L’investissement étranger: le secteur bancaire marocain

L’investissement étranger: le secteur bancaire marocain
L’investissement étranger dans le secteur bancaire et financier – Section 2 :
Les secteurs bancaire et financier constituent, toutes proportions gardées, des créneaux d’attraction de l’investissement étranger au Maroc.
Ayant pris naissance durant la période du protectorat, le secteur bancaire a continué à être dominé par des capitaux étrangers même après l’indépendance est ce jusqu’en 1973, date de la politique de marocanisation de certaines activités économique. malgré cette politique, ce secteur a continué à, intéresser l’investissement étranger particulièrement à partir de 1990.
Quant au secteur financier, il n’a commencé à se développer distinctement du secteur bancaire qu’après 1992. L’implication de l’investissement étranger n’est intervenue qu’avec le mouvement des privatisations à travers la création de quelques fonds d’investissements étrangers et la réforme de la bourse des valeurs .
Comment a évolué l’investissement étranger dans le secteur bancaire au Maroc ?
Quel a été l’impact des flux financiers extérieurs sur le marché financier marocain ?

A) L’investissement étranger dans le secteur bancaire :

Le secteur bancaire est resté l’un des secteurs les plus pénétrés par le capital étranger et ce jusqu’en 1973 . Au lendemain de l’indépendance, le Maroc hérite d’un système bancaire quasi entièrement dépendant du capital étranger et qui comprenaient 26 banques, ramené à une quinzaine au début de la décennie 1980.
Les principales banques sont : « le Crédit populaire ; la Banque Marocaine de Commerce Extérieur ; la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie ; la Banque Commerciale du Maroc; la Compagnie Marocaine de Crédit et de Banque ; ».
La part moyenne de l’investissement étranger qui s’est orienté vers le secteur bancaire a atteint 10, 27 % du total des investissements reçus de l’extérieur durant la période allant de 1973-1999.
Le secteur a fait l’objet d’une série de réformes ayant consisté principalement dans l’assainissement de la situation des institutions financières publiques, la mise sur le marché de nouveaux produits et la modernisation du cadre juridique régissant l’activité bancaire.
En effet, depuis 1990, on constate un intéressement de quelques banques étrangères à leurs homologues marocaines et ce suite à la mise en œuvre d’un certain nombre des réformes du cadre légal et réglementaire régissant le secteur bancaire, dont notamment :

  •  -l’abrogation en 1990 du décret d’application de la loi sur la marocanisation, ce qui permet actuellement la création de banques étrangères au Maroc sans participation du capital national mais après autorisation des pouvoirs publics à l’instar des banques marocaines.
  • – l’application d’une loi bancaire en 1993.

Ainsi, un certain nombre d’opérations de participation du capital étranger dans quelques institutions bancaires furent enregistrées ces dernières années citant à titre d’exemple :

  • Participations espagnols :

+ (Bonco Central Hspano-Amirecano ) est partenaire de la Banque Commerciale du Maroc depuis 1988. Sa participation fut portée à 20.34% au capital en 1992 (soit 450 millions de dirham) pour devenir un partenaire de référence au même titre que l’ONA.
+ ( Bonco Extérior de Espana ) et le groupe bancaire espagnol ARGENTARIA ont ouvert une filiale à Casablanca en 1996.

  • Participations allemande :

La « Commerzbank » est le troisième groupe bancaire en Allemagne et l’un des 30 premiers dans le monde. Elle a été créée en 1985 de la fusion de neuf établissements bancaires.
Présente dans le capital de la ‘ BMCE’ dés sa création la « Commerzbank » a relevé le niveau de sa participation dans la BMCE bank à 10% en avril 1997.
Cette banque Allemande a réalisé un investissement de 100 millions de $.

  • Participations françaises :

En août 1998 le ‘Crédit lyonnais ’porte sa participation dans le capital du ‘Crédit du Maroc ’ à de 43.2% à 51% .

  • Participations Japonaises :

Rachat par la société de courtage (Nomura) des participations de la (CDG) et de sa filiale ‘RCAR’ (10.8% du capital de la ‘BMCE-bank’) pour 80 Millions de DH .

  • Participations arabe :

‘Arab bank Maroc ’ a été créée en 1975 son capital étaient partagé entre la ‘Banque populaire’ et le groupe ‘Arab bank’.
Ce dernier groupe a racheté l’intégralité des participations de la ‘Banque Populaire’et contrôle désormais la totalité du capital ‘Arab bank Maroc’. Le capital est porté à 220 millions de DH.
En 1998, fut enregistrée l’installation d’un bureau de représentation de la ‘British Arab Commercial Bank ’ membre du groupe britannique ‘HSBC’(Hong-Gong and Shangai Banking Corporation ).HBSC est considérée comme l’une des toutes premières banques du monde par sa taille et son bilan .Avec 14.9 % des investissements étrangers reçus par le Maroc.
Le secteur bancaire occupe le deuxième rang après le secteur industriel. Les groupes investisseurs sont essentiellement des groupes bancaires européens (français, espagnol et allemande). Les taux de rentabilité fort alléchants de ce secteur au Maroc constituent l’aiguillon essentiel pour l’attraction de ces investissements.

B) l’investissement étranger dans le secteur financier :

Jusqu’en 1992 le marché financier au Maroc était constitué, principalement, par l’activité des organismes financiers spécialisés et par le marché boursier. Les marchés financiers jouent plusieurs rôles économiques. Ils permettent, entre autres, aux individus de réaliser un meilleur équilibre entre leurs consommations présentes et future. Ils mettent également les emprunteurs en contact avec les bailleurs de fonds, etc.
Sachant que le développement du marché financier est l’un des facteurs déterminants de mobilisation de l’épargne et que les innovations financières peuvent augmenter le volume global de l’épargne mis à la disposition de l’économie, on peut s’interroger dans quelle mesure les investissements étrangers ont contribué à la dynamisation du marché financier Marocain ?

1. l’investissement étranger dans le marché boursier au Maroc :

La bourse des valeurs de Casablanca a été créée en 1929 à l’initiative des principales banques de place.
L’investissement étranger: le secteur bancaire marocain
Avec l’indépendance du Maroc en 1956, fut enregistrée une baisse de l’activité boursière résultant de la fuite des capitaux et du départ des étrangers. Les volumes traités sont passés de 5.8 milliard d’ancien franc en 1955 à 1.5 en 1958.
Ce n’est qu’en 1993 que de nouveaux textes viennent régir le marché boursier du Maroc, Engagée parallèlement à la réforme bancaire, la réforme du marché des capitaux vise essentiellement à moderniser la place de Casablanca et à diversifier les produits offerts aux opérateurs économiques afin de leur permettre d’arbitrer entre différentes catégories de titres composant leurs portefeuilles, contribuant ainsi à renforcer le rôle de la Bourse dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie.
A cet effet, il a été procédé à la mise en place d’un cadre juridique moderne afin de répondre aux exigences d’un fonctionnement efficace de la place financière.
Ainsi et suite à la cession d’une partie du capital de certaines entreprises publique par offre de vente, des diverses augmentations de capital des entreprise cotées, mais aussi d’introductions nouvelles de sociétés notamment depuis 1997, la capitalisation boursière enregistrée est passée de 12.4 milliard de DH en 1991 à 118.6 se répartissant comme suit :
Banques 32.2% : holding industriel 19.5% : agro-alimentaire 15.1% : raffinerie et gaz 6.8% : ciment 13.2% : crédit à la consommation 4.5% :industrie métalliques 1.9% : chimie parachimie 0.7 % : autres 6.4 %.
Le ratio de liquidité (transactions /capitalisation boursière) de la bourse des valeurs de Casablanca a évolué comme suit : 2 % en 1989 : 3% en 1992 : 9% en 1994 : 12.0% en 1996 : 11.5% en 1997 : et ce à moment où il a atteint les niveaux ci-après dans certains pays : Argentine 45.3% ;Brésil 22.0% ; Mexique 47.9% ; Malaisie 20.2% ; Pakistan 12.6% ; Thaïlande 102.2% ; Jordanie 19.7% .
Une étude a été réalisée par un cabinet privé et consistant à recenser les entreprises marocaines qui remplissent les conditions de la cotation à la bourse des valeurs de Casablanca (total supérieur à 15 millions de DH et trois exercices bénéficiaires)
Sur cent entreprises répertoriés et contactées à cet effet, seule une dizaine de société ont manifestés un intérêt quant à l’opportunité d’ouvrir le capital de leurs entreprises. Quant aux multinationales installées au Maroc, elles ne sont guère intéresser par la cotation en bourse pour deux raisons, d’une part, elles tiennent a conserver un contrôle total de l’affaire, et d’autre part, les maisons mère restent les premières pourvoyeurs de fonds. Ceci d’autant plus que le coût des ressources et moins élevé dans les pays développés.

2. Fonds d’investissement étranger au Maroc :

Un certain nombre de « fonds d’investissement » étranger ou en association avec les capitaux marocains ont fait leur apparition au Maroc à partir de la décennie 1990 et ce, en relation essentiellement avec les opérations de privatisation lancée par le Maroc a la même période ; les principaux fonds sont :
Maroc privatisation » constitué en juin 1993 par la société Marseillaise de crédit et géré conjointement avec la société générale marocaine de banques (SGMB).
Morocco fund » crée en partenariat entre l’ONA (premier groupe privé marocain) et la banque d’investissement américain “salomon brothers “. Son montant est passé de 50 millions de $ en 1994 à 82 en 1997. “salomon brothers “. S’est chargé de la commercialisation de ce fonds auprès des investisseurs américains tandis que la partie marocaine s’est chargée de sa présentation aux investisseurs du moyen orient et du golf .
– ‘EURATLAS CAPITAL ‘ fondé par WAFA BANK ; la SFI « sparex » et la DEG D4UN MONTANT DE 40 millions de $.
paribas » crée un bureau de représentation en 1996 à casablanca. Elle participe, notamment, à hauteur de 3% dans le capital de l’ONA.
fiscal finance » : société anonyme créée en mars 1997 avec un capital de 50 millions de DH et appartient au groupes international (dar al maal Al islami ). C’est une institution financière dont la vocation se veut a la croisée du capital développement, du négoce international et de l’engineering financier.
Au mois d’avril 2000, elle aura investis un volume de fonds équivalant 20 millions de $ au Maroc avec des participations dans les sociétés suivantes : Maroc bureau ;finapack ; budget ;frist plastics ; afriquia Gaz .
En 2008, pour la quatrième année consécutive, les flux d’investissements directs étrangers au Maroc dépassent les 25 milliards de DH.
L’entrée des flux d’investissement direct en 2007 est caractérisée d’une manière générale par une augmentation de l’ensemble des pays investisseurs au Maroc. Cependant une baisse est a constatée en 2008 due principalement au contexte international défavorable. La France demeure en tête des pays les plus investisseurs, suivie de l’Espagne et des Emirats Arabes Unis.
Ce groupe de pays (France, Espagne et UAE) représente près de 65% des Investissements directs étrangers reçus au Maroc en 2008. A noter que pour la première année l’Espagne passe en troisième position des pays investisseurs au Maroc, derrière les Emirats Arabes Unis.
En dépit d’un net infléchissement par rapport à 2005 (19.522, 6 millions de DH), la France a toujours été le premier investisseur étranger au Maroc. Avec 10.070 millions de DH d’investissement en 2008, elle représente plus de 26% des Investissements directs étrangers reçus au Maroc. La France consolide donc sa position de leader.
L’année 2007 a également confirmée cette tendance, en particulier grâce au rachat de la COMANAV par le groupe CMA-CGM sur la base du prix global de la totalité du capital de la compagnie de 2, 25 milliards de DH, et a atteint en totalité 14.274 millions de DH.
La présence française est particulièrement marquée ces dernières années par une présence très diversifiée qui touchent différents secteurs d’activité (tourisme, aéronautique, automobile, bancaire, etc.). En 10 ans (99-09) la France a investit 100.670 millions de DH ce qui représente près de 45% des Investissements directs étrangers reçus sur cette période.
Les aspects de la protection des investissements étrangers au Maroc
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(Mohamed Larbi EL HARRAS, attraction de l’investissement étranger et dynamique de l’économie marocaine, Page :159
date de la mise en application de la politique de marocanisation de certaines activités économiques
le dahir portant loi N° 1-93-147 du 6 juillet 1993 relatif à l’exercice des activités des établissements de crédit et leur contrôle.bulletin officiel n°4210 du 7 juillet 1993 page 333
La vie économique : Ali Amr13 /06/97.Page :62
lettre du Maroc n°2 : poste d’expansion Economique de France au Maroc : page 7-
L’ECONOMISTE :A.D.N :2/7/98 page 61.
Données émanant du ‘groupement professionnel des banques du Maroc
nazi ha BELKZIZ LARAQUI , vers une dynamisation du marché boursier marocain.Dar Nacher Almaarifa.1998.Page61.
dahir portant loi n°1-93-212 du 21/09/1993relatif à la bourse des valeurs(B.O n°4223du 06/10 /9.
pour plus de détails sur le sujet, voir : Mohamed ASSOUALI, le processus de privatisation au Maroc.
N BELEKZIZ LARAQUI, op cité page 74
l’économiste du 2/10/97 khalid belyazid « Paris bas vieille dame mais très branchée »
La vie économique de 08/04 /94.Page :4
Rapport d’activités de la PROPARCO (1999).
Informations émanant de l’agence marocaine de développement des investissements

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