Les conditions bancaires et les prévisions à très court terme

Les conditions bancaires et les prévisions à très court terme

Paragraphe 2

Les prévisions à très court terme

Les budgets de trésorerie fournissent des informations trop globales pour optimiser la gestion de trésorerie.

En particulier ils ne donnent pas de renseignement sur la situation en cours de mois et ne permettent pas de répondre précisément aux deux questions suivantes:

Quel montant faut il négocier ou placer?

Pour quelle durée?

Seules les prévisions à très court terme permettent de disposer des informations nécessaires à une prise de décision.

Il s’agit donc d’optimiser le coût de la gestion à court terme en minimisant les charges financières et maximisant les valeurs des placements.

Les prévisions à très court terme supposent la mise en place d’une organisation complexe. Ce qui nécessite un travail d’analyse et d’information important.

A- Analyse des flux de trésorerie

Cette analyse porte sur plusieurs points:

prévisions financièresRecensement de tous les encaissements et décaissements par nature: règlement fournisseurs. Produits financiers. Encaissement clients, paiement des impôts.

Inventaire des moyens de règlement utilisés: virement chèque bancaires lettre de change.

Distinction entre les flux certains et les incertains (quant au montant et quant à la date ou aux deux).

Les certains pourront être chiffrés et positionnés dans le temps sans problème, les flux incertains feront l’objet d’un traitement particulier, ils seront positionnées et leur montant déterminé sur la base de calculs probabilistes ou de manière plus aléatoire.

B. Recherche d’informations

Le système comptable est mal adapté aux prévisions de trésorerie. En effet, il ne prend pas en compte que les dates d’opérations et non leurs dates de valeur.

Par ailleurs, il existe toujours un décalage entre la réception de la pièce comptable à l’origine de la comptabilisation de l’opération et le transfert de l’information au trésorier.

L’optimisation de la trésorerie est également dépendante du choix des modes et moyens de paiement utilisable par l’entreprise ou ses partenaires.

Ils sont nombré et variés et le trésorier doit effectuer, lors qu’il en a la possibilité, une sélection rigoureuse de ceux qu’il peut ou doit utiliser.

Les deux termes « modes » et « moyens » de paiement sont souvent employés indifféremment, par abus de langage.

Les modes de paiement désignent les supports de flux (cheque, virement) alors que les moyens de paiement sont des techniques de paiement mise en œuvre, tels que la remise documentaire ou le crédit documentaire.

C. Les conditions bancaires

Avec l’ouverture de l’économie nationale et la libéralisation progressive des échanges, les autorités monétaires ont progressivement laissé une part d’initiative au marché dans la fixation des taux d’intérêt.

Les banques font supporter aux entreprises, en plus du taux nominal, des frais et des commissions divers et appliquent aux opérations bancaires des dates de valeurs différentes des dates réelles.

De ce fait, le taux nominal du crédit traduit rarement le taux réel supporté par l’entreprise.

Les relations banques – entreprises  sont régies par un ensemble de conditions appliquées aux flux gérés par le trésorier.

La notion de la condition bancaire recouvre trois types de règles  relatives aux dates de valorisation des flux, aux taux d’intérêts, aux commissions et aux frais appliqués aux entreprises.

L’entreprise doit faire face, aujourd’hui encore à un ensemble de conditions régies par un barème non officiel fixant des conditions standard relatives aux commissions, aux jours réels de débits et de crédit en compte, aux marges appliquées aux crédits.

Les valeurs (chèques, effets et virements…) s’échangent entre des partenaires situés tous les deux dans la même ville ou dans des villes (ou zones) différentes.

Le Maroc est divisé en zones par Bank al Maghreb qui relèvent en principe d’une agence de la Banque centrale; exemple la zone (Casablanca, Mohammedia, Berrechid,) relève de la compétence de la succursale de Bank Al Maghreb Casablanca.

Les échanges de valeurs à l’intérieur de la même zone sont dits des opérations sur place.

Les échanges effectués entres des agents situés dans deux zones différentes sont dits hors place.

1- La condition standard

En nombre de jours de valeurs (cf. tableau: dates des valeurs appliquées.)

Les conditions de jours de valeur sont fixées par Bank Al Maghreb, c’est une réglementation cadre qui peut faire l’objet de Négociation.

La compensation bancaire (sur place)

(1) Remise de chèque samedi 3/04

BENEFICIAIRE

DEBITEUR

(2)Remise à l’encaissement

Lundi 5/05 (matin)

BCM agence HassanII

SGMB agence Med V

(3)Envoi le même jour (soir)

(4) Mardi matin) BANK AL MAGHRIB

Compensateur BCM Compensateur SGMB

2- Coût du découvert

Le découvert bancaire

Le coût d’un jour de valeur dépend du taux et du montant auquel il s’applique.

Soit i: le taux

S: Le montant et C: Le coût

C = S x i x 360

Si S = 1.000.000 DH i= 12%

Le coût d’un jour de valeur = 1.000.000 x 0,12 x 360

Le taux indicatif de la banque Centrale est le TBB + 3 points. Depuis la libéralisation des taux débiteurs à court terme intervenu en février 1996, les banques ont la liberté de fixer leur taux en fonction du client.

Une charge supplémentaire est constituée par les commissions et les frais de gestion du compte et même

Des pratiques de jours de valeurs différentes des dates réelles. Par conséquent le taux supporté par l’entreprise est généralement supérieure au taux nominal.

3- Les commissions

Ces commissions ne sont pas toutes lisibles sur un relevé, il faut demander le détail des commissions et des frais appliqués.

La commission de dépassement est de 2 % sur la somme des dépassements de la période.

Une commission de découvert peut être appliquée, elle est d’environ 0,5 % mais elle est comprise dans le taux.

Quand aux frais de terme du compte une demande de facturation doit être faite pour en évaluer le montant réel.

Supposons le taux nominal du découvert est de 11,5 %. Si la banque accorde à l’entreprise un découvert du 1èr du mois au 20, l’entreprise remet des chèques sur place le 20 du mois:

Les jours de valeur appliqués sont j + 2 c’est à dire le 22 du mois alors que l’entreprise n’a bénéficié que de 20 jours,

Le coût réel du découvert sera de 11,5

4- Echelle d’intérêt

22 jours

20 jours

= 12,65 %

C’est un tableau des écritures mensuelles des opérations par date de valeur.

Il fait apparaître:

Les mouvements du compte: au débit ou au crédit

Les soldes journaliers liés aux mouvements du compte

Le nombre de jours que le solde est resté inchangé

Le nombre débiteur (créditeurs) produit du nombre de jour par le solde.

Coût du découvert est le total (cf. exemples)

Les intérêts débiteurs =Taux du découvert x Nombre débiteurs

360 000

Plus les commissions de dépassement

Dépassement x 2 %

D. La mise en œuvre de la prévision

La trésorerie  disposant des informations relatives aux flux de trésorerie ainsi que des données prévisionnelles internes à l’entreprise va tenter d’évaluer le montant de ces flux et de les positionner dans le temps afin d’effectuer les prévisions journalières.

Les prévisions au jour sont réalisées à l’aide d’un doc appelé fiche de suivi de trésorerie.

Le positionnement correct des sommes nécessite la connaissance précise des conditions de banque.

Pour éviter des erreurs, on peut griser les jours au cours desquels il ne peut y avoir certains débits ou crédits.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Gestion de la trésorerie : cas des PME
Université 🏫: Université Moulay Ismail
Auteur·trice·s 🎓:

Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études - 2008
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