L’enseignement de l’entrepreneuriat : définition et enjeux

L’enseignement de l’entrepreneuriat : définition et enjeux

I.1.2 Les dimensions de l’enseignement de l’entrepreneuriat

La revue de littérature nous a aidées à recenser plusieurs dimensions de l’enseignement de l’entrepreneuriat.

L’enseignement de l’entrepreneuriat comprend une dimension entrepreneuriale qui n’écarte pas la dimension instrumentale (Saporta et Verstraete, 2000), et a un rôle à jouer pour enrichir plusieurs dimensions cognitives.

Puisque l’enseignement de l’entrepreneuriat fait appel à plusieurs techniques, nous ajoutons la dimension technique. Dans la suite, nous analyserons chacune des dimensions.

I.1.2.1 La dimension entrepreneuriale

« La diversité des définitions de l’enseignement de l’entrepreneuriat vient d’une part de la variété des approches au sein d’un même univers (le monde académique, par exemple) et d’autre part de la cohabitation des différents univers qui s’intéressent au domaine et qui en sont des parties prenantes, à savoir les univers académique, politique et pratique » (Fayolle, 2007).

La dimension entrepreneuriale de l’enseignement de l’entrepreneuriat doit être adoptée dans le système éducatif pour former et soutenir l’intention entrepreneuriale à se transformer à un acte entrepreneuriale.

Dans ces conditions, si nous définissons le champ de l’entrepreneuriat comme l’étude du comment, par qui et avec quels effets, un entrepreneur potentiel crée une entreprise afin de créer de valeur nouvelle, alors l’enseignement de l’entrepreneuriat doit être défini comme le transfert de connaissances sur le comment, par qui et avec quels effets, un entrepreneur potentiel crée une entreprise afin de créer de valeur nouvelle.

Cette dimension entrepreneuriale de l’enseignement de l’entrepreneuriat fait référence aux travaux, notamment, à ceux sur la création de valeur nouvelle (fonction entrepreneuriale) et création d’organisation (fonction de management des ressources) et, enfin, à ceux de Stevenson et Gumpert (1985).

Pour ces deux auteurs, l’entrepreneuriat peut s’inscrire dans une dimension individuelle (l’entrepreneur) et/ou dans une dimension collective (l’organisation entrepreneuriale).

Dans un article publié, à l’origine, dans Harvard Business Review et traduit, en 1985, dans la revue Harvard-l’Expansion, Stevenson et Gumpert décrivent concrètement les modes de pensée et de comportement des entrepreneurs, et montrent que les comportements de l’entrepreneur s’opposent à ceux de l’administrateur.

I.1.2.2. La dimension instrumentale

La dimension instrumentale correspond à la capacité à savoir choisir et utiliser l’outil de gestion approprié selon la situation (Saporta et Verstraete, 1999), ce qui sous-entend la capacité à appréhender la dite situation entrepreneuriale.

La situation entrepreneuriale est une notion peu utilisé dans les recherches en entrepreneuriat.

Dans leur contribution, Schmitt et al. (2010) propose une définition des situations entrepreneuriales : « construction d’un monde environnant expériencé par l’entrepreneur pour l’action présente à partir de la conception d’une situation future ».

Ainsi, l’accent est à mettre les outils et méthodes à l’usage du stratège et de l’organisateur. Cette dimension comprend l’enseignement théorique de l’entrepreneuriat. Elle s’articule autour des cours, des enseignements dirigés et des travaux personnels.

L’enseignement de l’entrepreneuriat : définition et enjeux

Elle est destinée à former les étudiants à maîtriser de concepts, de modèles et d’outils de gestion et de management spécifiques à la création et au développement de PME.

I.1.2. 3. La dimension technique

Pour enseigner une technique, l’apprenant suit selon une présentation analytique, étape par étape, un processus linéaire qu’il doit être capable de reproduire. L’entrepreneuriat peut être représenté en tant que processus (Schmitt 2005, Fayolle 2004, Hernandez, 1999).

Cela revient à orienter les programmes de formation et de recherche vers le développement de projets, permettant d’introduire la notion de processus (Schmitt, 2005).

Comme le souligne Fayolle et al. (2007), l’entrepreneuriat est un concept polysémique qui peut tantôt faire référence à des compétences techniques puisque « l’entrepreneur exécute les techniques relatives à la planification, l’organisation, la direction, la coordination et le contrôle dans tous les domaines fonctionnels clés de la petite entreprise, à savoir la commercialisation, le financement, la production, le personnel, etc » (Bayad et al., 2006).

Shook, Priem et McGee (2003) supposent qu’il faut dinstinguer les compétences entrepreneuriales nécessaires de chaque étape du processus entrepreneurial.

En effet, l’une des lacunes au développement de la recherche consacrée à l’enseignement à l’entrepreneuriat concerne le caractère limité des connaissances portant sur le processus d’apprentissage des entrepreneurs (Aouni et Surlemont, 2007).

Mais l’enseignement de l’entrepreneuriat n’est pas que technique, elle comporte plusieurs aspects et dimensions.

1.2.4. La dimension cognitive

Saporta et Verstraete (2000) présentent un article centré sur le rôle que peut jouer les composantes en sciences de gestion des universités françaises dans la promotion d’une culture entrepreneuriale.

En se posant la question générique de l’enseignement de l’entrepreneuriat, les auteurs se terminent par une présentation des aspects cognitifs d’une formation à l’entrepreneuriat et des défis.

Les dimensions cognitives que doit enrichir un enseignement de l’entrepreneuriat :

Figure 29. Les trois dimensions cognitives (Saporta et verstraete, 1999)

Les trois dimensions cognitives (Saporta et verstraete, 1999).

Selon les auteurs, « l’enseignement a un rôle à jouer pour enrichir cette cognition de l’enseignement de l’entrepreneuriat, selon des protocoles favorisant le travail de tout ou partie de cette cognition.

Ainsi , la mise en situation privilégie la réflexivité, la distribution de concepts, la vue conceptuelle donc la pensée stratégique, enfin un travail plus original est à mobiliser pour fournir à l’étudiant des opportunités de développer sa créativité, ses aptitudes en termes de communication, etc… ».

Le principe de notre thèse est que l’entrepreneuriat peut être un objet d’enseignements, de programmes ou de formations. « L’entrepreneuriat est non seulement une pratique et un champ de recherche, mais aussi un domaine d’enseignement » (Tounes, 2003).

Il peut avoir des effets sur la désirabilité et la faisabilité de créer une entreprise.

Pour notre part, nous considérons que tout enseignement de sensibilisation, de spécialisation et d’accompagnement destiné à préparer et à développer la préférence de l’étudiant envers l’entrepreneuriat est qualifié d’entrepreneurial.

Nous adoptons la définition 38 commune adoptée par les trois organisations internationales 39, l’enseignement de l’entrepreneuriat concerne un ensemble d’enseignements formalisés qui informent, forment, et/ou éduquent toute personne intéressée à participer au développement socio-économique par l’intermédiaire d’un projet de sensibilisation, de création, ou de développement d’une entreprise ou d’un formateur.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’intention entrepreneuriale des étudiantes : cas du Liban
Université 🏫: Université NANCY 2 - Institut d’administration des entreprises IAE
Auteur·trice·s 🎓:
Léna SALEH

Léna SALEH
Année de soutenance 📅: Thèse de Doctorat ès Nouveau Régime Sciences de Gestion - 2047
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