Les mots arabes de l’habillement et vocabulaire français

9 – L’habillement

Ce domaine contient surtout les termes concernant les sortes de vêtements, de matériaux et de couleurs qui viennent au vocabulaire français.

Un grand nombre de Musulmans conservent encore leurs vêtements traditionnels, si originaux. Beaucoup de sortes de vêtements sont liés avec l’armée, par exemple : burnous ou chéchia.

9.1 – Vêtements et les matériaux

Basane, nom féminin

Le mot est l’origine arabe batāna « doublure », correspondant à l’arabe classique bitāna. Il a été attesté dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

Burnous, nom masculin

Il est emprunté à l’arabe bournous « grand manteau de laine à capuchon et sans manche ».

Caban, nom masculin

Le mot vient en français par l’intermédiaire du provençal caban (1485) « manteau épais contre la pluie ». Il s’agit d’un emprunt à l’arabe qabā « tunique ». Le mot a obtenu l’adjonction du suffixe –anu analogie d’autres noms de manteaux (palandranu).

Camelot, nom masculin

Il s’agit d’un emprunt, sous la forme camelos, à l’arabe hamlāt, pluriel de hamla « peluche de laine » avec substitution du suffixe –ot à la finel arabe –at.

Le mot désigne une étoffe faite originellement de poils de chameau, puis de poils de chèvre.

Chamarrer, verbe

Le nom est dérivé du substantif féminin chamarre. Ce mot désigne un ample vêtement porté aux XVe et XVIe siècles. Par extension, il désigne un ornement destiné à enrichir. Il est emprunté à l’arabe sammur.

Chamarrer est un verbe signifiant « rehausser d’ornements somptueux ».

Chéchia, nom féminin

Une première fois chachie (1575), puis chachia (1845), chéchia (1855) est emprunté à l’arabe šāšiyya. Le mot est attesté depuis Ibn Battūta et Les Milles et Une Nuits, désignant la calotte que l’on pose sur la tête et autour de laquelle on roule une pièce d’étoffe.

Le mot est dérivé de šāš « pièce d’étoffe roulé autour de la calotte », lui-même introduit en français sous les formes seisse (1657), sesse (1676), puis chech (1918) et enfin chéche (nom masculin), tiré de l’ancien nom de la ville de Tachkent où l’on fabriqueait de telles coiffures.

Coton, nom masculin

D’abord cotun, est emprunté à l’arabe qutun, de même sens

Djellaba, nom féminin

Le mot est emprunté, sous des formes variées : jilleba (1743), gélabia (1832), dgilabad (1836), djellăba, enfin djellaba et djellabah, au mot arabe du Maroc ģallāba, ģallābiyyad’où gelibīa en moyen français.

Le mot arabe désigne à l’origine un vêtement porté par les ģallāb (marchands d’esclaves) et aussi le vêtement que ces marchands faisaient porter aux esclaves.

Fez (arabe Fās) - mots arabes habillementFez, nom masculin

Il est tiré du nom de Fez (arabe Fās), ville de maroc où l’on fabriquait cette coiffure de laine rouge ou blanche.

Gandoura, nom féminin

Le mot est emprunté à l’arabe d’Algérie ganūra, à l’arabe classique qandūra. Les formes arcandore, arcandolle avaient été empruntées à l’arabe par l’intermédiaire de l’espagnol alcandora « sorte de chemise ». Le mot désigne une longue tunique sans manches.

Haïk, nom masculin

Il vient de l’arabe heyque « longue pièce d’étoffe rectangulaire ».

Hoqueton, nom masculin

Il s’agit d’un emprunt à l’arabe al-goton « coton ». Il désigne la veste de grosse toile que les hommes d’armes portaient sous le haubert.

Jupe, nom féminin (mot arabe signifiant veste du dessous)

Elle est empruntée à l’arabe ğubba « veste de dessous arabe » . Elle est venue en français par intermédiaire de l’italien jupa.

Keffieh, nom masculin

Le mot est emprunté à l’arabe kaffiyah, à l’arabe littéraire kuffiyah. Il désigne une coiffure des Bédoins, formée d’un carré de tissu plié en triangle et retenu par un lien.

Litham, nom masculin

Il est emprunté (1831) à l’arabe lithām « voile couvrant la partie inférieure du visage », le mot est passé également en anglais dans la première moitié du XIXe siècle.

Mérinos, nom masculin

C’est un emprunt à l’espagnol merinos, masculin pluriel de l’adjectif merino qui sert à désigner une race de mouton à laine, également dans lana merina (1442). Le mot espagnol est d’origine obscure, peut-être à rapprocher de l’arabe merīnī, issu de Berbères nomades éleveurs de moutons. On a aussi proposé une dérivation du latin merinus, adjectif correspondant à merus « mouton de pure race », de l’adjectif merus « pur, sans mélange ».

Moire, nom féminin

Il s’agit d’une adaptation (1639), selon la prononciation en usage à l’époque, de l’anglais mohair. Mohair, attesté en anglais depuis 1619, représente peut-être une altération, sous l’influence de hair « poil », mot germanique d’origine inconnue, du mot anglais mocayares (1570) qui désigne à l’origine le tissu en poil de chèvre angora. L’ancien anglais mocayares est lui-même un emprunt à l’italien mocajardo, pris à l’arabe muhayyār « tissu en poil de chèvre ».

Ce mot arabe, par l’intermédiaire de l’italien, avait aussi donné au français les formes moucacayar (1553), moucauard (1565), mocaiar, mocayar, moncaiar (1575) qui n’ont pas vécu, évincées par moire.

Mousseline, nom féminin

Le mot a été emprunté une première fois sous la forme mosulin (nom masculin) au sens de « brocat fabriqué à Mossoul ». Il était pris à l’italien mosolino « brocart d’or », emprunté à l’adjectif arabe mawsilī « originaire de al Mawsīl (Mossoul) ». Le mot Mousseline a été emprunté une seconde fois (nom féminin) à l’italien mussolina « tissu, toile de coton ou de laine importée de Mossoul » (1629).

Mousseline s’est implantée au XVIIe siècle comme nom d’une toile de coton très légère. Le mot développe quelques sens métaphoriques qui réalisent une idée de transparence diaphane, spécialement dans le domaine culinaire (une pâte composée de gomme adragante mêlée d’eau et de jus de citron).

Nacre, nom féminin

Les formes italiennes : naccaro, naccara, nacchara, nacchera sont empruntées à l’arabe naqqāra « substance à reflets irisés qui tapisse intérieurement la coquille de certains mollusques (burgau, mulette, huître), utilsée en bimbeloterie, marqueterie ».

Ouate, nom féminin

Le mot venu de l’arabe bata’in « fourrure de vêtements » par l’intermédiaire de l’italien ovatta. Le mot désigne soit la matière textile préparée pour garnir les doublures de vêtements, soit le coton préparé pour servir aux soins d’hygiène.

Saroual ou séroual, nom masculin

Il est emprunté sous plusieurs formes (séroual, 1887 ; serouel, sarouel, XX siècle) par le vocabulaire militaire à l’arabe sirwāl, désigné un pantalon large et flottant.

Satin, nom masculin

Il est emprunté, (1351, zatīn ; 1387, satin), sans doute par l’intermédiaire de l’espagnol aceitunī (avec l’article arabe), setunī, à l’arabe Zaytūnī, proprement « de la ville de Zāyntūn », c’est-à-dire Tsia-Toung (en Chine) où on fabriquait des étoffes de satin.

9.2 – Couleurs

Alezan/ane, adjectif et nom masculin

Il s’agit d’un hispanisme venu de l’arabe ‘az’ar « blond ardent, roux ». Il désigne le renard et le poil de couleur analogue de certains chevaux.

Ambre, nom masculin

L’origine du mot arabe ‘anbar passant au latin médiéval ambar. En français, le mot a des variantes comme aumbre ou lambre (XIIIe siècle).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
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EMPRUNTS ARABES EN FRANÇAIS
Université 🏫: MASARYKOVA UNIVERZITA - PEDAGOGICKÁ FAKULTA - Katedra francouzského jazyka a literatury
Auteur·trice·s 🎓:
Jana Řehořová

Jana Řehořová
Année de soutenance 📅:
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