Première application de banque en ligne

1.2.4 Première application de banque en ligne

Bien qu’il soit difficile d’identifier la première application e-banking (à cause de notamment un problème de définition du terme), nous allons présenter un cas de figure intéressant.

Le premier service de banque en ligne à domicile britannique a été lancé par la Nottingham Building Society (NBS) en 19839. Le système utilisé était basé sur les terminaux Prestel (abréviation pour « Press Telephone ») des Royaumes Unis et consistait en un terminal (écran et clavier) connecté au système téléphonique. Le système (connu sous le nom de « homelink ») permettait de visionner en ligne les états bancaires, de réaliser des transferts et le paiement de factures.

Dans le but de procéder à un transfert bancaire et de régler une facture, un avis écrit avec les détails du destinataire devait être envoyé à la NBS qui encodait alors ces détails dans le système Homelink. Les destinataires typiques étaient les compagnies de gaz, d’électricité et de téléphone, ainsi que d’autres banques.

Les détails de paiements étaient introduits dans le système NBS par le détenteur du compte via Prestel. Un chèque était alors envoyé par NBS au bénéficiaire et un avis reprenant les détails du paiement était envoyé au propriétaire du compte.

La Stanford Federal Credit Union quant à elle fut la première institution financière des Etats Unis à offrir des services bancaires directement par Internet à tous ces membres et ce depuis 1994.

1.2.5 Une évolution sans heurt ?

Il est intéressant aussi de souligner que ces changements ne se sont pas faits sans mal. Durant la période qui a suivi l’éclatement de la bulle Internet, la plupart des banques de détail sont revenues en arrière.

En effet, le cycle rapide de changements au début des années 2000 et l’éclatement de cette bulle ont conduit un certain nombre de banques de détail, qui s’étaient lancées notamment dans des activités bancaires en ligne, à se retirer.

Il s’ensuivit peu d’entrain à continuer à investir dans ce média. Si on dénombre un certain nombre de faillites, certaines banques ont fait le choix de réinvestir dans leurs agences traditionnelles « pignon sur rue » et se sont engagées dans des programmes de renouvellement de celles-ci. Cette tendance est explicable par la nature même des banques à être réfractaires à la prise de risques.

Et de surcroît, elles sont souvent peu enclines à mener, innover, ou démontrer un esprit d’entreprendre qui requière des prises de risques. Alors que les banques existent pour éviter les risques en étant sécurisées, solides, et fiables. Au lieu de cela, les banques se surveillent l’une l’autre, et se copient rapidement (Skinner, 2007).

1.2.6 Evolution des ressources humaines dans les banques

Le secteur bancaire change, mais qu’en est-il de l’évolution du personnel ? Le tableau ci-dessous montre l’évolution de la répartition du personnel (en pourcent) selon la complexité des tâches à effectuer (la catégorie 4 regroupant les tâches les plus complexes).

Nous pouvons remarquer que depuis les années septante, la proportion du personnel effectuant des tâches complexes s’est accrue au fil des années pour plus que doubler en 35 ans. En 2006, les tâches exigeant un niveau de qualification élevé mobilisent les 4/5 de l’ensemble des ressources humaines dans ce secteur d’activité. Parallèlement, le personnel exécutant des tâches n’apportant que peu de valeur ajoutée, a vu sa proportion fortement diminuer sur cette même période.

Répartition du personnel d’exécution employé dans le secteur bancaire, par catégorie (en %)

Répartition du personnel d'exécution employé dans le secteur bancaire, par catégorie (en %)

Figure 5. Répartition du personnel d’exécution employé dans le secteur bancaire, par catégorie (en %) (1)

Source : Graphique construit sur base des résultats d’une enquête Febelfin/ABB auprès des membres10,

(1) Cette division en catégories, toujours utilisée, est issue d’un accord sectoriel classifiant les fonctions selon les tâches exécutées, il ne faut donc pas y chercher de lien absolu avec le niveau de formation ou l’ancienneté, les fonctions classées dans la 4ème catégorie sont cependant celles qui exigent le plus de qualification parmi le personnel d’exécution.

N.B. Jusqu’en 1990, les chiffres faisaient exclusivement référence aux banques qui font partie de la commission paritaire 310. A partir de 1994, les données s’appliquent au secteur bancaire au sens large (limité, à vrai dire, aux membres de l’ABB participant à l’enquête) et concernent de ce fait des banques relevant de différentes commissions paritaires (principalement 310, 308, 309 et 325). Les banques membres de l’ABB qui participent à l’enquête représentent environ 98,9 % de l’emploi dans le secteur bancaire,

Concernant le niveau de fonction occupée, les observations concordent avec le graphique précédent. Le nombre de cadres a lui aussi plus que doublé en 35 ans (en 2006 cette catégorie représentait près de 40% de l’ensemble du personnel), alors que le personnel d’exécution, hautement majoritaire dans les années septante (représentant un peu plus de 70% du personnel total à cette époque), diminue progressivement d’année en année.

Nombre de personnes employées dans le secteur bancaire, par catégorie

Nombre de personnes employées dans le secteur bancaire, par catégorie

Figure 6. Nombre de personnes employées dans le secteur bancaire, par catégorie (en %)

Source : Graphique construit sur base des résultats d’une enquête Febelfin/ABB auprès des membres11.

NB : Les conventions de premier emploi (ex-stagiaires ONEm) étaient comptabilisée à part entre 1980 et 2000 et ne sont pas représentée sur le graphique. Durant cette période, elles varient entre 1,5% et 2,8%. A partir de 2002, le nombre de CPE n’est plus mentionné séparément car ces conventions sont reprises dans les autres chiffres de l’emploi.

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