Emprunts arabes en français : Arabe et Langues arabes

Emprunts arabes en français : Arabe et Langues arabes

MASARYKOVA UNIVERZITA

PEDAGOGICKÁ FAKULTA

Katedra francouzského jazyka a literatury

Emprunts arabes en français : Arabe et Langues arabes
Credit: Sami https://www.facebook.com/samicalligrapher

EMPRUNTS ARABES EN FRANÇAIS

Diplomová práce

Brno 2007

Vypracovala:

Jana Řehořová

Vedoucí diplomové práce:

PaedDr. Pavla Kellnerová

Remerciement

Je voudrais remercier Madame Pavla Kellnerová, professeur au Département de Français de la Faculté de Pédagogie de l’Université Masaryk, d’avoir accepté mon sujet et de m’avoir guidé pendant mon travail. Ses conseils et ses suggestions m’aidèrent à rédiger ce mémoire.

Introduction

C’est autour de l’année 620 de notre ère que la langue arabe, qui était le dialecte de quelques tribus du désert de l’Arabie, est brusquement devenue l’instrument d’expression privilégié de la religion qui vient de naître.

L’Empire arabe à son apogée a été l’une des sources importantes des cultures européennes, et notamment de la culture française. Sa puissance militaire et politique s’est doublée d’une civilisation brillante qui a connu un épanouissement littéraire, scientifique et technique.

Les Arabes reprennent très vite à leur compte l’héritage d’autres cultures comme les cultures indienne, persane ou grecque.

Cet héritage se manifeste par l’arabisation de nombreux termes techniques venus surtout du grec. Les Arabes, précurseurs de la science moderne, ont excellé dans les mathématiques, la médecine, l’alchimie et l’astronomie. Grâce à leur activité commerciale en Orient et dans le monde méditerranéen, ils ont joué un rôle principal et ont multiplié les contacts entre Orient et Occident.

Ce rayonnement intellectuel et économique s’est traduit par de nombreux apports linguistiques qui ont été véhiculés principalement par les trois langues : le latin médiéval, l’italien et l’espagnol

Le présent mémoire a pour sujet l’étude des emprunts à l’origine arabe en français. L’objectif de ce travail est d’analyser les mots d’origine arabe dans la langue française, les domaines d’emploi, ainsi que l’intégration des mots arabes dans le système du français.

J’ai structuré le texte en trois parties. La première partie comprend les chapitres théoriques. La deuxième partie pratique présente une analyse linguistique et la troisième partie est consacrée à la didactique.

La première partie théorique contient les informations sur la langue arabe. Elle est suivie d’un chapitre sur les signes de l’écriture des mots arabes avec la transcription. Cette partie traite aussi l’évolution de la langue française. Les rapports historiques entre les Arabes et les Français avec les échanges lexicaux réciproques concluent la première partie.

La deuxième partie est introduite par le chapitre sur l’intégration et l’adaptation les mots arabes dans le système grammatical français. Je classe les arabismes du point de vue du domaine d’appartenance en arabe.

Dans la troisième partie, la partie didactique, je propose les activités réalisables en classe de FLE, étroitement liées avec les emprunts linguistiques. Je les oriente au développement des compétences linguistiques fondamentales.

Première partie (Théorique)

1 – L’arabe

L’arabe appartient aux langues chamito-sémitiques qu’on peut diviser en cinq grands groupes :

  • L’égyptien ancien – qui ne survit que dans les usages liturgiques du copte
  • Le chouchique – les diverses variétés sont parlées dans la Corne de l’Afrique (Somalie, Éthiopie, Érythrée, Soudan, Égypte du Sud)
  • Le lybico-berbère – parlé dans le Maghreb
  • Le haussa (langue tchadienne) parlé au Niger, au Ghana
  • Le sémitique – qui comprend l’herbeux, l’arabe et l’éthiopien, les autres langues sémitiques ayant presque toutes disparu.

La langue arabe, comme son nom l’indique, est la langue parlée à l’origine par le peuple arabe. L’expansion et le développement de la langue arabe est liée à la naissance de l’islam. Du fait de l’expansion territoriale au Moyen Âge et par la diffusion du Coran, l’arabe s’est répandu en Afrique et en Asie mineure.

1.1 – Pays arabophones

Ces pays sont regroupés dans une fédération appelée la Ligue arabe, fondée en Égypte le 22 mars 1945. Les pays fondateurs sont l’Égypte, l’Irak, le Liban, l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Transjordanie et le Yémen. Aujourd’hui, la Ligue arabe compte désormais 22 membres. Exprimant l’aspiration unitaire des Arabes, elle ne met jamais en oeuvre de la langue arabe.

Au Proche-Orient, l’arabe présente la langue maternelle d’une grande majorité de la population. Il est majoritaire à plus de 80 % en Syrie et en Irak. Il est à peu près la seule langue au Liban, en Jordanie, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Koweït, au Qatar, en Oman, au Bahreïn, dans les Émirats arabes unis. Donc, il s’agit de 90 millions de personnes utilisant l’arabe comme langue maternelle.

Sur le continent africaine, la situation est plus complexe qu’au Proche Orient. L’Égypte, la Lybie et la Tunisie sont les pays où l’arabe est parlé presque par 100 % de la population.

1.2 – Minorités arabophones

Les minorités arabophones sont souvent bilingues et situées dans les pays où l’islam est la religion principale. Nous pouvons les trouver également en Europe et en Amérique du Nord.

Les minorités importantes sont au Tchad (28 % de la population) et en Israël (33 % de la population). D’autres petites minorités habitent l’Iran, la Turquie, la Djibouti, la Somalie, le Mali, le Niger, le Sénégal, l’Afghanistan et le Tadjikistan. Ces minorités arabophones comptent environ 15 millions de locuteurs.

1.3 – Langues arabes

La langue arabe se présente sous trois formes principales : les arabes dialectaux, l’arabe classique et l’arabe moderne.

Les arabes dialectaux : il s’agit des langues parlées au quotidien dans les pays arabes. Elles résultent de la fragmentation de l’arabe du VIIe siècle et de la fusion des locutaires provenant des dominations militaires et des mélanges de population des langues sud-arabiques, berbères, africaines, etc.

Ces variétés dialectaux sont nombreuses et elles sont parlées sur un vaste territoire s’étendant de façon pratiquement continue, de l’Iraq jusqu’au Maroc, à travers la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Arabie, par le sud de la Méditerranée. Donc, il s’agit des langues exclusivement parlées dont les variétés sont rarement incompréhensibles entre les arabophones.

On peut diviser ces dialectes en quatre groupes :

  1. 1 – les dialectes arabes, parlés dans la Péninsule Arabique : dialectes du Golf, dialecte du najd, yéménite ;
  2. 2 – les dialectes maghrébins : algérien, marocain, tunisien, hassaniya de Mauritanie ;
  3. 3 – les dialectes proche-orientaux : égyptien, soudanais, syro-libano-palestinien, irakien (nord et sud) ;
  4. 4 – la langue maltaise est également considérée comme un dialecte arabe.

L’arabe classique : la langue du Coran, parlée au VIIe siècle

L’arabe standard moderne (l’ASM, dorénavant) : une forme un peu différenciée de l’arabe classique, et qui constitue la langue écrite de tous les pays arabophones. Il s’agit de la variété retenue comme langue officielle dans tous les pays arabes, et comme une langue commune entre eux.

1.4 – Arabe standard moderne (l’ASM)

L’ASM est la langue de la communication écrite, aussi la langue des médias officiels et de tous types de communication non spontanée. Socialement, il faut distinguer deux mouvements en opposition.

D’une part, l’apparition d’une langue des jeunes accentuant l’écart entre dialectes et normes de la langue, et d’autre part, un attachement à la langue classique et une envie de lui donner vie en tant que langue parlée.

1.4.1 – Naissance de l’ASM

La variation moderne de l’arabe date du début du XIXe siècle. Le premier contact direct de l’empire ottoman avec l’Europe occidentale était en 1798.

Cela marque le début d’une période de l’infiltration de la culture européenne dans le monde arabe. Sur le plan linguistique, la confrontation avec des idées occidentales mène à un débat sur la capacité de la langue arabe pour exprimer de nouvelles notions et surtout la prise de conscience de la nécessité de mener un travail de création lexicale.

Au XIXe siècle, la presse en langue arabe s’est développée, tout d’abord en Syrie et plus tard en Égypte.

Au début du XXe siècle, la création de l’Académie de Damas et de l’Académie du Caire, dont le but est de préserver l’intégrité de la langue arabe face à l’influence dialectale et étrangère et de l’adapter aux besoins de l’époque moderne.

Par ailleurs, le vaste vocabulaire, qui a été créé, avec les variations dialectales contribuent à une modification progressive de la langue classique, jusqu’à arriver à une variété que nous pouvons appeler l’arabe standard moderne.

Le système grammatical de l’ASM n’évolue pas beaucoup. Quelquels éléments de la langue classique deviennent désuètes, par exemple : les constructions complexes des noms verbaux. Au contraire, la langue moderne développe des nouveaux dispositifs grammaticaux, surtout dans la langue des médias très influencée par les langues indo-européennes.

1.4.2 – Variantes de l’ASM

Il s’agit surtout des variations régionales. Nous pouvons immédiatement reconnaître un texte marocain vis-à-vis d’un texte égyptien ou d’un texte du Golf. Cette variation est la plus marquée dans la création du nouveau vocabulaire qui est le résultat de différentes histoires coloniales.

Les textes sont influencés au niveau de la stylistique et de la syntaxe par la langue française ou par l’anglais (dans les pays sans un passé colonial français).

1.4.3 – Enseignement de l’arabe

Depuis le XIXe siècle, nous pouvons suivre l’appel pour simplification de l’enseignement du système grammatical. La question de l’enseignement de l’ASM est traitée toujours.

Même aujourd’hui, un diplômé est à peine d’écrire l’arabe correctement, sans parler d’improviser dans la conversation. La description grammaticale de la langue arabe reste donc une question d’actualité.

1.5 – Grammaires de référence

Pour l’arabe classique, la grammaire de Sibawayh (un des premiers et des plus imminents grammairiens arabes), est la première grammaire de référence complète de l’arabe classique. Elle date du VIIIe siècle.

Elle est riche en exemples de poésie, de prose, de proverbes du Coran. Parmi les références plus récentes : Wright (1859), Blanchère et Gaudefroy-Démombynes (1937), Winder et Ziadeh (1957), Al-Chartouni (1986) et Fischer (2002).

Pour l’ASM, il n’y a pas beaucoup de grammaires de référence. Cantarino est l’auteur de la plus grande grammaire (1974-1975) composée de trois volumes.

WALTER, H. Dictionnaire des mots d’origine étrangère. Paris : Larousse, 1991. ISBN 2-03-710227-5. p 53

L’arabe [en ligne]  http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/Langues/2vital_inter_arabe.htm

D’autres grammaires expliquent les mécanismes de l’ASM et son fonctionnement, comme par exemple : Kouloughli (1994 et 1995), Neyreneuf et Al-Hakkak (1996), Haywood et Nahmad (1998), Badawi et al. (2003) et Holes (2004).

Sommaire

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE (THÉORIQUE)
1. L’ARABE
1.1. Pays arabophones
1.2. Minorités arabophones.
1.3. Langues arabes
1.4 Arabe standard moderne (l’ASM)
1.4.1. Naissance de l’ASM
1.4.2. Variantes de l’ASM
1.4.3. Enseignement de l’arabe
1.5. Grammaires de référence
2. LES SIGNES DE l’Écriture des mots arabes
2.1. Signes-phonèmes consonnes
2.2. Signes-phonèmes voyelles
2.3. Doubles voyelles (tanwin)
2.4. Signes diacritiques
2.5. Chiffres
3. L’histoire de la langue française
3.1. Naissance et évolution du français
3.2. Français, langue d’une nation
3.3. Transformation et réformes de l’orthographe
3.4.  Politique linguistique d’aujourd’hui
3.5. Vocabulaire du français
3.5.1. Mots du fonds primitif et emprunts
3.5.2. Dérivation, composition, abréviation
4. L’HISTOIRE DES CONTACTS ENTRE LES FRANÇAIS ET LES ARABES
4.1. Moyen Âge
4.1.1. Bataille de Poitiers
4.1.2. Croisades
4.2. Décadence de la civilisation arabe
4.3. Contacts entre Français et Arabes (fin XVIIe siècle –XX e siècle)
4.3.1. Syrie et Liban
4.3.2. Tunisie
4.3.3. Maroc
4.3.4. Alger
4.3.5. Conflit israélo-arabe
DEUXIÈME PARTIE (PRATIQUE)
5. LES EMPRUNTS (Problème d’intégration)
5.1. Intégration phonologique
5.2. Intégration graphique
5.3. Intégration morphosyntaxique
5.4. Intégration morpholexicale
5.5. Intégration sémantique
6. LES SCIENCES ARABES
6.1. Flore et faune
6.2. Chimie et médecine
6.3. Mathématiques
6.4. Cadre naturel et artificiel
7. LA SOCIÉTÉ ARABE
7.1. Commerce
7.2. Gens et leurs professions
7.3. Objets de la vie quotidienne
7.4. Religion
7.5. Alimentation
7.6. Musique
7.7. Architecture
7.8. Équipement de la maison
8. LES TERMES MILITAIRES
8.1 Guerre
8.2. Expressions de marin
9. L’HABILLEMENT
9.1. Vêtements et les matériaux
9.2. Couleurs.
10. LA LANGUE DES CITÉS
10.1. Emprunts – mots d’origine arabe ou berbère
TROISIÈME PARTIE (DIDACTIQUE)
FICHE PÉDAGOGIQUE 1 – La leçon zéro
FICHE PÉDAGOGIQUE 2 – Le jeu du mot caché
FICHE PÉDAGOGIQUE 3 – Un mensonge qui mérite la fille du roi
CONCLUSION
RÉSUMÉ.
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE.
ANNEXE

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
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EMPRUNTS ARABES EN FRANÇAIS
Université 🏫: MASARYKOVA UNIVERZITA - PEDAGOGICKÁ FAKULTA - Katedra francouzského jazyka a literatury
Auteur·trice·s 🎓:
Jana Řehořová

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