La valorisation du bénévolat, quelle méthode ?

La valorisation du bénévolat, La comptabilité sociétale

B) La valorisation du bénévolat

Les contributions volontaires sont un élément essentiel de la spécificité des associations. Il semble donc intéressant de les valoriser lors de l’étude faite auprès des associations.

La valorisation des différentes contributions non monétaires est expliquée dans le guide méthodologique. Ainsi il ne s’agira pas de recommencer l’explication détaillée de la valorisation du bénévolat mais d’en reprendre les points essentiels.

1) Quelle méthode ?

Pour trouver une méthode de valorisation du bénévolat pour notre étude, le groupe a très longuement discuté en interne mais en a également discuté avec des personnes ou des organismes extérieurs comme la Délégation Jeunesse et Sport ou la CRESS (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire).

La quantification du bénévolat, c’est à dire sa mesure sur la base d’une unité de temps est une première étape dans la dimension économique du bénévolat.

La seconde étape est la valorisation. Il s’agit d’imputer au temps donné une valeur monétaire.

a) La quantification du bénévolat

Il s’agit d’estimer les temps des bénévoles et de différencier les différentes tâches effectuées par ces bénévoles. Après de nombreuses discussions au sein du groupe nous avons établi une grille des bénévolats.

Bénévolat de la vie associativeTemps démocratique (réunions : AG, CA, Bureau)Temps des réunions où sont prises les décisions d’orientation

de l’association

Si le bureau ou le CA est amené à réaliser un véritable « pilotage » de la structure (réunion fréquentes sur la réalisation des objectifs, ajustements divers, suivi rapproché de l’équipe de professionnels … on considérera alors qu’il s’agit d’un bénévolat de substitution, assimilable à une fonction de gestion.
Bénévolat de substitutionBénévolat opérationnelBénévolat lié directement à

l’activité.

ex : garde d’enfant dans une crèche parentale
Bénévolat fonctionnelBénévolat lié aux fonctions support de l’association (gestion, direction…)– temps des bénévoles consacré à des tâches qui sont un investissement pour l’association (ex : bricolage).
– temps des bénévoles consacré à la gestion, au fonctionnement de la structure (ex : comptabilité…).
-des temps d’expertise, de représentation et d’animation des réseaux (temps par exemple où le bénévole va représenter l’association à l’extérieur lors de visites, de réunion…)

Ainsi pour estimer le bénévolat de l’association, il suffira de se référer à cette grille et face à chaque bénévolat d’indiquer le temps consacré.

b) La valorisation du bénévolat

Après avoir estimer les temps des bénévoles, il faut maintenant transformer les temps en valeur monétaire.

Rappelons que nous n’allons pas valoriser le « bénévolat de la vie associative » quand il s’agit bien des temps de décisions pour l’orientation de l’association. Si ce sont des décisions de pilotage ou d’administration de l’association alors les temps de réunions seront intégrés au bénévolat fonctionnel.

Le temps de pilotage est assimilable à la gestion de l’association, à un poste d’administration, il sera donc comptabilisé parmi les temps du bénévolat fonctionnel.

Il ne reste à valoriser que le bénévolat de substitution :

– Bénévolat opérationnel

Pour avoir une valorisation pertinente, il est intéressant de s’appuyer sur les données internes à l’association.

C’est-à-dire qu’on va utiliser comme base de valorisation le salaire chargé d’un employé opérationnel de l’association plutôt que de se référer à un salaire du marché.

Pour voir le détail de la méthode, on peut regarder dans le guide méthodologique qui explique le calcul et donne un exemple.

– Bénévolat fonctionnel

Il est possible de prendre comme base de valorisation la moyenne des salaires chargés des postes équivalents à ces temps de bénévolat (par exemple pour un bénévole qui fait de la comptabilité, son temps sera valorisé au salaire chargé du comptable).

Quand les associations n’ont pas de salariés sur des postes équivalents (notamment les ADMR ou les crèches qui sont entièrement gérées et administrées par des bénévoles) alors on va se référer à une grille construite par le groupe et inspiré de recherches antérieures.

depuis juilletsmic chargé
Pour une heure de travail non qualifiée (installation, bricolage, …)smic horaire8,02811,64
Pour une heure de travail nécessitant une compétence (animation, recherche, comptabilité, secrétariat …)2 smic horaire2 X 8,02823,28
Pour une heure de travail «d’expert»

(animation des réseaux…)

3 smic horaire3 X 8,02834,92

La qualification des temps des bénévoles en heures non qualifiées, qualifiées ou en heure d’expertise sera à discuter avec l’association.

2) Les questions soulevées

La question de la valorisation du bénévolat a été le point de l’étude le plus débattu et celui qui a soulevé le plus l’intérêt des associations, du groupe de travail et même des associations et organismes extérieurs tels que le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), la délégation Jeunesse et Sport…

Le groupe « flux financiers » a longuement débattu sur la valorisation au sujet d’un grand nombre d’éléments.

a) La grille des bénévolats

Les différents bénévolats ont été cités puis nous avons réfléchi à une typologie.

– La première question posée est de savoir faut il ou nom tout valoriser : est ce que tout les bénévolats doivent être valorisés dans les comptes ?

Après discussion dans le groupe, nous avons décidé de ne pas valoriser le bénévolat appelé « bénévolat de la vie associative » qui est le temps consacré aux grandes décisions d’orientation de l’association.

Nous avons considéré que ce temps n’étant pas un temps rémunéré dans les autres organismes tels que les SCOP (Sociétés coopératives ouvrière de production), il n’était pas pertinent de le valoriser dans les comptes.

Ainsi nous pourrons comparer les ressources réelles de l’association à d’autres structures de l’économie sans avoir de critiques sur le fait de trop valoriser.

– Une autre question concernant la grille des bénévolats mise en place porta sur les intitulés des bénévolats.

Le bénévolat appelé « bénévolat de la vie associative » étant nommé auparavant « bénévolat citoyen » a choqué certaines personnes qui ont pensé que le bénévolat de substitution apparaissait alors comme un bénévolat non citoyen.

Après discussion du groupe, il est donc ressorti que l’intitulé bénévolat citoyen serait changé et serait donc appelé « bénévolat de la vie associative » puisqu’il s’agit du temps consacré aux orientations de la vie de l’association.

b) Le débat sur « Comment évaluer ? »

Le groupe « flux financiers » a discuté à chaque réunion de la méthode pour valoriser le bénévolat. Je me suis renseignée à l’aide d’Internet, d’ouvrage et d’entretien avec la Délégation Jeunesse et Sport des différentes pratiques possibles en matière de valorisation.

Après que le groupe est pris connaissance des éléments trouvés sur le bénévolat, nous avons pu décidé d’une méthode qui serait appliquée pour l’expérimentation.

Nous nous sommes dit que prendre comme base de calcul le salaire d’un poste équivalent à ce que fait le bénévole aurait comme avantage de prendre en considération les salaires internes à l’association qui ne sont pas toujours égaux à ceux du marché.

Ainsi on répondait à la question : quel salaire serait donné au bénévole si ce qu’il fait était fait par un salarié ?

Mais le problème qui se posait était que toutes les associations avec qui nous avons travaillé n’avaient pas de salariés sur des postes équivalents aux tâches effectuées par les bénévoles. Donc il fallait trouver une autre base de calcul.

Nous nous sommes inspirés des travaux déjà réalisés et nous avons pensé qu’il serait intéressant d’établir une grille de salaire.

Ainsi est arrivée la réflexion et les questions sur quels salaires prendre ?, quel montant ?, salaire chargé ou non chargé ?…

Finalement le groupe a réussi à se mettre d’accord sur la grille de valorisation ayant comme base le Smic chargé. Ainsi un coefficient a été affecté au Smic pour les différents temps (par exemple deux fois le Smic pour le temps de travail demandant une compétence).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université Rennes 2 – Haute Bretagne - UFR Sciences sociales Département AES
Auteur·trice·s 🎓:
CORRIETTE Fanny

CORRIETTE Fanny
Année de soutenance 📅: Management Des Activités Tertiaires - Mémoire de MASTER 2 ATE 2004/2013
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