrepreneuriat ?

A travers cette thématique, nous voulions opérationnaliser l’influence de la nécessité perçue de la formation en entrepreneuriat sur les antécédents de l’intention entrepreneuriale H4.4. Secondairement, nous avons cherché sous quelles formes les étudiantes préfèrent recevoir la formation en entrepreneuriat.

Une formation à l’entrepreneuriat vous paraît-elle nécessaire dans votre cursus universitaire?

Oui Non

Fiche signalétique

Il est d’usage que les renseignements signalétiques soient laissés à la fin du questionnaire. Les variables que nous avons sélectionnées sont essentiellement descriptives et se répartissent en trois groupes. Le premier concerne les données d’identification.

L’intérêt est d’opérer des analyses socio-démographiques. Ce groupe contient le nom et le prénom dans la perspective d’une étude longitudinale sur le lien intention-acte de création, le sexe, l’âge, la nationalité, la classe sociale, la situation matrimoniale, la religion.

Fiche signalétique

Enfin, une question a été prévue pour avoir l’avis des participants sur la possibilité de les contacter pour une étude ultérieure.

III.2 Les précautions prises

Une fois le questionnaire rédigé, plusieurs précautions ont été prises pour veiller à sa neutralité et garantir ainsi un recueil de données pertinentes et exploitables.

Plus précisément, nous avons cherché à éviter deux types de biais liés à l’ordonnancement des questions (Evrard et al., 1997).

Malgré toute l’attention que porte le chercheur à la construction de son questionnaire, seule une étape de pré-test lui permet de garantir la rédaction, voire le repérage de tous les biais induits, et de conforter ainsi la formulation de ses questions et leur ordonnancement (Emin, 2003).

Nous avons, par conséquent, administré préalablement notre questionnaire en le soumettant à la relecture auprès de plusieurs experts.

Tableau :

Domaine d’expertiseFonctionApport
Stratégie et entrepreneuriatDirecteur de thèseDirecteur du centre de recherche CIRAMEEquipe du centre CIRAME

1 maitre de conférences à l’université américaine de Beyrouth

Cohérence globaleConseil sur la compréhensionChoix des variables Conseil sur la présentation Réflexion sur les échelles Réflexion sur les traitements statistiques
Statistique1 maître de conférences auCNAMCohérence globaleConseil sur la présentation Réflexion sur les échelles Réflexion sur les traitements statistiques
Sociologie1 maître de conférences à l’USJConseil sur la rédactionConseil sur a compréhensionConseil sur la présentation
10 étudiantes appartenant à lapopulation concernée par l’étude5 scientifiques5 Master de managementEvaluation des temps deRéponses Reformulation des questions et de la page d’introduction

L’objectif des relectures consistait à vérifier que :

  • la page d’introduction motive les répondantes potentielles ;
  • les questions étaient bien comprises par les répondantes dans le sens désiré afin d’obtenir une réponse exploitable (vocabulaire, énoncé des questions) ;
  • les répondantes étaient capables de donner une réponse à toutes les questions ;
  • le questionnaire est bien organisé afin de ne pas dérouter pas la répondante ;

Ainsi, ont été vérifiés :

  • l’intérêt des répondantes à participer à cette recherche ;* le temps nécessaire pour remplir le questionnaire;
  • la rédaction des questions ;
  • la capacité à répondre à toutes les questions ;
  • la forme générale du document (lisibilité) ;
  • les impressions faites par la page d’introduction ;
  • la pertinence du mode d’administration prévu.
  • Les questions ont ainsi subi une série de modifications. Les modifications majeures ont été les suivantes :
  • des questions ont été reformulées pour une meilleure compréhension et d’autres supprimées ;
  • la présentation et la formulation des échelles ont été revues et corrigées pour une plus grande simplicité et lisibilité.

Au final, les relectures ont permis d’améliorer le fond et la forme du document, nous garantissant ainsi un meilleur résultat, notamment en termes de clarté et d’intérêt perçu.

III.3 La méthode d’échantillonnage

L’une des difficultés majeures de notre méthodologie empirique consiste à définir les caractéristiques de notre base de sondage. L’interrogation porte sur le choix entre deux populations.

La première est composée de jeunes entrepreneuses ou salariées qui auraient suivi, il y a cinq ans au plus, un programme ou une formation de spécialisation en sciences de gestion106 ou en entrepreneuriat107 (si possible).

La seconde population comporte un ensemble d’étudiantes de troisième cycle (bac+5) suivant le même type de cursus. Ces sujets sont à quelques mois, voire quelques semaines, d’entamer leur carrière professionnelle, donc manifestent une large variété d’intentions.

106 Nous considérons qu’un cours en gestion sensibilise à l’entrepreneuriat.

107 Une seule université USJ offre une spécialité en entreprenariat. Les diverses universités peuvent offrir des cours optionnels en entrepreneuriat (voir chapitre 2).

Nous avons rejeté la première alternative car l’intention est susceptible d’évoluer dans le temps et les universités ont refusés de nous fournir les listes des anciennes étudiantes. Les effets des socialisations professionnelles et organisationnelles ne sont souvent pas neutres.

En outre, comprendre des événements qui se seraient produits il y a cinq ans peut représenter un sérieux handicap pour la mémoire des enquêtées.

A cet effet, Krueger et Carsrud (1993, p.327) nous confortent dans le choix de la seconde population en indiquant qu’une démarche rétrospective n’est pas pertinente pour l’étude de l’intention comportementale.

Le choix d’étudiantes de troisième cycle suivant des formations et des programmes à sensibilité «entrepreneuriale» s’explique par le fait que ces dernieres sont dans des contextes qui laissent supposer que la désirabilité et la faisabilité peuvent renforcer l’intention entrepreneuriale.

Au Liban, les établissements universitaires (faculté de gestion et d’économie) et les écoles de management, et à un degré moindre, les écoles d’ingénieurs sont les structures qui ont le plus instauré des formations en entrepreneuriat.

En nous attachant à repérer des similitudes à l’intérieur de groupes «homogènes», nous avons exclu de nos enquêtes les écoles d’ingénieurs.

L’échantillon de référence

La possibilité de vérifier des hypothèses à partir de faits observés est caractéristique de toute démarche scientifique. Il est question d’obtenir des résultats généralisables ayant la portée la plus vaste possible (Grawitz, 1996, p. 500).

Ainsi, nous avons visé l’exhaustivité. Notre base de sondage est constituée de l’ensemble des établissements universitaires – faculté sciences de gestion et d’économie- et d’une école de management et gestion (niveau bac+5).

Ceux-ci peuvent être diplômant (mastères, DESS), ou non («programmes», «majeures» ou «options»).

Dans un premier temps, nous avons recherché les plus grandes universités et les écoles de management à Beyrouth. La requête s’est faite essentiellement face à face. La requête a imposé plusieurs allers-retours et plusieurs entretiens auprès de plusieurs responsables pour se présenter et expliquer l’objectif de la recherche.

Sur huit universités, six de leurs responsables a bien voulu donner suite à notre demande. Le refus d’une université, après plusieurs allers-retours et entretien auprès de plusieurs responsables, n’a pas été expliqué108. Le taux de réponse très faible après plusieurs allers- retours dans une autre université109 nous a obligés à l’éliminer.

108 Lorsque nous avons demandé la cause pour laquelle l’université complexifie la procédure de demande d’administration du questionnaire. La secrétaire a répondu : « n’oublie pas que la maison du premier ministre est à côté… » .

109 Pour pouvoir rencontrer le doyen de cette université, nous avons attendu 3h devant la porte du directeur malgré la prise d’un rendez-vous. De plus, à l’entrée de cette université, les gens de sécurité me fouillaient à chaque fois (sac, vêtements, questionnaires …). A l’entrée de l’USEK , USJ et l’AUB, nous avions besoin à chaque fois d’une recommandation pour que les gens de sécurité me laisse entrer puisque nous ne possédons pas une carte etudiante. A l’entrée de LAU, nous déposions la carte d’identité pour la reprendre en partant.

Le total devient six universités : UL, AUB, USJ, ESA, UI, USEK. Au total nous avons recueilli 300 questionnaires entièrement exploitables. Les questionnaires mal remplis étaient éliminés. La répartition de notre échantillon par composante se présente comme suit :

UniversitéEchantillon
AUB54
ESA80
UL52
USEK35
UI32
USJ47

Pour que l’échantillon ne soit pas restreint car les étudiantes de l’échantillon de référence se situent potentiellement davantage parmi celles qui entretiennent déjà un niveau d’intérêt plus élevé pour l’entrepreneuriat, nous avons choisi un échantillon témoin.

La recherche de Sexton et Kent (1981) a confirmé l’exhaustivité de notre choix. En fait, les auteurs ont constaté que les femmes entrepreneuses avaient des niveaux légèrement plus faibles de l’éducation que les femmes cadres.

Les auteurs ont élargi cette recherche en utilisant des instruments psychologiques pour comparer les étudiants hommes et femmes sur plusieurs dimensions, y compris l’indépendance, le besoin de contrôle et la propension pour prise de risque sur.

Des différences ont été signalées entre les étudiantes en entrepreneuriat et les étudiantes en d’autres domaines d’études en termes de conformité, niveau d’énergie, prise de risque, autonomie, etc.

L’échantillon témoin

Fréquemment, les recherches sur l’intention entrepreneuriale ont été intéressées à des étudiants de gestion (Kolvereid, 1996 ; Krueger, Reilly et Carsud, 2000 ; Tounès, 2003, Boissin et al, 2006). La diversité de l’échantillon reflète la diversité de la population étudiante et permet de valider les théories de l’intention sur des étudiants de filières différentes.

A cet effet, le test de l’hypothèse, H5 : l’intention change selon la filière, nous amène à constituer un deuxième échantillon, appelé échantillon témoin.

Le critère distinctif par rapport à l’échantillon de référence est la filière (sciences dures). La non-appartenance à la faculté de gestion donc le non-suivi d’un programme en management ou en création d’entreprise caractérise notre échantillon témoin.

Pour respecter une certaine homogénéité dans la comparaison, nous avons pris un échantillon témoin présentant globalement des caractéristiques similaires à l’échantillon de référence. Celles-ci sont le niveau de diplôme (bac+5) et l’appartenance aux mêmes universités (université libanaise et université américaine).

Il s’agit de rechercher une divergence entre ces deux «univers sociaux semblables»110. Notre choix s’est porté sur des étudiantes en chimie et biologie. Nous avons visité les plus grandes universités de Beyrouth, AUB et UL. Nous avons collecté 106 questionnaires, dont 100 exploitables (six questionnaires étaient mal remplis).

III.4 Les modalités d’administration du questionnaire et collecte de données

Il existe multiples types d’administration pour les enquêtes par questionnaires : la voie postale, le face à face, le téléphone, la voie électronique, etc. (Baumard et al., 1999).

En ce qui concerne notre recherche, les modalités d’administration des questionnaires dépendaient entre autres, de deux critères : le choix de l’échantillon retenu et la forme du questionnaire. Nous expliquerons les choix opérés au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête.

Généralement, l’enquête par envoi électronique présente des avantages en termes de coût et de temps de réalisation.

Cependant, ne disposant pas d’un fichier111 rassemblant les adresses électroniques des étudiantes ou les numéros de téléphone, nous avons été contraints de décliner l’enquête par envoi électronique et l’enquête par téléphone.

L’enquête postale permet une réalisation de l’enquête dans des délais relativement courts lorsqu’il y a précision de la date limite de renvoi du questionnaire. Par manque de connaissance des adresses postales des étudiantes, cette possibilité a été écartée.

En outre, l’enquête face à face (par le chercheur) s’est imposé comme moyen adapté à notre enquête. Pour «optimiser» le taux de retour, nous avons choisi comme mode de recueil de données l’autoadministration, pendant la pause ou en classe, en début du cours, avec l’assistance d’un enseignant ou par nos propres soins.

Cette modalité nécessitait bien entendu une implication très importante de notre part.

Le premier stade de notre stratégie de collecte des données a consisté à obtenir une prise de contact avec le directeur de la faculté. Nous avons opéré par courrier électronique ou face à face (après des allers-retours).

Dés que nous réussissons à obtenir un rendez-vous, nous nous efforçons de convaincre notre interlocuteur de l’intérêt de notre étude (dans la plupart des cas, des papiers ont été demandées pour s’assurer de ma sincérité).

En cas d’avis favorable, nous devons, seule, planifier l’administration du questionnaire. Le responsable pédagogique d’une seule université (ESA) a été impliqué et nous a beaucoup aidés à administrer le questionnaire.

Concernant les diverses universités, nous devons chercher les salles des professeurs concernés pour leur présenter la recherche et les objectifs du questionnaire.

En cas d’avis favorable112, nous présentons, au début ou à la fin du cours, les objectifs de la recherche afin de motiver les étudiantes à remplir le questionnaire. La plupart des professeurs ont refusés que le questionnaire soit rempli pendant le cours, il était rempli pendant la pause ou bien chez eux.

Notre présence nous a permis de communiquer avec les étudiantes, répondre à leurs questions, discuter leurs critiques. Vu la situation libanaise, la question concernant la religion a dérangé plusieurs étudiantes. Notre recherche a suscité l’intérêt de plusieurs étudiantes à savoir les résultats de notre recherche et à choisir notre sujet comme sujet de mémoire.

La récupération des questionnaires était un travaille difficile113. Des allers-retours, à des dates et heures fixes, étaient nécessaires pour récupérer les questionnaires et pour remotiver les étudiantes à le remplir afin d’avoir un taux de réponse élevée.

111 Les responsables ont refusés de me fournir les fiches rassemblant les adresses électroniques ou les numéros de téléphone des étudiantes, à l’exception de l’AUB, mais le taux de retour était très faible.

112 Plusieurs professeurs ont refusé l’administration du questionnaire pendant le cours. Nous étions obligées à attendre dans le couloire pour administrer le questionnaire à la fin du cours.

113 A noter que la situation libanaise exigeait la présence des hommes de sécurité à l’entrée des universités qui interdisent l’entrée d’un visiteur à l’université. Ainsi pour laisser entrée un visiteur, les hommes de sécurité doivent avoir la permission d’un responsable qui doit savoir la cause de la visite. Dans certaines universités, chaque visiteur doit être fouillé. Ce processus a rendu très difficile l’administration des questionnaires et nous a posé plusieurs problèmes à l’entrée. A cause des problèmes politiques entre étudiants, deux universités ont été fermées pour quelques jours. La fermeture brusque de ces universités a ralenti l’administration du questionnaire qui était déjà distribué aux étudiantes et devait être récupérer.

A Chaque visite, les objectifs de l’enquête étaient expliqués et les étudiantes étaient sensibilisées aux points difficiles des questionnaires.

L’enquête s’est déroulée entre septembre 2008 et février 2009. Le taux de réponse varie selon les universités entre 30% et 90%. Le taux de réponse élevé souligne une forte mobilisation de notre part.

Ce faisant, les informations produites à travers cette étude donnent une vue exhaustive et fidèle de la situation actuelle de l’enseignement de l’entrepreneuriat au Liban. Au total nous avons recueilli 400 questionnaires entièrement exploitables.

III.5 Le traitement du questionnaire et la description de l’échantillon de référence

Avant de spécifier les propriétés des données que nous avons recueillies par le questionnaire, nous présenterons la procédure du traitement du questionnaire.

III.5.1 Le traitement du questionnaire

Le traitement statistique du questionnaire nécessite le codage sur SPSS114, c’est-à-dire la traduction des réponses pour les préparer à un traitement informatique. Le codage permet la transformation de chaque variable à un symbole. Les variables sont de type nominal, numérique et ordinal.

Tout d’abord, nous réaliserons une analyse descriptive. Ensuite, nous présenterons les résultats des analyses factorielles et des tests d’alpha de Cronbach.

Ceci nous permettra de passer à l’agrégation et l’épuration des items relatifs aux échelles de mesure du questionnaire. Puis, nous soumettrons les relations formulées dans nos hypothèses de recherche à des tests paramétriques et régressions linéaires.

Figure 61. La logique du traitement des questionnaires

La logique du traitement des questionnaires

Dans la section suivante, nous exposerons la description d’ensemble des données sociodémographiques. Les différentes analyses seront développées ultérieurement lors de la présentation des résultats dans le chapitre suivant.

III.5.2 La description générale des données sociodémographiques

Nous avons souhaité étudier les caractéristiques des données recueillies par les questionnaires. Nous avons choisis une population témoin présentant globalement caractéristiques similaires que la population de référence. La différence réside dans la discipline enseignée et débouché professionnel.

Les deux échantillons sont constitués des étudiantes de même niveau de diplôme. Notre objectif n’est pas d’adopter une perspective comparative mais faciliter la réalisation du test paramétrique.

La comparaison des données sociodémographiques des deux échantillons choisis n’ajoutera pas à la compréhension de notre recherche, vu que l’objectif de l’échantillon témoin est l’explication et la compréhension de la formation de l’intention.

La compréhension des spécificités des étudiantes de chaque université peuvent donner une vision plus globale de notre échantillon de référence. Selon une étude d’Abourjeily et al. (2003), l’appartenance à l’université au Liban présente des différences significatives quant au profil socio-économique et les conditions d’emploi.

La recherche révèle que l’origine socio-économique des diplômés provenant des deux universités AUB et L’AU est la plus favorisée.

Quant aux diplômés les plus défavorisés, ils se retrouvent à l’UL, alors que l’USJ se place dans une position intermédiaire. Quant aux conditions d’emploi, les résultats révèlent que les diplômés de l’AUB enregistrent les taux les plus élevés dans les postes de directeur, et les cadres supérieurs.

Les diplômés de la LAU, et de l’USJ viennent respectivement dans les rangs qui suivent. Quant aux étudiants de l’UL, ils jouissent de conditions professionnelles et économiques moins avantageuses.

De plus, l’hétérogénéité du positionnement des universités libanaises quant à l’enseignement de l’entrepreneuriat, comme montré au chapitre 2 pourra influencer l’intention entrepreneuriale des étudiantes. Ces résultats ont suscité notre intérêt d’expliciter les spécificités de l’échantillon de référence en général et par université.

Nous réaliserons des tris croisés par « université »115 et non pas par «filière».Ainsi, nous décrivons les caractéristiques de l’échantillon de référence par le biais des variables suivantes : l’âge, la classe sociale, la confession religieuse, le cursus antérieur, l’entourage des répondants et formation en entrepreneuriat.

115 Pour des raisons de simplicité, nous exposerons les tableaux des tri-croisés par université d’appartenance en annexe IV et tout résultat nécessaire pour l’approfondissement de l’analyse descriptive.

III.5.2.1 L’âge des répondantes

La répartition de l’échantillon en vu de l’âge montre que 74.7 % ont moins de 25 ans (19% de 25 ans à 30 ans, 5% de 31 ans à 40 ans). L’âge moyen est de 26.2. Dans un horizon de cinq ans, échéance retenue pour prédire l’intention entrepreneuriale des étudiantes, la moyenne d’âge de l’échantillon avoisinera la trentaine.

A cet effet, il convient d’indiquer que dans les pays de l’OCDE, l’entrepreneur type est âgé de 30 à 35 ans et bénéficie d’une grande expérience professionnelle acquise dans une moyenne ou une grande entreprise (OCDE, 1998, p.197). A ce titre, notre échantillon se trouve donc dans une tranche d’âge proche de celle qui est empiriquement validée.

Tableau 20. L’âge des répondantes

FréquencePourcentagePourcentagevalideCumulativePourcentage
Valide Moins de 25 ansDe 25 à 30 ans De 31 à 40 ans Plus de 40 ans Total2245715

4

300

74.719.05.0

1.3

100.0

74.719.05.0

1.3

100.0

74.793.798.7

100.0

Le croisement de l’âge et de l’université laisse apparaître que le pourcentage de la tranche d’âge (moins de 25) est le plus élevé pour toutes les universités. Il révèle qu’UI et USJ regroupent le pourcentage le plus élevé des diplômées qui ont moins de 25 ans.

L’AUB et l’ESA regroupe le pourcentage le plus élevé des diplômées qui ont plus de 25 ans. Ainsi, la plupart des étudiantes de ces deux universités s’inscrivent au Master plusieurs années après la licence pour plusieurs raisons.

Par ailleurs, la répartition de l’échantillon en vu de situation matrimoniale montre que 88% sont célibataires (34% mariées et 2% divorcée). Ceci peut être expliqué par le fait qu’elles sont des étudiantes et par la moyenne d’âge des répondantes (74.7% ont moins que 25 ans).

Le croisement entre situation matrimoniale et université montre que la situation matrimoniale célibataire est presque identique entre les universités. A noter que l’USJ regroupe le pourcentage le plus élevé (100% célibataires).

III.5.2.2 La classe sociale

La répartition de notre échantillon montre que la plupart des répondantes est de classe sociale moyenne (90%). Une recherche d’Abourjeily et al. (2003) montre une disparité entre les universités au Liban concernant l’origine socio-économique.

La recherche révèle que l’origine socio-économique des diplômées provenant de l’AUB est la plus favorisée. Quant aux diplômées les plus défavorisées, elles se retrouvent à l’UL, alors que l’USJ se place dans une position intermédiaire.

Cependant notre recherche ne souligne pas de grande différence entre les universités. Notons que le pourcentage des répondantes « classe sociale riche » (13% AUB, 11% USEK, 6.3% ESA, 3.1 % UI, 1.9% UL, 0% USJ) indique que l’AUB, l’ESA et l’USEK regroupent les étudiantes les plus favorisées, conformément aux résultats de la recherche citée.

Tableau 21. La classe sociale des répondantes

FréquencePourcentagePourcentage valideCumulative Pourcentage
Valide ModesteMoyenne Très riche Total1227018

300

4.090.06.0

100.0

4.090.06.0

100.0

4.094.0100.0
III.5.2.3 La confession religieuse

Conformément aux résultats d’Abourjeily et al. (2003), le croisement de la religion et de l’université d’appartenance laisse apparaître que les universités au Liban reflètent la situation libanaise qui sépare les libanais selon leur religion et région.

Notre recherche montre que le taux des musulmans est plus élevé à l’UL, par contre les chrétiens se trouvent à l’USEK, l’ESA, l’AUB et l’USJ. A noter que cette question à déranger plusieurs étudiantes qui nous ont adressées des critiques. Ceci est confirmé par le taux des étudiantes qui ont refusées se prononcer.

Tableau 22. La confession religieuse des répondantes

FréquencePourcentagePourcentage valideCumulative Pourcentage
Valide Ne se prononce pasChrétienne Sunnite Chiite Muslim Druze TotalMissing System

Total

2614538

64

4

2

279

21

300

8.748.312.7

21.3

1.3

.7

93.0

7.0

100.0

9.352.013.6

22.9

1.4

.7

100.0

9.361.374.9

97.8

99.3

100.0

III.5.2.4 Le cursus antérieur

Pour l’étude du cursus antérieur des répondantes de cette enquête, il est important de cibler trois dimensions : expériences professionnelles antérieures, expériences entrepreneuriales antérieures, expériences associatives antérieures.

Expériences associatives antérieures

La répartition de l’échantillon en vu d’expériences associatives antérieures indique que la majorité (68.3%) n’était pas engagée dans une structure associative. Le croisement entre structure associative et université montre que le plus haut pourcentage pour les répondantes engagé dans une structure associative est à l’AUB (48.1%).

Ces résultats reflètent le manque de conscience des étudiantes de leur rôle sociale. A noter que 55.8 % de l’échantillon sont engagés dans des associations en dehors de l’université contre 32.6% au sein de l’université.

A la lumière de ce qui précède nous remarquons le manque d’intérêt des universités à inciter les étudiantes à s’engager dans des structures associatives.

Tableau 23. L’expérience associative antérieure des répondantes

FréquencePourcentagePourcentage valideCumulative Pourcentage
Valide OuiNonTotal9520530031.768.3100.031.768.3100.031.7100.0
Expériences professionnelles antérieures

Pour l’expérience professionnelle antérieure de notre échantillon, 65.3% ont déjà travaillé en entreprise, et 43.9% ont travaillé dans des grandes entreprises contre 42.3% dans des PME. Contrairement à la revue de littérature, notre recherche montre que les femmes sont intéressées par les grandes entreprises.

Dans cette perspective, il est possible de penser que les étudiantes sont des personnes qui possèdent de compétences et des qualifications assez importantes, ce qui aura une incidence sur la faisabilité de créer une entreprise.

Le croisement « expériences professionnelles » par « université » laisse appréhender une différence entre l’université d’appartenance, 90% des étudiantes de l’AUB étaient salariées contre 30% pour l’Université Libanaise. Il en ressort que le taux d’embauche avant la graduation est élevé à l’AUB (Abourjeily et al., 2003).

Ceci nous laisse marquer de possibles divergences quant aux expériences entrepreneuriales antérieures entres les universités. Ceci peut être expliqué par le fait que l’AUB s’intègre dans le processus de recherche d’emplois tandis que les efforts de l’université libanaise restent minimaux ou inexistantes.

Tableau 24. L’expérience professionnelle antérieure des répondantes

FréquencePourcentagePourcentage validePourcentage cumulatif
Valide OuiNonTotal19610430065.334.7100.065.334.7100.065.3100.0

Le croisement « secteur d’activité » par « université » et « lieu de travail » par « université » montre qu’il n’y a pas de différences marquantes entre les universités. La majorité des étudiantes travaillaient au Liban (95.4%) dans le secteur de service (87.8%).

Ces résultats sont conformes à la revue de littérature mobilisée dans le chapite 3 qui montre l’intérêt de la femme par le secteur de service et l’attachement familial fort de la femme qui l’a poussée à travailler au Liban (140% déclarent l’importance de l’attachement familial, cf. annexe IV)

Expériences entrepreneuriales antérieures

Pour expliquer la socialisation entrepreneuriale des étudiantes, il était primordial d’étudier leurs expériences entrepreneuriales. A cet effet, 91.7 % de l’ensemble déclarent ne pas avoir démarré une entreprise auparavant. Ce résultat reflète que la plupart des étudiantes ne sont pas sensibilisées à l’entrepreneuriat entant que carrière.

Le croisement « expériences entrepreneuriales » par « université » montre que le plus haut pourcentage se trouve à l’ESA, 24.1% sont des entrepreneuses contre 3% pour l’université libanaise.

Dans cette perspective, nous pouvons remarquer une différence entre les universités au niveau de la socialisation entrepreneuriales des étudiantes.

Tableau 25. L’expérience entrepreneuriale antérieure des répondantes

FréquencePourcentagePourcentage validePourcentagecumulatif
Valide OuiNonTotal2716419114.185.9100.014.185.9100.014.1100.0
III.5.2.5 L’entrepreneur dans l’entourage

Dans la lignée des expériences entrepreneuriales antérieures, nous voulions savoir si les participantes à l’enquête avaient connu des entrepreneurs dans leur entourage.

Les résultats montrent que 44% déclarent avoir connu des entrepreneurs dans l’entourage qui souhaite l’imiter. En vue des proportions relatives à chaque université, 60% des étudiantes de l’USJ connaissent des entrepreneurs contre 28.1 % des étudiantes de l’UI.

Dans cette perceptive, nous remarquons une disparité entre les étudiantes selon l’université d’appartenance. Ces résultats reflètent l’intérêt de l’USJ à la socialisation entrepreneuriale de ces étudiantes, sachant qu’elle est la seule université qui offre un master spécialité entrepreneuriat.

Tableau 26. Connaissance d’un entrepreneur

FréquencePourcentagePourcentage validePourcentagecumulatif
Valide OuiNonTotal13216830044.056.0100.044.056.0100.044.0100.0
III.5.2.6 Formation en entrepreneuriat

Pour mieux comprendre la socialisation des répondantes, il était primordial de savoir si elles ont suivi des cours en entrepreneuriat ou en création d’entreprise.

Notre résulat confirme nos propos en chapitre 3 que l’enseignement de l’entrepreneuriat au Liban est en phase de construction, donc, ce n’était pas étonnant de souligner que 73% ont déclaré ne pas avoir suivi des cours en entrepreneuriat ou en création d’entreprise.

Tableau 27. Formation en entrepreneuriat

FréquencePourcentagePourcentage validePourcentagecumulatif
Valide OuiNonTotal8121930027.073.0100.027.073.0100.027.0100.0

Conclusion

Nous avons explicité dans ce chapitre la démarche méthodologique retenue dans le cadre de cette recherche. Dans un premier temps, nous avons détaillé la démarche de l’enquête exploratoire mobilisée dans le cadre de cette investigation, allant du type d’approche mené à l’analyse du contenu et les principales conclusions retenues.

Nous avons présenté le champ d’investigation retenu, à savoir les universités libanaises. Nous avons, aussi élaboré une matrice présentant les enjeux sous-jacents à l’enseignement de l’entrepreneuriat dans les universités. L’enseignement de l’entrepreneuriat diffère d’une université à l’autre.

Dans un second, dans un souci de rigueur méthodologique, nous avons procédé à l’explication du processus d’élaboration du questionnaire ainsi que les critères d’échantillonnage de la seconde phase empirique de cette étude. Dans la lignée, nous avons discuté des principes caractéristiques de notre échantillon de référence.

Nous proposons ainsi, la figure ci-dessous pour résumer l’ensemble de la démarche de recherche menée dans le cadre de cette recherche.

Figure 62. La démarche d’ensemble adoptée dans la recherche.

La démarche d’ensemble adoptée dans la recherche.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2022
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